La violence physique ou verbale au travail

Extraits

[...] De plus, si l'entreprise appartient à un groupe, l'information sur le groupe devra être retravaillée au niveau de chaque établissement afin de clarifier certains points et éviter ainsi une double communication : interne et internationale (la communication internationale apparaît souvent comme lointaine, peu adaptée à la réalité de chaque pays. Elle est par ailleurs souvent non ou mal traduite et génère des confusions). Montrer la cohérence entre la communication du groupe et la politique de l'établissement est important. A l'inverse, diffuser, sans discernement, la communication du siège sur l'intranet peut en définitive, être mal interprété et contre-productif. [...]

[...] Comme le note Philippe Robert, on est passé d'une sociabilité de proximité à une sociabilité de réseaux qui conduit à un affaiblissement du contrôle social informel ; l'immigration et la croissance économique informelle : comme le notait la fondation européenne pour l'amélioration des conditions de vie et de travail, le nombre d'immigrants en croissance constante et notamment de l'immigration illégale est associée à la croissance du secteur informel de l'économie où les conditions de travail sont souvent mauvaises. Dans ce cadre, le taux d'accidents et d'épisodes violents est notablement plus élevé. Les facteurs organisationnels Le monde du travail a été profondément modifié au cours des deux dernières décennies. La financiarisation de l'économie, la politique de flux tendu et les processus de réorganisation permanente des entreprises peuvent avoir un impact direct sur l'organisation du travail et conséquemment sur la santé des travailleurs. [...]

[...] A un degré inférieur, l'acte de violence est un délit dont la gravité est appréciée en fonction du nombre de jours d'incapacité totale de travail (le seuil de huit jours d'ITT est à ce titre déterminant). Au niveau procédural, notons que pour porter plainte, la victime devra produire un certificat médical de constatation de ses blessures (ce certificat est à distinguer du certificat d'arrêt de travail destiné à la Sécurité sociale). De plus en plus, les autorités judiciaires souhaitent que ce certificat soit réalisé par un médecin expert (appartenant à une unité médico-judiciaire). [...]

[...] Communiquer sur le terrain est certes difficile. Bien évidemment, certains éléments stratégiques ne peuvent être donnés aux collaborateurs directement, et la communication sur l'avenir de l'entreprise et d'autant plus ardue qu'elle doit passer par les instances représentatives du personnel, sous peine de délit d'entrave. Précisions que la jurisprudence a admis que la direction peut informer les salariés concernés de la suppression éventuelle de leur poste et de la possibilité d'une réaffectation avant la fin de la consultation du comité d'entreprise sur un projet de réorganisation. [...]

[...] Facteurs sociaux Le monde de l'entreprise est, dans une certaine mesure, le reflet de la société. Par ailleurs, l'entreprise est en contact direct et permanent avec l'environnement social qui l'entoure. Ainsi, les facteurs sociaux qui expliquent la montée de la violence jouent également sur la violence au travail : l'éclatement de la structure familiale : c'est au sein de la famille que l'enfant apprend en premier à canaliser ses impulsions et notamment ses impulsions agressives. La perte de repères éducatifs clairs notamment du fait de la diminution, voire de la disparition de l'autorité dévolue traditionnellement au père, les troubles affectifs que peuvent éprouver certains enfants qui n'ont pas de stabilité familiale, la violence physique ou verbale dans laquelle sont éduqués certains enfants, sont des éléments qui vont jouer sur la construction de leur personnalité d'adulte ; le manque de repères éducatifs et sociaux : des études sociologiques ont permis de constater que plus une société est permissive au niveau éthique, plus elle est répressive, car elle doit gérer des comportements de plus en plus violents, agressifs et irrationnels. [...]