L'émergence d'un actionnariat actif s'inscrit dans la perspective historique comme une nouvelle étape des relations sans cesse remises en cause entre le pouvoir et la propriété.
Les managers ont régné dans l'après-guerre tant que la priorité allait à la production, d'abord pour répondre aux nécessités de la reconstruction, ensuite pour satisfaire la demande de l'économie de consommation.
Leur pouvoir est allé se concentrant avec la concentration des entreprises, sans rencontrer en France de véritables limites en l'absence d'une concentration symétrique des actionnaires, bénéficiant de surcroît des attributs de la puissance publique s'agissant des secteurs nationalisés ou para-étatiques.
L'actionnariat est resté longtemps peu développé dans le cadre du capitalisme d'état. Cette ère des managers est désormais révolue. Le capital est un bien rare, ce qui permet à ses propriétaires de devenir exigeants. Et le fonctionnement de la gestion collective, qui concentre les actions entre quelques mains, est une occasion de renouveau pour un fonctionnement plus équilibré, plus harmonieux et plus efficace des sociétés par actions.
[...] La concentration du pouvoir Le cas des gestionnaires de placements collectifs et des gestionnaires sous mandat : si la gestion collective n'a pas joué jusqu'à maintenant en France le rôle moteur dans la défense des actionnaires qui est le sien dans les pays anglo-saxons, c'est pour 2 raisons : - les retraites sont constituées par répartition - les placements sont faits par les banques, d'où conflits d'intérêts Mais cette attitude passive est remise en cause pour les raisons suivantes : - arrivée massive des étrangers dans la capitalisation boursière - gestion collective active du fait des fonds de pension le cas des actionnaires individuels : les associations d'intérêt commun La France présente la particularité d'avoir un actionnariat individuel très développé qui atteint environ le tiers de la capitalisation boursière, mais dont l'influence est négligeable, faute d'organisation. Le rassemblement des actionnaires individuels en associations constitués dans l'intérêt commun de tous les actionnaires pourra apporter au pouvoir une assise qui lui fait souvent défaut, contribuer à l'équilibre et à la stabilité de l'actionnariat et offrir aux dirigeants un partenaire représentatif pour régler les conflits d'intérêts qui peuvent surgir entre actionnaires. B. Les fonctions de choix, de contrôle et de surveillance Quel usage a-t-il été fait de l'argent des actionnaires ? [...]
[...] - L'absentéisme dans les assemblées, qui profite au pouvoir en place, est d'ailleurs entretenu par les modalités de la convocation. L'abaissement récent du quorum consacre ce phénomène. L'ensemble de ces pratiques conservatrices et protectionnistes ne devrait pas résister longtemps à la montée en puissance des actionnaires. Les pays anglo-saxons ont les premiers ouvert la voie aux nouvelles relations des actionnaires avec les dirigeants. Mais il n'est pas certain que les formes qu'elles ont prises soient transposables dans le contexte français. II. [...]
[...] L'avènement de l'ère des actionnaires Comme toute transformation économique et sociale, l'avènement de l'ère des actionnaires est la résultante de forces du changement et de forces de la réaction. A. Les forces du changement Le contexte idéologique a changé : les actionnaires s'émancipent progressivement de la protection, au demeurant souvent inefficace, dont les épargnants font l'objet, pour prétendre au plein exercice de leurs droits et de leurs pouvoirs. Ils y sont d'autant plus incités que d'autres facteurs concourent dans le même temps à renforcer leur position. [...]
[...] On ne saurait en effet admettre des sociétés qui fonctionnent à l'avantage de certains actionnaires seulement. C'est pourtant le cas de nombreuses sociétés, notamment des filiales, dont les minoritaires sont désavantagés par une information insuffisante, par la politique de distribution de dividendes et surtout par des opération financières ou des rapprochements iniques. Après plusieurs contentieux entrepris par l'ADAM (fusion Printemps/Redoute la COB vise davantage à mettre l'accent sur la responsabilité des administrateurs en leur demandant d'exprimer un avis motivé dans tous les cas de rapprochements. [...]
[...] Leur pouvoir est allé se concentrant avec la concentration des entreprises, sans rencontrer en France de véritables limites en l'absence d'une concentration symétrique des actionnaires, bénéficiant de surcroît des attributs de la puissance publique s'agissant des secteurs nationalisés ou para-étatiques. L'actionnariat est resté longtemps peu développé dans le cadre du capitalisme d'état. Cette ère des managers est désormais révolue. Le capital est un bien rare, ce qui permet à ses propriétaires de devenir exigeants. Et le fonctionnement de la gestion collective, qui concentre les actions entre quelques mains, est une occasion de renouveau pour un fonctionnement plus équilibré, plus harmonieux et plus efficace des sociétés par actions. I. [...]
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