Commentaire de l'article L221-18 du Code de la consommation, rétractation d'un contrat, rupture d'un contrat, activité commerciale, article L221-18 du Code de la consommation, loi Hamon, contrats conclus à distance, loi du 17 mars 2014, nullité d'une clause, délai de rétractation
Le législateur, de tout temps, a eu vocation à protéger la partie déterminée comme étant la plus faible au contrat. C'est dans cet objectif que de nombreux processus et droits ont été admis à l'égard de cette partie. C'est en adéquation du droit de la consommation notamment dans les années 1970 qu'ont émergé les prémisses d'une faculté de rétractation du contrat. C'est en lien avec cette vocation du législateur de protection des plus faibles que ce dernier a multiplié ces dernières années les dispositions législatives et réglementaires prévoyant cette protection. Ainsi le législateur prend le contrepied de la faculté conventionnelle de se rétracter accordé aux parties, qui dans ce cadre vont organiser elles-mêmes la rupture de la relation contractuelle.
[...] En effet, en quoi l'article L221-18 permet-il de déterminer l'exercice du droit de rétractation ? Et pour cause, il convient alors de s'intéresser au régime de ce droit de rétractation et aux effets qui en découlent. En effet, il est intéressant de déterminer la manière dont le législateur a souhaité protéger la partie la plus faible au contrat tout en conciliant les enjeux économiques des parties. À ce titre, le législateur est intervenu dans un premier temps dans une démarche d'harmonisation du droit de rétractation en s'intéressant notamment aux contrats conclus à distances et hors établissement et lui consacrant un délai. [...]
[...] Parmi ces cas ont retrouvé donc les trois types de contrats prévus à l'article L221-18 du code de la consommation. On trouve dans un premier temps, des contrats conclus à distance. Selon l'article L. 121-16 du Code de la consommation issu de la loi Hamon, constitue un « contrat à distance », « tout contrat conclu entre un professionnel et un consommateur, dans le cadre d'un système organisé de vente ou de prestation de services à distance, sans la présence physique simultanée du professionnel et du consommateur, par le recours exclusif à une ou plusieurs techniques de communication à distance jusqu'à la conclusion du contrat ». [...]
[...] L'autre élément essentiel au renforcement de la protection du consommateur provient du caractère discrétionnaire du droit de rétractation déterminée par l'article L.221-18. En effet, le législateur précise que le consommateur dès lors que le délai de 14 jours ne s'est pas écoulé définitivement, n'est pas dans l'obligation de motiver sa rétractation. Cela n'empêche pas pour autant de motiver ou pour les professionnels de demander les motifs de cette rétractation pour notamment améliorer ses services. Ce pouvoir accordé au consommateur permet donc de contrer une revendication éventuelle du professionnel et pour cause, le professionnel ne peut faire échec à la rétractation sous prétexte que le produit était en tous points conforme à celui décrit par la société, qu'il ne présentait aucun défaut de fonctionnement ou vice de fabrication, que le client l'avait accepté lors de l'enlèvement et qu'il l'avait utilisé. [...]
[...] C'est donc la raison pour laquelle un droit de rétractation lui est offert. Ce délai de rétractation s'avère déterminant pour la partie la plus faible au contrat. Une prolongation de délai du droit de rétractation, faveur accordée et renforcement de la protection du consommateur En l'espèce, dans l'idéal de protéger et d'apporter une garantie au consommateur, le législateur est venu consacrer un délai de 14 jours pour se rétracter. Ce délai n'a pas toujours été déterminé à cette durée, en effet, avant l'article L221-18 du code de la consommation, le délai de rétraction pour les contrats à distance ou conclus hors établissement était de sept jours. [...]
[...] Le professionnel va dans ce cas, fournir par écrit au consommateur un contrat contenant notamment les informations relatives à l'exercice du droit de rétractation. Ces informations sont par ailleurs à compléter avec les disposions de l'article L221-19 qui admet des exceptions et des subtilités quant à l'exercice du droit de rétractation. On voit bien là que tout est mis en œuvre pour permettre l'exercice libre du contrat de rétractation. D'ailleurs dans les contrats hors établissement, aucun paiement du consommateur ne peut en principe être effectué avant l'expiration d'un délai de 7 jours à compter de la conclusion du contrat. [...]
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