« L'embryon est un être humain et vivant, mais n'a pas toujours la personnalité juridique. Il est un être humain parce qu'il vit . Si l'on peut soutenir que c'est à la loi de définir la personnalité juridique, c'est sûrement et seulement la nature qui décide ce qu'est la vie » disait Philippe Malaurie.
A travers sa citation, Ph. Malaurie, nous pousse à nous interroger s'il y a lieu de distinguer les notions de personne humaine et de personne juridique comme il le laisse entendre.
Le premier livre du code civil , est consacré à la personne , ce qui montre la place fondamentale de cette notion au sein de notre droit. Cependant , cette place primordiale accordée à la personne n'est pas commune à l'ensemble des pays , ainsi en Inde l'individu est secondaire. La personne représente à la fois une construction culturelle et une construction juridique.
Au sens juridique, une personne se distingue de la chose, puisqu'elle détient la personnalité juridique. La personnalité juridique, c'est l'aptitude à être sujet de droits et d'obligations reconnue à toutes les personnes physiques et sous certaines conditions aux personnes morales. Une personne physique, est une personne humaine , à laquelle on a attribué la jouissance de droits. Une personne morale , quant à elle , est une entité, un groupement de personnes physiques. La personnalité juridique est aujourd'hui subordonnée à la naissance de l'enfant vivant et viable, sans cela l'enfant ne bénéficie d'aucun droit puisqu'il n'est pas une personne juridique.
Pour de nombreux auteurs, il semble simpliste de considérer qu'un enfant qui ne puisse être reconnu comme une personne , soit reconnu comme une chose. Ainsi, en marge de la personnalité juridique s'est peu à peu développée la notion de personne humaine. La notion de personne humaine ,offre le cadre d'une protection à ceux qui n'ont pas le privilège de se voir reconnaître la personnalité juridique mais dont on considère qu'ils doivent socialement faire l'objet d'une protection.
Le concept de personne humaine vient donner une forme corporelle au concept de personne juridique. Une personne humaine, c'est un être qui appartient à l'humanité, qui est caractérisé par un corps humain. En effet si on ôte à la personne sa dimension psycho sociale, il ne lui reste que son corps. La notion de personne humaine contient donc celle d'être humain et permet de prendre en compte la personne par son corps , son appartenance à l'humanité. Une personne humaine , peut donc être seulement un être humain comme par exemple un fœtus, ou être une personne juridique puisque celle-ci appartient aussi à l'humanité tout en étant sujet de droits.
Ce n'est que depuis 1848, l'abolition de l'esclavage que tous les individus en France détiennent la personnalité juridique mais aussi depuis la suppression de la mort civile en 1854. Le concept de personnalité juridique est très ancien, il est apparut sous le droit romain. Le concept de personne humaine est quant à lui plus récent, du fait des interventions de plus en plus fréquentes sur l'embryon in utero et ex utero qui ont entraîné un effort de création jurisprudentielle et de textes législatif.
Ainsi, du fait de la place fondamentale que possède la notion de personne juridique au sein du droit civil français, il semble bon de se pencher sur l'évolution de la personne humaine , qui est de plus en plus perçue au sens large, c'est-à-dire en tant qu'être humain entraînée par l'apparition à partir du 20ème siècles de nouveaux droit de l'individu.
Ces deux notions, personne humaine et personne juridique ont souvent été confondues . Cependant les évolutions législatives et jurisprudentielles du fait de leur ajustement aux mentalités contemporaines ont cherché à concilier de la meilleure façon la dimension symbolique et l'efficacité sociale en permettant une distinction devenue nécessaire entre ces deux notions.
[...] La personnalité juridique, c'est l'aptitude à être sujet de droit, mais aussi d'obligations. La personnalité juridique , tourne donc l'individu vers l'action , en effet à partir du moment où celui-ci est doté de la personnalité juridique il est alors lié aux actes qu'il effectue aux faits qu'il commet. C'est pourquoi il semble inutile de confier la personnalité juridique à un individu qui n'a pas la capacité d'agir, par exemple un embryon. Il parait donc normal que la personnalité juridique s'acquière à la naissance qui symbolise l'entrée de l'enfant sur la scène du droit. [...]
[...] La notion de personne humaine contient donc celle d'être humain et permet de prendre en compte la personne par son corps , son appartenance à l'humanité. Une personne humaine , peut donc être seulement un être humain par exemple un fœtus, ou être une personne juridique puisque celle- ci appartient aussi à l'humanité tout en étant sujet de droit. Ce n'est que depuis 1848, l'abolition de l'esclavage que tous les individus en France détiennent la personnalité juridique, mais aussi depuis la suppression de la mort civile en 1854. Le concept de personnalité juridique est très ancien, il est apparu sous le droit romain. [...]
[...] L'acquisition de la personnalité juridique nécessite une dernière condition, la viabilité de l'enfant. Elle signifie que ce celui-ci est doté des organes nécessaires à sa survie. Si ce n'est pas le cas, celui-ci ne se verra pas accorder la personnalité juridique. On entend donc par viabilité, l'aptitude physiologique du nouveau-né à l'existence physique. Ainsi si un enfant né vivant, mais meurt peu de temps après, car la totalité de ses organes n'était pas viable celui-ci n'a jamais eu de personnalité juridique. [...]
[...] La mort d'une personne humaine et la même pour une personne juridique , puisque comme je l'ai dit après la naissance ces deux notions se rejoignent . Ainsi, lorsqu'on meurt on n'est plus ni une personne humaine ni une personne juridique. Nous allons voir maintenant quelles sont les conditions de perte de ces deux notions. Le code de santé publique prévoit que le constat de la mort peut être réalisé à condition que la personne subisse " un arrêt cardiaque et respiratoire persistant", " une absence totale de conscience et d'activité motrice spontanée", " une abolition de tous les réflexes du tronc cérébral" et " une absence totale de la ventilation spontanée". [...]
[...] Ainsi, il n'y a pas lieu de distinguer personne humaine et personne juridique après la naissance. En effet, une personne juridique peut être soit une personne physique ou une personne morale. Une personne physique est un être humain, c'est-à-dire une personne humaine qui a obtenu la personnalité juridique. Ainsi , les deux notions se rejoignent et forme la personne physique. Cependant, le fait d'être né ne suffit pas pour obtenir le statut de personne juridique, puisque l'enfant doit être né vivant. [...]
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