Loi de 1901, liberté d'association, association, société, conception de Lycophron
La loi de 1901 sur la liberté d'association connait un franc succès depuis sa création. L'association apparait donc comme un moyen privilégié pour se rassembler et coopérer. L'idée de faire société consiste, pour un individu, à former avec ses semblables un tout cohérent permettant de bien vivre. Ainsi, à l'échelle d'un peuple ou d'une Nation voire de l'Humanité, suffit-il de s'associer pour faire société ? S'associer peut correspondre à la fois à une simple juxtaposition (sens faible) et à un type de lien plus spécifique définissant une communauté d'intérêts. De même, le terme « faire société » semble de prime abord paradoxal car chacun fait déjà partie de la société dès la naissance, or le verbe « faire » renvoie à l'idée d'une création, d'un processus de formation. Par conséquent, s'associer implique-t-il forcément de faire société ? Ne serait-ce pas plutôt une condition nécessaire et non suffisante ? Le cas échéant, quelles formes d'association pourraient suffire pour faire société? Enfin, peut-on judicieusement prétendre faire société alors que celle-ci nous précède ?
[...] Cela permet donc de considérer le fait de s'associer comme une condition suffisante dès lors que les parties prenantes de l'association disposent du logos pour effectuer la mise en commun de valeurs nécessaire à la réalisation de la société. Enfin, un détour par la pensée de Cicéron permet d'éclaircir le paradoxe qui flotte autour de l'expression faire société Il suffit en réalité de suivre sa tendance naturelle à aller vers les autres et sa raison pour parvenir à faire société, faire société étant, dans cette perspective, un devoir pour chacun de nous. [...]
[...] Dans ces conditions, s'associer s'avère nécessaire, mais pas suffisant. Par ailleurs, la société peut s'apprécier comme étant une union réalisée dans le but de ne pas se nuire mutuellement. C'est notamment la thèse des sophistes défendue par Lycophron. Les individus se rassemblent, conscients de l'intérêt qu'ils ont à ne pas se nuire les uns les autres. Ainsi, faire société reviendrait à signer un pacte de non-agression réciproque avec ses semblables. Mais ici, la carence est de taille : cela occulte et nie la possibilité de vivre bien au sens aristotélicien du terme. [...]
[...] Le cas échéant, quelles formes d'association pourraient suffire pour faire société. Enfin, peut-on judicieusement prétendre faire société alors que celle-ci nous précède ? Si s'associer au sens faible constitue un préalable nécessaire pour faire société, ce n'est pas à première vue une condition suffisante. Cependant, accorder à la notion d'association un sens plus fort permet d'envisager cela comme une condition suffisante. Mais finalement, pour l'individu, il suffit probablement, pour faire société de suivre ce que lui dicte sa raison et sa nature Premier point À défaut d'être suffisant, s'associer est un préalable indubitablement nécessaire pour faire société. [...]
[...] Suffit-il de s'associer pour faire société ? Introduction La loi de 1901 sur la liberté d'association connait un franc succès depuis sa création. L'association apparait donc comme un moyen privilégié pour se rassembler et coopérer. L'idée de faire société consiste, pour un individu, à former avec ses semblables un tout cohérent permettant de bien vivre. Ainsi, à l'échelle d'un peuple ou d'une nation voire de l'Humanité, suffit- il de s'associer pour faire société ? S'associer peut correspondre à la fois à une simple juxtaposition (sens faible) et à un type de lien plus spécifique définissant une communauté d'intérêts. [...]
[...] Deuxième point De ce fait, faire société exige de dépasser l'association en tant que simple juxtaposition. Il faut donc prendre l'association comme une mise en commun de valeurs en vue d'une fin éthique commune. Nier toute possibilité de fin commune comme le fait Lycophron dans sa définition de la société occulte ce qu'il y a de plus essentiel dans la société. Faire société consiste en réalité à s'accorder sur une fin plus noble que celle de ne pas se nuire. [...]
Bibliographie, normes APA
Citez le doc consultéLecture en ligne
et sans publicité !Contenu vérifié
par notre comité de lecture