L'étude de la place des enfants nécessitant une protection, quelle qu'elle soit d'ailleurs, au sein du système familial impose d'examiner tout d'abord la place réservée à l'enfant au sein de la société en général. Il apparaît clairement qu'au fil des siècles la masse des enfants à protéger s'est peu à peu élargie du fait de la prise en compte de nouvelles catégories : les enfants abandonnés, puis les enfants pauvres, les enfants maltraités physiquement, et moralement, … et bien évidemment les seuils de tolérance ont énormément évolué en parallèle des sociétés.
[...] La vie sociale et les relations diplomatiques étaient rythmées par les échanges matrimoniaux. La femme était considérée comme un régulateur social, le mariage permettant d'assurer une certaine harmonie au sein du clan. L'enfant était rarement abandonné à cette période de l'Histoire, puisque c'était sa mère qui légitimait sa place en déclarant s'il devait ou non être accueilli dans le clan. Puis, la société franque subit fortement l'influence de la pensée chrétienne, suite au baptême de Clovis, le 25 décembre 498. [...]
[...] Aucune protection de l'enfant n'était donc envisagée à cette époque. Il revenait au Pater familias de décider de l'avenir de ses enfants : ou bien il les élevait, ou bien il les délaissait en les exposant. Cette technique de l'exposition, qui serait liée à la fondation de Rome avec Romulus et Remus et dont nous retrouverons une forme évoluée au Moyen-âge, consistait simplement dans le fait de déposer l'enfant entre les mains de Dieu à la colonne de lait en espérant qu'un couple en mal d'enfant vienne le recueillir. [...]
[...] En 589, au second Concile de Tolède, il était demandé de combattre l'abominable coutume de tuer les enfants. Par contre, la vente des enfants recueillis était autorisée et était même pratique courante : de nombreux trafics d'enfants existaient sans être inquiétés. En parallèle, un autre type d'établissement voyait le jour, à la fin du VIème siècle, sous impulsion papale : l'hôpital. Les expériences se multipliaient en Europe sans qu'un concept stable ne soit adopté de façon pérenne. Le Concile d'Aix-la-Chapelle, en 816, imposait aux évêques d'établir chacun un hôpital ayant pour mission de recevoir les pauvres, et dont ils devaient assurer le financement. [...]
[...] BOSWELL Au bon cœur des inconnus, Gallimard cité dans VASSEUR Op. cit. VEYNE Le pain et le cirque, Seuil p.52 VASSEUR Protection de l'enfance et cohésion sociale du IVe au XXe siècle, L'Harmattan, Technologie de l'action sociale, mars 1999, p.39 Ibid Ibid Ibid Ibid Op. [...]
[...] La mère y déposait son enfant, tirait la sonnette, et l'enfant était recueilli. De même, étaient institués les bureaux d'aide et de secours. Mais toutes ces mesures d'aides avaient leurs détracteurs qui, comme encore aujourd'hui, affirmaient qu'une trop grande assistance favorisait la déresponsabilisation. Entre 1833 et 1889, de nombreux textes venaient constituer le cadre juridique qui permettra quelques années plus tard la construction de l'aide et de l'action sociale. Les premiers textes fondateurs du système moderne de protection de l'enfance en France furent deux lois de 1889 et 1898. [...]
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