En France, la vision moderne du concept de nation a été formulée par Ernest Renan, au XIXème siècle, de la manière suivante : « Ce qui constitue une nation, ce n'est pas de parler la même langue ou d'appartenir à un groupe ethnographique commun, c'est d'avoir fait ensemble de grandes choses dans le passé et de vouloir en faire encore dans l'avenir. » Cette vision de la nation est un héritage direct de la Révolution française.
Le concept de nation ne prend une importance majeure qu'à partir de la fin du XVIIIème siècle. En effet, sous l'Antiquité et le Moyen Âge, la dimension politique du concept de nation est peu développée. Le terme de nation se constitue dès le XVIème siècle, notamment, avec Jean Bodin. Cependant, la nation n'atteindra son concept pleinement achevé qu'à l'époque de la Révolution Française.
Nous pouvons donc nous demander comment a évolué le concept de nation sous l'Ancien Régime et la Révolution ?
[...] L'abolition des privilèges, l'élaboration de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, l'élaboration d'une constitution, l'établissement d'institutions communes, l'homogénéisation du droit sont de multiples exemples de l'unification du peuple contre la société d'Ancien Régime. En effet, c'est à partir de la Révolution française que naît le concept de nation. Ce dernier n'a pu naître que grâce à l'apparition de références idéologiques communes, notamment celles, incarnées par les philosophes des Lumières. Ces derniers ont une grande influence vis-à-vis des membres du tiers état. Ils prônent, notamment, une liberté et une égalité en droits de tous les hommes et s'opposent à la monarchie absolue. [...]
[...] Le concept de nation ne prend une importance majeure qu'à partir de la fin du XVIIIème siècle. En effet, sous l'Antiquité et le Moyen Âge, la dimension politique du concept de nation est peu développée. Le terme de nation se constitue dès le XVIème siècle, notamment, avec Jean Bodin. Cependant, la nation n'atteindra son concept pleinement achevé qu'à l'époque de la Révolution Française. Nous pouvons donc nous demander comment a évolué le concept de nation sous l'Ancien Régime et la Révolution ? Dans un premier temps, nous analyserons le concept de nation sous l'Ancien Régime. [...]
[...] C'est ainsi que l'on voit la nation sous l'Ancien Régime. En effet, en 1694, l'Académie française définit la nation comme l'ensemble des habitants d'un même pays utilisant le même langage. De plus, l'Encyclopédie de Diderot, vers 1750, définit la nation comme une quantité considérable de peuples qui habitent une certaine étendue de pays. Cette vision de la nation est assez simple par rapport à celle post - révolutionnaire puisque, sous l'Ancien Régime, les individus n'ont pas la volonté de construire quelque chose de commun. [...]
[...] Or, sous l'Ancien Régime, il en est tout autrement. La société d'Ancien Régime étant divisée en trois ordres très hétéroclites, le concept de nation ne peut évoluer et prendre une dimension politique dans le but de construire quelque chose de commun. En effet, sous l'Ancien Régime, du fait de l'existence d'inégalités en droits entre les hommes, de grandes divergences d'intérêts se font sentir entre les membres du tiers état, d'une part, et les membres du clergé et de la noblesse, d'autre part. [...]
[...] Autrement dit, la nation est détentrice de la souveraineté. D'où l'article 3 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen : Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément. Dans ce concept de nation, le peuple a la volonté de créer et de maintenir un Etat. Autrement dit, l'Etat constitue le cadre dans lequel ces individus sont regroupés. Il y a superposition entre la nation, le peuple et l'Etat auquel la nation délègue sa souveraineté. [...]
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