Situation préalable : avant cette affaire, Hermès était considéré comme un groupe familial stable, non opéable. En effet, Hermès est une société en commandite par actions, forme de société qui permet de se prémunir contre les rachats hostiles. De plus, la famille descendante du créateur, actuellement à la 6e génération, possède dans son ensemble environ 72 % du capital de la société. Toutefois, la participation familiale est très dispersée, 6e génération et 300 héritiers obligent, et le plus gros bloc familial représente au plus 9 % de Hermès (à travers la holding SDH SAS).
22 octobre 2010 : la presse annonce que LVMH a pris une participation de 14,2 % dans LVMH, avec une option pour monter à 17,1 %. LVMH est entré au capital d'Hermès grâce à des equity swaps en 2007, produits financiers dérivés permettant d'échanger à une date donnée un actif avec un autre. Les échéances devaient avoir lieu en janvier et en mai 2011, en numéraire. Un avenant a été signé entre les contreparties les 21 et 24 octobre 2010, pour préciser que le dénouement se ferait en capital physique et non en numéraire. Immédiatement après, LVMH a déclaré sa montée au capital d'Hermès. LVMH a ainsi pu racheter une part impressionnante d'Hermès en annonçant tous les franchissements de seuils d'un coup. Il indique ne pas vouloir prendre le contrôle de la société, souhaitant en être un actionnaire de long terme.
[...] C'est pour cette raison que la forme de SCA est la plus appropriée pour éviter les tentatives d'OPA, celles-ci ayant en effet un intérêt limité puisqu'en général, bien plus que la simple possession des actions, ceux qui lancent des OPA cherchent à acquérir le contrôle de la société. Ainsi, le risque de perte de contrôle d'Hermès au profit de LVMH, semble très limité, au vu de la forme de SCA d'Hermès. Cependant, les actionnaires familiaux, héritiers de la société cherchent à se protéger par tous les moyens. [...]
[...] Montée de LVMH au capital de Hermès Aspects juridiques, économiques Sommaire 1. Chronologie des événements Enjeux économiques 4 a. Contrôle de l'entreprise 4 b. Spéculation boursière Enjeux juridiques 5 a. Le problème des franchissements de seuil 5 b. La holding familiale 7 c. Solutions de contournement à ces problèmes Dénouement/Rebond possible 8 Bibliographie 8 Chronologie des événements Situation préalable : avant cette affaire, Hermès était considéré comme un groupe familial stable, non opéable. [...]
[...] Or, avec des parts détenues par la famille, contre détenues par LVMH, il reste de flottant, ce qui est évalué, au cours actuel, à plus d'un milliard d'euros, somme que les héritiers d'Hermès ne sont pas prêts à débourser. Par ailleurs, l'Association des actionnaires minoritaires s'implique beaucoup dans cette affaire : elle considère que les manipulations effectuées sur le capital mettent en danger les petits actionnaires. En effet, depuis le rachat par LVMH, la part de capital flottant est passée de à diminuant de beaucoup la liquidité du marché et augmentant d'autant sa volatilité. En outre, la quasi-restriction à deux actionnaires uniques, LVMH et la holding diminue d'autant le pouvoir des actionnaires minoritaires. [...]
[...] Discrets jusque-là, les dirigeants d'Hermès montent au front. Patrick Thomas, gérant du groupe, et Bertrand Puech, président de la société familiale Emile Hermès, font clairement savoir à Bernard Arnault qu'il n'est pas le bienvenu et lui demandent de se retirer du capital novembre 2010 : Bernard Arnault leur répond novembre 2010 : l'AMF ouvre une enquête sur la régularité des opérations qui ont permis à LVMH de monter au capital d'Hermès novembre 2010 : L'État se mêle à la polémique qui entoure l'affaire LVMH- Hermès. [...]
[...] Hermès a obtenu une dérogation de l'AMF en janvier dernier, qui l'autorise à créer une holding sans préalablement déposer une OPA sur les actionnaires minoritaires. Cette décision a été contestée par l'Adam, organisme chargé de la défense de ces derniers, car la perte de liquidité de plus de 70% des titres risque de les affecter en diminuant la valeur boursière de leurs propres actions. Cependant, la défense majeure d'Hermès contre toute tentative d'OPA reste sa structure : celle d'une société en commandite par actions (ou SCA). [...]
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