L'emploi des jeunes est aujourd'hui l'une des enjeux majeurs du modèle social français. A ce titre, la formation en alternance constitue un des axes prioritaires du gouvernement actuel que celui-ci a souhaité renforcer pour faire face à l'augmentation endémique du chômage, et en particulier celui des jeunes : il touchait 23% de la tranche 16-25 ans début 2006. Aussi, voit-il en elle « la première étape d'un vrai parcours d'embauche » mêlant formation et préparation à un métier.
La formation en alternance se définit comme la possibilité d'obtenir un diplôme ou une qualification reconnue par une formation, alliant des cours théoriques en organisme de formation, et des périodes d'emploi en entreprise. Alors, ne pourrait-on pas y voir un avantage pour les bénéficiaires de cette formation, celui d'être embauchés par leur entreprise d'accueil après obtention du diplôme ? Ne prépare-t-elle pas mieux à la vie active ?
Nous verrons successivement les cadres juridiques et les impacts stratégiques de l'alternance, ainsi que la façon dont les entreprises se sont emparées de ces contrats pour en tirer des avantages partagés avec le jeune en formation.
[...] Cet organisme émet un avis sur le contrat de professionnalisation et décide de la prise en charge des dépenses de la formation. Dans un délai d'un mois à compter de la réception, l'OPCA dépose le contrat, l'avis et la décision relative au financement à la Direction départementale du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle qui enregistre le contrat s'il est conforme aux dispositions législatives, réglementaires et conventionnelles qui le régissent. La décision est notifiée à l'employeur et à l'OPCA et à défaut de réponse, le silence d'un mois vaut acceptation tacite d'enregistrement. [...]
[...] mais une charge pour les entreprises Des charges et des démarches incombant aux entreprises 1 Les démarches à accomplir La mise en place d'un contrat d'apprentissage ou de professionnalisation impose à l'entreprise de se soumettre à une multitude de démarches. Par conséquent, l'entreprise ne fera les frais de l'ensemble de ces démarches que si elle a préalablement estimé qu'elle trouverait un avantage à recruter un jeune sous contrat en alternance. La mise en place du contrat de professionnalisation (L.981-2 et s. C-trav) L'employeur doit adresser le contrat de professionnalisation à l'organisme paritaire collecteur agréé (OPCA) au titre de l'alternance dans les 5 jours suivant le début du contrat. [...]
[...] L'exemple du Crédit agricole témoigne largement de ce phénomène puisque la banque intègre largement ce type de contrat dans sa gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences pour faire face aux prochains départs en retraite (Revue Banque, Hors série Formation avril 2006). Le niveau de qualification des alternants augmente, ce qui explique l'insertion facilitée des jeunes de l'entreprise. En effet, M.Pozé, Directeur du CIO de Chartres n'explique pas l'insertion facilitée des jeunes alternants dans l'entreprise par le simple fait de leur formation particulière mais du fait de leur niveau de qualification. Dès lors, un alternant avec un plus haut niveau de qualification sera préféré à un étudiant en formation générale ayant une qualification moindre. [...]
[...] D'autre part, les contrats de professionnalisation enregistrés sont majoritairement conclus avec des jeunes de moins de 26 ans, ce qui semble rendre réalisable l'objectif gouvernemental de favoriser l'insertion des jeunes grâce à ce type de contrat aidé. La structure des formations en alternance : la tendance à l'augmentation du niveau de qualification Lors de sa création en 1919 par la Loi Astier, l'apprentissage était surtout centré sur des professions à caractères manuel. Aujourd'hui, il en reste un préjugé selon lequel l'apprentissage est une voie de dernier recours et ne concernant que les métiers manuels. Cependant, cette idée est mise à mal puisque l'apprentissage peut désormais permettre d'obtenir un diplôme d'ingénieur ou un master. [...]
[...] Le flux de main d'œuvre en formation Recourir aux contrats en alternance permet à l'entreprise d'avoir un flux de main d'œuvre qui va être formée sans pour autant être certainement embauchée en fin de période d'alternance. L'entreprise va profiter de cette main d'œuvre en bénéficiant des aides de l'Etat accordées à l'entreprise qui recourt aux contrats en alternance. Un bémol doit être apporté à cette théorie en ce sens que la formation par alternance implique, comme il l'a été vu précédemment, un certain nombre de contraintes pour l'entreprise. Or l'entreprise n'est pas une organisation bénévole et, par voie de conséquence, si elle n'obtient pas de réel avantage en contrepartie de l'alternance, elle n'y recourra pas. [...]
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