L'obligation naturelle peut être appréhendée sous divers angles ; ainsi, les points de vue sont multiples et contradictoires. La vérité c'est qu'il n'existe pas un unique problème de l'obligation naturelle, mais une multitude tant la notion parait complexe . Certains auteurs, comme Dupeyroux, parlent même d'une question « particulièrement aride » qui exerce sur de nombreux esprits une « véritable fascination » . Cette fascination témoigne d'une certaine impuissance de la part des théoriciens à dégager de cette notion même d'obligation naturelle une définition exhaustive ou encore un régime. Il est courant de dire qu'il n'y a pas de théorie générale de l'obligation naturelle . L'obligation naturelle suscite donc, toujours, de nos jours de nombreuses interrogations, et reste au cœur des débats. Il ne parait donc pas dénué de sens de s'arrêter sur cette notion pour y faire le point, d'autant plus que la consécration de l'obligation naturelle en droit positif français a de nombreuses répercussions indéniables.
Ce qui semble paradoxal, de prime abord, reste cette association de termes entre « obligation » et « naturelle ». Cette ambigüité a pour conséquence une certaine difficulté à définir le contenu de l'obligation naturelle, voire sa nature profonde. Comme le souligne Thomas, le terme même d'obligation naturelle est une source d'équivoque . L'idée est qu'il semble difficile d'accorder le terme d' « obligation » avec celui de « naturelle ». L'obligation en droit est parfaitement définie : elle correspond à un lien de droit entre deux ou plusieurs personnes en vertu duquel l'une des parties peut contraindre l'autre à exécuter une prestation. Cependant, le terme de « naturelle », accolé à celui d' « obligation », en atténue considérablement le sens. Thomas souligne que la notion d'obligation naturelle nous entraine ainsi dans le domaine philosophique, en se rapprochant de la notion du droit naturel. Par cette association des deux termes, la notion juridique d'obligation naturelle est placée en dehors de toute règle positive et de toute sanction matérielle ; ce qui l'oppose de ce fait à l'obligation civile. Il existe une difficulté logique à vouloir définir le concept d'obligation naturelle, étant donné que les deux notions s'excluent l'une de l'autre. Obligation non obligatoire… l'obligation naturelle porte en elle la contradiction , ce qui explique les diverses constructions et controverses doctrinales.
[...] Le résultat apparent issu de l'engagement est plus aisément appréciable. C'est un élément plus stable que les mobiles personnels du débiteur. La nécessité d'un écrit. S'agissant d'un réel acte juridique, lorsque l'on parle d'engagement unilatéral de volonté les règles de preuve traditionnelles des obligations contractuelles trouvent vocation à s'appliquer. Les règles de preuve de l'article 1341 du Code civil doivent donc être respectées. L'écrit est, pour la doctrine, le seul moyen fiable de s'assurer du consentement réel de l'auteur. La Cour de cassation rejette même pendant un temps le simple aveu du devoir moral de la part du débiteur[124]. [...]
[...] Assoc. Capitant, t D. Laszlo-Fenouillet, thèse précitée. Art C. civ. : La donation est un acte par lequel le donateur se dépouille actuellement et irrévocablement de la chose donnée en faveur du donataire qui l'accepte Rennes 7 mars 1904, D II 305. N. Molfessis, op. cit. H. Ferkh, Le rapport des obligations naturelles à la morale ou à la tendance objective de la jurisprudence, Gaz. Pal doctrine p R. [...]
[...] Dupeyroux, thèse précitée, p Cass. 1ère civ novembre 1954, Gaz. Pal janvier 1955. Cass. 1ère civ octobre 2006, RTD civ p J. Flour, op. cit. C. Thomas, thèse précitée. Cass. 1ère civ mai 2003, pourvoi : 01-14823, Inédit. G. [...]
[...] Thomas, thèse précitée. [160] TGI Seine 20 juillet 1948, Gaz. Pal II 252 ; Cass. 1ère civ novembre 1959, Bull. civ I 481. [161] CA Amiens 2 février 1976, JCP G 1978 IV, p [162] G. Pignarre, op. cit. [163] C. Thomas, thèse précitée. [164] S. Darmaisin, Le contrat moral, Thèse, LGDJ 2000. [...]
[...] L'engagement unilatéral en tant qu'acte solennel. Les inquiétudes sur l'engagement unilatéral font que certains auteurs préconisent de faire de cet engagement un acte solennel entouré de formalités propres, dans le but de s'assurer d'un engagement réfléchi de la part du débiteur et de faciliter au créancier la preuve de ses droits. Le but serait de créer un régime juridique précis pour que cette notion ne connaisse pas un épanouissement que dans une pratique jurisprudentielle. Certains auteurs font preuve d'immobilisme, et continuent de privilégier une interprétation réductrice de l'article 1370 du Code civil. [...]
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