« Le mensonge nuit toujours à autrui : si ce n'est pas à un autre homme, c'est à l'humanité en général, puisqu'il disqualifie la source du droit » selon Emmanuel Kant dans Sur un prétendu droit de mentir par l'humanité en 1797.
Le mensonge, du latin mentio, peut se définir comme « le discours contraire à la vérité, tenu dans l'intention de tromper » selon le Grand dictionnaire de la philosophie (Larousse).
Il ressort de cette définition négative que la vérité serait le principe tandis que le mensonge en serait l'exception.
À distinguer de l'erreur qui est une confusion involontaire à propos de la vérité, mais n'étant pas destiné à nuire. Celui qui dit le faux en pensant dire la vérité de bonne foi ne ment pas : le menteur n'est pas l'ignorant.
Le mensonge ne serait que manipulation ou tromperie destinée à nuire à autrui.
Ce dernier, s'oppose donc à la sincérité, la franchise, la fidélité qui sont en somme des qualités vertueuses pour celui qui les possède.
Par ailleurs, il existe une variété de mensonge, parmi lesquels se trouve le mensonge par omission lorsque le silence sur un élément déterminant trompe en même temps autrui ou encore du mensonge joyeux prononcé par un farceur.
Acte banal de la vie quotidienne, cette interdiction se retrouve dans les principes d'éducation que donnent les parents à leurs enfants.
[...] Le cadre juridictionnel consacre une prééminence du rôle du témoin censé rapporter avec justesse les faits litigieux, qui ne peut mentir après avoir prêté serment de dire toute la vérité, rien que la vérité L'accusé peut mentir pour sa défense puisque celui-ci n'a pas prêté serment, cependant le juge en tiendra compte dans sa décision. La réprimande du mensonge s'explique notamment eu égard des conséquences qu'il entraine à plusieurs niveaux de la vie économique, politique et sociale B. Le mensonge : obstacle commercial, politique et social Obstacle social Selon Kant, le mensonge est le rejet et pour ainsi dire l'anéantissement de la dignité humaine En dépit de toute notion de moralité, seul compte le respect de la personne physique au droit positif. [...]
[...] Le mensonge de légitime défense Le mensonge de légitime défense ou Lüge aus Northwehr selon le philosophe Friedrich Nietzsche, dans Humain, trop humain (1878) est nécessaire à la survie de l'homme qui serait resté à l'état d'animal. Antérieurement, un autre philosophe allemand, Arthur Schopenhauer dans Le fondement de la morale (1840), avait fondé une distinction en fonction de leur légitimité. Ainsi, le mensonge n'est illégitime qu'à condition qu'il soit un instrument de tromperie, qu'il sert à violenter les gens fondant ainsi un droit de mentir. [...]
[...] Le menteur est considéré comme un paria qui se retrouve complètement discrédité dans d'autres domaines. Ainsi, dans l'affaire Dominique Strauss-Kahn toujours en cours depuis mai 2011, la plaignante Nafisatou Diallo a vu son statut passé d'« employée modèle pour devenir une menteuse invétérée Le procureur Cyrus Vance a demandé l'abandon des poursuites pénales à cause d'un mensonge de la plaignante sur sa vie privée 7 ans plus tôt, dans le but d'obtenir sa demande d'asile. Le mensonge devient ainsi obstacle à toute autre procédure ou carrière politique. [...]
[...] Constant, le principe de vérité s'il était pris de manière absolue et isolée, rendrait toute société impossible [ ] Dire la vérité n'est un devoir qu'envers ceux qui ont droit à la vérité Si, la prohibition du mensonge peut être valablement écartée dans certains cas, une interdiction totale reste pour le moins utopique B. Une prohibition utopique du mensonge Le mensonge des gouvernants Le mensonge constitue l'essence même de l'homme, qui dispose seul du libre arbitre. Selon le théologien chrétien Saint Augustin, le mensonge est aussi vieux que le monde, de mendax ab initio Selon le dicton toute vérité n'est pas bonne à dire des mensonges sont donc essentiels dans les rapports entre les individus. Pour Platon dans La République (livre III env.-347 env. [...]
[...] Conclusion : À travers un souci permanent de transparence dans notre société actuelle, un véritable droit à la vérité s'est ainsi érigé. Il est vrai que les rapports humains nécessitent de la confiance au sein d'une famille ou entre gouvernés et gouvernants par exemple. La sanction morale dans un premier temps puis civile ou pénale, est dès lors inévitable pour le menteur. Cependant, il existe bien des situations, où le mensonge doit pouvoir être légitimé au nom d'un intérêt supérieur. [...]
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