La troisième chambre civile de la Cour de cassation a rendu un arrêt de cassation le 8 octobre 2008 concernant une condition impossible dans un contrat.
Mme X. a vendu par acte sous seing privé le 9 novembre 1990 à la société Jacquet Magnin deux parcelles cadastrées AC nº 34 et 36. La vente a été réitérée le 30 novembre de la même année par acte authentique moyennant le prix de 5 178 000 francs payé comptant à l'aide d'un prêt consenti par la société Banque Veuve Morin Pons aux droits de laquelle sont venues la société Banque Port Dieu puis la société Dresdner Bank gestion France.
L'acte comportait deux promesses; l'une de dation en paiement consentie par la société Jacquet Magnin au vendeur et l'autre de vente d'une parcelle cadastrée AC 35 consentie par Mme X. à son acquéreur. Cette seconde vente devait se réaliser dans les lois suivant l'acquisition que Mme X. en aurait faite de la commune de Beausoleil. Par acte du 17 mars 1994, les parcelles vendues (AC nº34 et 36) ont été acquises par la commune Beausoleil. Mme X. a agi en annulation de la vente du 30 novembre 1990 sur le fondement de l'article 1172 du Code civil et par défaut de prix sérieux.
Se pose ainsi la question de savoir dans quel cas un contrat dont une condition impossible le rend nul peut-il être sanctionné par la nullité relative et ainsi bénéficier de la prescription quinquennale ?
[...] La troisième chambre civile de la Cour de cassation a rendu son arrêt de cassation le 8 octobre 2008. Elle déclare que le contrat était fondé sur une double condition impossible. La première étant que l'engagement souscrit par l'acquéreur à l'égard de l'administration fiscale de revendre le bien dans les cinq ans l'empêchait de réaliser ou de faire réaliser les constructions envisagées et de lui livrer les appartements prévus dans la dation. La seconde est que la commune de Beausoleil lui avait promis de lui vendre la parcelle AC 35 alors qu'elle n'en avait pas la propriété. [...]
[...] - Comme le rappelle la Cour de cassation, la nullité relative ne peut être invoquée que par celui dont la loi qui a été méconnue tendait à assurer la protection C'est-à-dire la partie concernée directement et ses ayants cause à titre universel et particulier. - En l' espèce, c'est bien la personne qui voit ses intérêts atteints qui a agi, mais le délai de prescription était passé. L'intérêt général - Sanctionnée par la nullité absolue, si la nullité du contrat concerne des tiers au contrat, qu'elle concerne les bonnes mœurs. [...]
[...] Une condition impossible est nulle Nullité relative par la Cour d'appel - La cour d'appel a considéré que la nullité invoquée par l'article 1172 du Code civil ne concernait que la nullité relative c'est pourquoi elle n'a pas recherché si cette nullité pouvait affecter des tiers au contrat. - C'est au juge du fond de faire la recherche de savoir si la nullité touche seulement les parties au contrat ou des tiers. L'appréciation est laissée aux juges du fond. Délai de prescription de cinq ans - Délai de droit commun pour prescrire est de cinq ans - Article 1304 du Code civil - Le délai commence à compter à partir du moment où la nullité existe, le plus souvent c'est lors de la formation du contrat. [...]
[...] Commentaire de l'arrêt de la Cour de cassation du 8 octobre 2008 La troisième chambre civile de la Cour de cassation a rendu un arrêt de cassation le 8 octobre 2008 concernant une condition impossible dans un contrat. Mme X. a vendu par acte sous seing privé le 9 novembre 1990 à la société Jacquet Magnin deux parcelles cadastrées AC 34 et 36. La vente a été réitérée le 30 novembre de la même année par acte authentique moyennant le prix de francs payé comptant à l'aide d'un prêt consenti par la société Banque Veuve Morin Pons aux droits de laquelle sont venues la société Banque Port Dieu puis la société Dresdner Bank gestion France. [...]
[...] Par acte du 17 mars 1994, les parcelles vendues (AC nº34 et 36) ont été acquises par la commune Beausoleil. Mme X. a agi en annulation de la vente du 30 novembre 1990 sur le fondement de l'article 1172 du Code civil et par défaut de prix sérieux. On ne connait rien sur la première instance. On sait que Mme X. a interjeté appel. La Cour d'appel d'Aix-en-Provence a rendu son arrêt le 14 décembre 2005, elle déboute l'appelante, mais on ne connait pas exactement ses motifs. Mme X. [...]
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