Pierre Joseph Proudhon, socialiste anarchiste français écrivait dans son mémoire « Qu'est-ce que la propriété » (1840), « Concurrence et profit : l'un est la guerre, l'autre le profit ». Dans cette optique, l'idée de concurrence évoque une forte compétition, chacun essayant de l'emporter sur son rival. On envisage ainsi un marché concurrentiel très agité, où les participants se livrent une guerre économique.
La concurrence est une notion fondamentale pour les partisans du libéralisme (ensemble de doctrines relatives à de nombreux aspects de la vie en société (éthique, politique, économie) qui reposent sur l'affirmation du principe de liberté) dans la mesure où elle représente un but à atteindre.
C'est notamment grâce à certains mécanismes comme la dérèglementation par exemple (suppression progressive des règles, fixées par les pouvoirs publics, qui encadraient l'activité économique et financière) que la concurrence devrait être à son apogée. La réalité sera différente puisque des concentrations (processus d'augmentation de la taille des entreprises) se formeront.
En quoi le libéralisme économique et la dérèglementation favorisent-ils l'accroissement de la concurrence sur les marchés ? Pour quelles raisons, la concentration entre les entreprises se développe t'elle et en quoi porte t'elle atteinte à la concurrence ? L'extension des concentrations comporte-t-elle des risques ? Les notions de concurrence et de concentration sont-elles incompatibles ?
[...] Les notions de concurrence et de concentration sont-elles incompatibles ? Pour répondre à cette problématique, nous analyserons d'une part les fondements et principes du libéralisme économique et notamment les dérèglementations qui en découlent d'autre part, nous nous intéresserons au paradoxe en présence c'est-à-dire le développement inattendu des mouvements de concentrations, leurs causes et leurs effets (II). Le cadre spatio-temporel de notre sujet se limite à l'Union européenne à quinze membres, à partir des années 90. En effet, le traité de Maastricht (1992) instituait déjà que l'Europe est un grand marché où la concurrence est libre L'esprit du libéralisme économique : la recherche de la libre concurrence Les libéraux soutiennent l'idée que pour fonctionner, le marché n'a pas besoin d'une intervention extérieure, il s'autorégule ce qui implique une action plutôt limitée de l'Etat dans l'économie, afin notamment d'encourager la concurrence La régulation par le marché Le mécanisme de la main invisible (Adam Smith) Pour les auteurs classiques, la concurrence entre les individus est la meilleure manière d'assurer l'enrichissement de la nation. [...]
[...] Cette loi vise essentiellement à moraliser les pratiques commerciales, à lutter contre les situations anticoncurrentielles et à contrôler les concentrations entre entreprises. Ainsi, les ententes entre entreprises ainsi que les abus de position dominante sont interdits dans l'optique de maintenir un niveau minimum de concurrence et d'éviter que certaines grandes entreprises faussent les règles du marché. En France, ce contrôle relève du Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Emploi. La DGCCRF en est principalement chargée et au- delà de cinq millions d'euros de chiffre d'affaires total réalisé par l'ensemble des entreprises concernées, le contrôle s'effectuera par la Commission européenne. [...]
[...] Ex : Total Elf Fina ; achat des studios de productions de films Universal par le groupe Vivendi, propriétaire de Canal - la concentration conglomérale (par diversification) : qui réunit des entreprises produisant et vendant des biens différents dans l'unique but d'accroître leurs profits. Ex : General Electric (qui regroupe des métiers de BTP, finance et électricité) ; Siemens ; Bouygues TF1. Dans les années 90, on assiste à une accélération des fusions acquisitions. (Daimler Benz Chrysler ; AXA UAP). Les notions étant définies, intéressons-nous à présent aux causes et aux enjeux de la concentration des entreprises. [...]
[...] Le modèle de concurrence pure et parfaite (CPP) Ce modèle relève de la théorie microéconomique néoclassique et suppose qu'il existe un état permanent de confrontations entre l'offre et la demande, indispensable au bon fonctionnement du marché. On distingue cinq conditions : - L'atomicité du marché : une multitude de vendeurs et d'acheteurs afin qu'aucun d'entre eux ne puisse influencer la détermination du prix du bien (absence de pouvoir de marché). - L'homogénéité des produits : produits identiques ou équivalents. - La fluidité : possibilité pour les participants d'entrer ou de sortir du marché à tout moment. [...]
[...] La concurrence est considérée comme un élément essentiel à la régulation des marchés. Afin d'accroître la concurrence entre les entreprises, il est indispensable que l'action de l'Etat dans l'économie soit réduite. La nécessité de limiter l'intervention de l'Etat dans l'économie La dérèglementation La dérèglementation est une des composantes du libéralisme économique. Elle désigne le recul voire la suppression des règles qui encadraient l'activité économique et a pour principal objectif de favoriser l'expansion et l'ouverture des marchés à la concurrence. Nous pouvons ici relever un lien très étroit avec les libertés d'action puisque les différents acteurs économiques ont désormais la possibilité de ne plus prendre en compte les règles édictées jusqu'à présent par l'Etat. [...]
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