Un couple est marié depuis 20 ans. L'épouse, directrice des ressources humaines, a cessé de travailler après la naissance de leur troisième enfant.
L'époux est responsable d'une filiale d'une banque française en Chine, où il passe beaucoup de temps. Celui-ci apprend la relation adultérine qu'entretient sa femme depuis 8 ans avec un homme marié et décide de divorcer le plus vite possible. Mais son épouse trouve sa situation financière actuelle très confortable et ne veut pas se séparer de son époux, d'autant plus que même si elle doit hériter, dans quelques années, d'un château, elle n'a, pour l'instant, pas de revenus personnels.
L'épouse accepte finalement un divorce par consentement mutuel, si son époux lui verse une rente viagère égale à la moitié de ses revenus au titre de prestation compensatoire, si elle conserve la jouissance du logement familial pendant l'instance de divorce, si elle bénéficie d'un bail sur le logement de la famille après le divorce jusqu'à ce que les trois enfants aient leur propre logement, et si elle bénéficie à partir de cette date d'un usufruit sur le bien à titre de réparation du dommage causé par le divorce.
[...] Ainsi, la faute est constituée de trois éléments. Pour constituer la faute, le comportement reproché à un époux doit lui être imputable. Autrement dit, ce comportement doit avoir été commis sciemment et librement par lui. De même, ce fait doit constituer une faute conjugale. La faute est donc un manquement au droit conjugal. Il doit s'agir d'une violation des devoirs et obligations du mariage. Enfin, il doit s'agir d'un fait rendant intolérable le maintien de la vie commune pour son conjoint. [...]
[...] Il a alors, sur les conseils de son avocat, demandé le divorce pour faute. En conclusion, même si un divorce pour faute a été prononcé aux torts exclusifs de son épouse, pour écarter la prestation compensatoire, les conséquences particulières de la rupture sont prises en compte. Et, vu les termes restrictifs de cette disposition et l'évolution des mœurs, il semble peu probable que l'adultère de l'épouse puisse écarter le versement de la prestation compensatoire. D'autant plus que celle-ci a cessé de travailler après la naissance de leur dernier enfant donc on peut supposer qu'elle a renoncé à exercer toute activité professionnelle pour se consacrer à l'éducation de leurs enfants. [...]
[...] La loi du 26 mai 2004 précise que le bail forcé ne perdure que dans l'intérêt des enfants. Enfin cette demande ne peut être formée qu'avant le prononcé du divorce ( Civ 28/03/2002). En l'espèce, le logement familial appartient à l'époux. L'épouse souhaite en conserver la jouissance pendant l'instance; bénéficier d'un bail sur ce logement après le divorce, jusqu'à ce que les trois enfants aient leur propre logement. L'avocat de l'époux affirme qu'en cas de divorce pour faute, le logement ne pourra qu'être concédé à bail à son épouse que pour une durée limitée. [...]
[...] La cause du divorce reste donc secrète et le juge n'a donc pas à vérifier si les motifs des époux sont sérieux ni si leurs mobiles sont licites. À cette requête doit être annexée une convention contenant le règlement complet des effets du divorce. Ainsi, par la convention sont réglées toutes les conséquences du divorce : conséquences personnelles (le nom de la femme, modalités d'exercice de l'autorité parentale) et pécuniaires (la prestation compensatoire, le partage de la communauté de biens). [...]
[...] En l'espèce, l'épouse souhaite obtenir un usufruit sur le logement familial à titre de réparation du dommage causé par le divorce. Mais l'avocat de l'époux affirme que si un divorce pour faute est prononcé aux torts exclusifs de son épouse, c'est lui qui pourra obtenir des dommages et intérêts. En conclusion, si le divorce est prononcé aux torts exclusifs de l'épouse, celle-ci ne pourra pas invoquer un dommage résultant de la rupture du lien conjugal sur le fondement de l'article 266. [...]
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