Article 1195 du Code civil, théorie de l'imprévision, réforme du droit des contrats de 2016, révision d'un contrat, équilibre contractuel, autonomie contractuelle, principe d'équité
L'article 1195 du Code civil, introduit par la réforme du droit des contrats en 2016, consacre en droit français la théorie de l'imprévision. Ce texte marque un tournant en permettant aux parties de demander la renégociation du contrat en cas de changement imprévisible des circonstances qui rendrait son exécution excessivement onéreuse. En cas d'échec de cette renégociation, il donne également au juge le pouvoir exceptionnel de réviser ou de mettre fin au contrat.
[...] Article 1195 du Code civil - Cet article encadre-t-il la révision des contrats face à l'imprévision tout en renforçant le pouvoir judiciaire pour restaurer l'équilibre contractuel ? "Les conventions doivent être exécutées, quelles que soient les circonstances, car l'homme prudent doit prévoir les risques de l'avenir." Cette citation, issue de Georges Ripert, grand juriste français, provient de son ouvrage La règle morale dans les obligations civiles (1949), illustre le refus traditionnel de l'imprévision en France, mettant l'accent sur la force obligatoire des contrats et la responsabilité des parties. [...]
[...] Selon le texte, « les parties doivent d'abord tenter de renégocier le contrat » avant d'envisager toute intervention judiciaire. Ce principe illustre la volonté de préserver l'autonomie des parties et d'encourager la recherche de solutions amiables. Ce processus de renégociation permet aux parties de s'adapter aux nouvelles circonstances sans recourir à l'intervention du juge, renforçant ainsi l'idée que le contrat reste l'expression de la volonté des parties. Si la négociation échoue, l'intervention judiciaire devient possible. Mais même dans ce cas, le juge n'a pas un pouvoir illimité. [...]
[...] Le texte précise que le juge peut intervenir pour « réviser ou mettre fin au contrat », une action qui repose sur la recherche de l'équilibre contractuel, au regard des nouvelles circonstances imprévisibles. Cette révision peut concerner tant les obligations contractuelles que les modalités d'exécution du contrat, permettant de corriger les déséquilibres nés de l'imprévision. Le juge, en se fondant sur ce principe d'équité, intervient pour ajuster les termes du contrat afin qu'il reste juste et proportionné, dans le respect des règles fondamentales du droit des contrats. [...]
[...] Un pouvoir judiciaire renforcé face aux bouleversements contractuels Le pouvoir judiciaire se retrouve renforcé par l'intervention qui concilie la volonté contractuelle et l'intérêt commun qui par la suite amène au principe d'équité A. Une intervention conciliant la volonté contractuelle et l'intérêt commun Selon le texte, « si les parties n'ont pu parvenir à un accord, elles peuvent convenir de soumettre le litige à un tiers » (par exemple, un médiateur ou un arbitre). Toutefois, « en cas d'échec de cette négociation ou de la désignation d'un tiers, le juge peut, à la demande de l'une des parties, intervenir pour réviser ou mettre fin au contrat ». [...]
[...] Et enfin si aucune solution n'est trouvée, le juge peut, à la demande d'une partie, réviser ou mettre fin au contrat, toutefois cette intervention reste strictement encadrée pour ne pas compromettre la force obligatoire des contrats. De ce fait l'article 1195 du Code civil encadre-t-il la révision des contrats face à l'imprévision tout en renforçant le pouvoir judiciaire pour restaurer l'équilibre contractuel ? Cet article issu de la réforme de 2016 démontre des conditions rigoureuses avec un pouvoir judiciaire qui se trouve renforcé face aux bouleversements contractuels I. [...]
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