Dans Histoire de France, Chateaubriand énonçait que « La morale va au devant de l'action, la loi l'attend », soulignant ainsi la différence entre droit et morale : le droit n'est pas la morale et la morale n'est pas le droit. Il explique tout particulièrement que la morale est action, qu'elle est première, qu'elle fonde l'action et s'y confond, alors que le droit prend acte de l'action et la légifère. Le Droit est, selon François Terré, « l'ensemble des règles de conduite qui, dans une société donnée et plus ou moins organisée, régissent les rapports entre les hommes ». A contrario, la morale est un ensemble de valeurs relatives au bien et au mal qui s'imposent autant à la conscience collective qu'individuelle. Morale et droit semblent bien opposés. Pourtant, Horace affirmait dans sa vingt-quatrième ode : « Quid leges sine moribus, quid mores sine legibus?» qui signifie en francais : « Que sont les lois sans les mœurs, que sont les mœurs sans les lois ? » (on doit entendre ici les moeurs venant du latin « mores » qui signifie « morale »). Selon Horace le droit et la morale sont deux notions complémentaires, dans le sens où ce sont deux systèmes normatifs qui s'adressent au corps social dans un but profond de réglementation et de pacification des rapports sociaux. Ainsi nous sommes en droit de nous demander en quoi le droit et la morale se différencient et en quoi convergent-ils ? Cette question trouve une résonance particulière dans nos sociétés modernes très institutionnalisées et de longues traditions morales, du fait que toute personne est à la fois très ancrée dans la morale et dans le droit, et que quand on décide d'étudier le droit, on peut et on doit se poser la question de l'imbrication et de l'interconnexion du droit avec la morale.
[...] Nous verrons que la morale peut être créatrice de droit, et que le droit peut être facteur d'évolution de la morale. La morale créatrice de droit Dans les sociétés dites primitives, avant l'Antiquité, le droit, la morale et la religion ne formaient qu'un seul même corps normatif, cela nous montre que le droit prend sa source dans une morale qui peut souvent être une morale religieuse du fait de leur ancienne association. Depuis, et jusqu'à aujourd'hui, une grande partie des questions juridiques sont influencées par la morale, par des considérations morales, que ce soit de façon consciente ou inconsciente. [...]
[...] Morale et droit semblent bien opposés. Pourtant, Horace affirmait dans sa vingt- quatrième ode : Quid leges sine moribus, quid mores sine legibus?» qui signifie en français : Que sont les lois sans les mœurs, que sont les mœurs sans les lois ? (On doit entendre ici les moeurs venant du latin mores qui signifie morale Selon Horace le droit et la morale sont deux notions complémentaires, dans le sens où ce sont deux systèmes normatifs qui s'adressent au corps social dans un but profond de réglementation et de pacification des rapports sociaux. [...]
[...] Mais l'action est réciproque, et le droit apparaît comme un facteur d'évolution de la morale. Le droit facteur d'évolution de la morale Certaines lois émanant de l'Etat peuvent parfois au départ choquer la morale publique. Ce fut le cas par exemple du Pacte civil de solidarité adopté en 1999 qui est un partenariat contractuel entre deux personnes majeures quel que soit leur sexe ayant pour but d'organiser leur vie commune; cela créa surtout débat pour le cas des homosexuels, mais cela a contribué à faire évoluer les mentalités vers une plus large acceptation des couples homosexuels. [...]
[...] Le droit est écrit pour être légitime et permanent, la morale n'en a pas besoin, elle réside dans la conscience collective. Le droit vise seulement l'ordre et la paix contrairement à la morale qui vise aussi le perfectionnement intérieur. Le droit peut se moquer totalement de la morale comme en atteste par exemple le code de la route qui a une quantité de règles ni morales ni immorales. Droit et morale ne traitent pas seulement de domaines différents, mais aussi s'appliquent différemment. [...]
[...] Des mises en application distinctes Comme le disait Kant : les finalités du droit et de la morale sont de toute évidence étrangères droit et morale n'ont pas les mêmes buts, l'un règle les rapports sociaux, l'autre tend plutôt au perfectionnement des êtres. Droit et morale dans leur mise en application se distinguent surtout par leurs sanctions. Le droit est coercitif, il sanctionne étatiquement, bénéficie de la force publique, c'est une sanction purement externe qui se fait a posteriori de la faute. [...]
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