Commentaire d'arrêt, Cour de cassation Chambre commerciale 4 octobre 2011, erreur substantielle d'un contrat, contrat de franchise, obligation d'information, loi Doubin, erreur substantielle
Cet arrêt est un arrêt de la Chambre commerciale de la Cour de cassation en date du 4 octobre 2011 traitant de l'erreur substantielle d'un contrat.
En l'espèce, la société Equip buro 59 a conclu avec la société Sodecob un contrat de franchise pour l'exploitation de son fonds de commerce sous l'enseigne "bureau center". De fait s'en est suivie l'adhésion à une coopérative de commerçants détaillants indépendants, constituée par les sociétés Majuscule. Les résultats étant très inférieurs aux provisions du franchiseur, la société Equip buro 59 a été mise en liquidation judiciaire, M.X en étant le liquidateur.
M.X (demandeur) saisit le tribunal aux fins d'obtenir la nullité du contrat et la condamnation des sociétés Sodecob et Majuscule (défenseur) au paiement de dommages et intérêts. Un jugement a été rendu et un appel interjeté. Statuant sur appel, la cour d'appel de Paris dans un arrêt en date du 19 mai 2010 rejette la demande d'annulation aux motifs que, tout d'abord, la révélation des insuffisances ponctuelles n'aurait pas conduit la société Equip buro 59 à ne pas conclure. Ensuite son dirigeant, au regard de ses nombreuses années de travail dans ce domaine aurait du apprécier "la valeur et la faisabilité des promesses de rentabilité qui lui avaient été faites" dans la mesure où le promettant n'avait aucune obligation de résultat et de fait, l'écart de chiffre d'affaires obtenu ne peut être démonstratif d'insincérité ou de manque de crédibilité concernant les chiffres et les documents. Pour finir, M.X ne rapporte aucune preuve de droit ou d'erreurs, quelles qu'elles soient. Un pourvoi a été formé.
[...] Cour de cassation, Chambre commerciale octobre 2011 - L'erreur substantielle d'un contrat Cet arrêt est un arrêt de la Chambre commerciale de la Cour de cassation en date du 4 octobre 2011 traitant de l'erreur substantielle d'un contrat. En l'espèce, la société Equip buro 59 a conclu avec la société Sodecob un contrat de franchise pour l'exploitation de son fonds de commerce sous l'enseigne « bureau center ». De fait s'en est suivie l'adhésion à une coopérative de commerçants détaillants indépendants, constituée par les sociétés Majuscule. [...]
[...] La Cour de cassation, elle, soulève le fait qu'il y a une erreur substantielle sur la rentabilité, cependant la possibilité d'une sanction. B. La sanction encourue En l'espèce, la Cour de cassation casse et annule l'arrêt de la cour d'appel de Paris « en ce qu'il a rejeté les demandes de nullité et d'octroi de dommages et intérêts formées par M.X » et en se fondant sur le fait que la cour d'appel n'a pas recherché si les circonstances ne recelaient pas si le consentement du franchisé était déterminé par une erreur substantielle. [...]
[...] C'est pourquoi, de par toutes ces incertitudes, il est nécessaire d'avoir un contrat avec un contenu précis. B. La nécessité de précision dans le contenu du contrat D'après l'article 1109 du Code civil « il n'y a point de consentement valable, si le consentement n'a été donné que par erreur, ou s'il a été extorqué par violence ou surpris par dol ». En l'espèce, alors que la Cour de cassation affirme que ‘le consentement du franchisé avait été déterminé par une erreur substantielle sur la rentabilité de l'entreprise » la cour d'appel elle, ne va pas dans ce sens en énonçant que M.X n'avait rapporté aucune preuve de dol ni « d'aucune erreur de nature à justifier sa demande d'annulation du contrat et de versement de dommages et intérêts. [...]
[...] Ceci rappelle l'affaire Fragonard du 24 mars 1987 qui mettait en évidence le fait que la nullité ne peut être obtenue lorsque le doute est rentré dans le champ contractuel. Le doute, en l'espèce, dans l'arrêt du 4 octobre 2011 serait donc le chiffre d'affaires. Dans l'affaire Fragonard la Cour de cassation a considéré que les parties avaient accepté le risque, l'aléa (sur ici l'authenticité de l'œuvre à qui était rentré dans le champ contractuel. De fait, l'aléa chasse l'erreur qui ne vicie par le consentement. [...]
[...] Dans la continuité de cette jurisprudence, un arrêt de la chambre commerciale de la Cour de cassation, dans un arrêt en date du 15 mars 2011 énonce que la nullité d'un contrat de franchise ne peut être évoquée au motif que le franchiseur a attiré le franchisé sur une charge importante favorisant ainsi les prévisions sur les capacités financières. Tout laisse à penser que cet arrêt du 4 octobre 2011 ira dans la continuité de ces arrêts. Cependant en annulant l'arrêt de a cour d'appel, ayant à son rejet de demande de nullité, cela laisse supposer une évolution jurisprudentielle très importante ainsi qu'une incitation certaine à l'annulation des contrats. [...]
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