Cour de cassation chambre sociale 17 décembre 2014, requalification de contrat de travail, juge prud'homal, article 1245-2 du Code du travail, article L1242 du Code du travail, CDD Contrat à Durée Déterminée, CDI Contrat à Durée Indéterminée, article L1411-1 du Code du travail, intérêt personnel du salarié, représentation syndicale, requalification automatique d'un contrat, commentaire d'arrêt
Le cadre du calcul de l'effectif et la qualification des contrats de travail d'une entreprise peut parfois être problématique selon le décompte qui en est fait et c'est en cela que le syndicat peut avoir un rôle à jouer devant un tribunal d'instance dont les prérogatives peuvent se voir élargir, c'est ce dont traite l'arrêt du 17 décembre 2014 rendu par la chambre sociale de la Cour de cassation au visa des articles L.1111-2, L. 2314-15 et L. 2324-14 du Code du travail.
En l'espèce, un syndicat a saisi le tribunal d'instance à la suite d'un litige avec l'employeur sur la détermination de l'effectif de l'entreprise. La demande du syndicat est de déterminer l'effectif réel de l'entreprise, qui était estimé supérieur à 500 par une requalification de nombreux contrats à durée déterminée en contrat considérés comme des contrats à durée indéterminée. Le tribunal d'instance a accueilli la demande du syndicat en jugeant que les CDD devaient être requalifiés en CDI.
[...] Il y a tout de même une nuance à apporter l'acquisition de cette jurisprudence avec l'article L.1247-1 du Code du travail disposant que les organisations syndicales représentatives peuvent agir en lieu et place du salarié sans mandat de sa part, mais en l'avertissant, il peut ainsi être intéressant de savoir si les syndicats peuvent par ce détour demander une requalification du contrat de travail, c'est alors ce dont traite l'arrêt de la chambre sociale de la Cour de cassation du 19 mai 1998. Pour autant, dans cette décision le syndicat n'avait pas eu l'aval des salariés concernés. [...]
[...] Il s'agit alors de se demander de quelle manière la Cour de cassation elle octroyé cette prérogative au juge d'instance. Il s'agira alors d'observer qu'en rappelant la jurisprudence antérieure relative à la requalification d'un contrat de travail à durée déterminée en contrat de travail à durée indéterminée la Cour de cassation innove ensuite en précisant l'étendue du pouvoir du juge d'instance en matière de contentieux collectif (II). Une décision s'inscrivant jurisprudentiellement en matière de requalification du contrat de travail Il s'agira tout d'abord de voir cette décision s'inscrit dans lignée jurisprudentielle établie concernant la compétence du juge prud'homal afin d'opérer une requalification de contrat de travail à durée déterminée en contrat de travail à durée indéterminée mais aussi en rappelant que le salarié est le seul pouvant demander une telle chose Le principe rappelé de la compétence exclusive du juge prud'homal en matière de requalification Dans un premier temps, il convient tout de même de traiter du point de jurisprudence mentionné dans la décision s'inscrivant dans une lignée établie en matière de la compétence de la requalification de contrat de travail. [...]
[...] En termes de sécurité juridique pour les syndicats, c'est une aubaine permettant alors de savoir réellement à quel niveau ils se situent par rapport aux seuils permettant d'obtenir un délégué syndical supplémentaire. C'est aussi une vraie occasion pour les salariés de connaître leur chance face au juge prud'homal lors d'une demande de requalification puisque les arguments développés lors d'un tel litige électoral peuvent donner un faisceau d'indices sur les irrégularités relevées sur un contrat de travail donné même si cela n'est visiblement pas possible devant le juge d'instance et qu'en vertu de l'autorité de la chose jugée, il ne peut opposer un litige dont il n'a pas fait partie. [...]
[...] Il s'agira par la suite de voir qu'afin augmenter l'efficacité du juge de l'élection, la Cour de cassation va le doter d'une prérogative subsidiaire à la requalification. En ce sens, le fait que les salariés n'aient pas été convoqués à l'instance aurait bien justifié l'irrégularité d'un jugement visant à requalifier les contrats de travail de ces salariés, ceux-ci n'étant dès lors pas en mesure de stopper une procédure les concernant, mais qu'ils n'ont pas engagée. La Cour ne le contredit pas. [...]
[...] Le tribunal d'instance a accueilli la demande du syndicat en jugeant que les CDD devaient être requalifiés en CDI. Un pourvoi a été formé par l'employeur. Il considère que le tribunal d'instance est incompétent pour statuer sur la demande du syndicat puisque selon lui, seul le conseil de prud'hommes peut statuer sur la question de la requalification du CDD en CDI, à la demande du salarié. En effet, il énonce le fait que le tribunal d'instance ne pouvait statuer sans avoir au préalable convoqué les salariés concernés et devait alors renvoyer l'affaire à une audience ultérieure. [...]
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