L'un des symboles de la justice est, outre la balance et le bandeau, le glaive, illustration de ce que le juge prend une décision mais également de ce qu'il ouvre une autre voie, un autre temps par cette même décision. Dans le même ordre d'idées, le fait que le juge doive revêtir une robe symbolise, selon Antoine Garapon, l'entrée dans le temps judiciaire du juge, le fait qu'il renie sa personnalité pour n'incarner plus que sa fonction.
Cependant, outre cette conception abstraite du temps dans la justice, entendu comme une voie ouvrant, de par la prise de décision qui est intervenue un nouveau temps, le temps est également conçu de façon plus concrète.
Ainsi, l'article 6-1 de la convention européenne des droits de l'homme rappelle que « toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue dans un délai raisonnable. De même, plus récemment, Jean Claude Magendie, premier président de la cour d'appel de Paris a rendu en juin 2008 un rapport sur la qualité et la célérité de la justice, preuve que la question du temps en matière de justice est au cœur des préoccupations actuelles.
En effet, se pose la question de savoir quel rôle accorder au temps, dans le droit civil, discipline qui ayant trait notamment aux relations juridiques entre personnes privées sous-entend la prise en compte d'une dimension humaine non indéniable..
[...] Le temps en droit civil, peut donc sembler présenter des dimensions antagonistes en ce que, alors que l'on appelle de plus en plus à une célérité de la justice, il faut parfois savoir le laisser s'exprimer pour que des relations juridiques se construisent, mais parfois également savoir le bousculer pour que ces situations juridiques se révèlent efficaces. En outre, il est sujet à interrogations alors que la loi du 17 juin 1998 portant réforme de la prescription en matière civile permet désormais que des aménagements soient faits sur celle-ci du point de vue des parties et que la Cour de cassation par son arrêt en assemblée plénière du 21 décembre 2006 permet une modulation dans le temps des effets de ses arrêts, posant dès lors la question de la maitrise du temps tant du point de vue des parties que du juge. [...]
[...] L'urgence peut donc être perçue comme une manifestation de l'accélération du temps qui est faite et des effets qui lui sont attribués. Ainsi, l'article 808 du Code de procédure civile dispose que dans tous les cas d'urgence, le président du tribunal de grande instance peut ordonner en référé toutes les mesures qui ne se heurtent à aucune contestation sérieuse ou que justifie l'existence d'un différend. (le juge des référés appréciant souverainement l'urgence requise ( cour de cassation, première civile 21 juin 1989)) En cas de contestation sérieuse, l'article 809 du Code de procédure civile dispose quant à lui que le président peut prescrire en référé les mesures conservatoires ou de remise en l'état qui s'impose, soit pour prévenir un dommage imminent, soit pour faire cesser un trouble manifestement illicite Enfin, le juge du tribunal d'instance peut toujours même en présence de contestation sérieuse, prescrire en référé les mesures conservatoires ou de remise en l'état qui s'impose soit pour prévenir un dommage imminent, soit pour faire cesser un trouble manifestement illicite. [...]
[...] La radiation prévue par l'article 381 du CPC sanctionne dans les conditions de la loi le défaut de diligence des parties. Elle emporte suppression de l'affaire du rang des affaires en cours. L'affaire est rétablie en cas de radiation, sur justification de l'accomplissement des diligences dont le défaut avait entrainé celle-ci ou en cas de retrait du rôle, à la demande de l'une des parties. La péremption de l'instance peut être décidée lorsqu'aucune des parties n'accomplit de diligences pendant deux ans. [...]
[...] Le temps de l'action est en effet limité en ce que des délais sont posés. Ainsi, l'on peut par exemple citer le fait que l'article 538 du Code de procédure civile dispose que le délai de recours en matière de voie ordinaire est d'un mois en matière contentieuse et de 15 jours en matière gracieuse et que l'article 612 du CPC dispose que le délai en matière de pourvoi en cassation est de deux mois. Ces délais étant augmentés d'un mois pour les personnes demeurant dans un département ou un territoire d'outre- mer et de deux mois pour les personnes qui demeurent à l'étranger.(article 643 du CPC). [...]
[...] Cependant, le temps peut parfois non seulement être décompte, mais aussi être d'une certaine façon accéléré dans la mesure ou l'on opèrera une réaction plus rapide telle que l'illustrent les référés L'accélération du temps:facteur de création du droit Le temps peut être envisagé comme facteur de création du droit, non seulement par son écoulement, mais également parfois par sa prise en compte plus rapide lorsqu'une situation d'urgence se présente. Cependant, cette accélération du temps comme facteur de création du droit est nuancée lorsque des délais de réflexion sont imposés. [...]
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