La justice, qui apparaît comme « un idéal, un bienfait, une valeur », est une figure essentielle de la démocratie dans la mesure où elle veille à ce que les conflits privés ou publics soient réglés conformément à la loi, qui tend à assurer l'ordre public de la société. Avec la construction de l'Union européenne, on a pu constater que la question d'une « bonne justice » était primordiale. Dès lors, des principes fondamentaux ont été dégagés en la matière dans divers textes qui ont permis d'aboutir en 1950 à la rédaction de la Convention Européenne des Droits de l'Homme et du Citoyen, et de son article 6§1, qui prévoit les grands principes directeurs du procès. Afin de pouvoir exiger une application effective de ces principes dans les ordres internes, la Cour européenne des droits de l'homme a dégagé, à la suite d'un arrêt rendu en 1975 « GOLDER », le caractère fondamental d'agir en justice.
Ces principes affirmés, et ayant un caractère obligatoire, c'est au plan interne qu'ils prennent tout leur sens dans la mesure où leur application concrète permet d'obtenir une « bonne justice », c'est-à-dire une justice respectant les droits et devoirs des parties ainsi que l'encadrement des pouvoirs du juge afin d'éviter toute violation grave de l'équité ou de l'égalité. Le droit français interne est soucieux de la question, et c'est le Conseil constitutionnel qui a pu reconnaître également le caractère fondamental du droit d'agir en justice même si la Constitution de 1958 ne l'envisage pas expressément.
En procédure civile, le caractère accusatoire se traduit par le principe du dispositif prévu notamment à l'article 6 du Nouveau Code de procédure civile qui dispose « qu'à l'appui de leurs prétentions, les parties ont la charge d'alléguer les faits propres à les fonder ». De ce fait, il apparaît que les parties mènent le procès dans la mesure où le juge, de son côté, doit se prononcer sur tout ce qui est demandé et seulement sur ce qui est demandé (article 5 du Nouveau Code de procédure civile).
Toutefois, face à la réalité sociale, la procédure civile, qui n'est pas une matière immuable, a évolué vers un rôle accru du juge.
L'article 6 du Nouveau Code de procédure civile, qui nous permet de délimiter les pouvoirs respectifs de chacun des acteurs du procès, nous amène à nous demander si le caractère accusatoire du procès civil est toujours d'actualité face à l'accroissement des pouvoirs du juge.
[...] Puis, plus important encore, c'est les parties qui ont la charge de conduire l'instance à travers trois obligations qui prendront la forme d'actes effectués dans les formes et délais requis. Dans un premier temps, les parties doivent déterminer l'objet du litige. Cet objet résultera de la demande que produira une partie et à laquelle son adversaire s'opposera. Dans un second temps, en vertu de l'article 6 du Nouveau Code de procédure civile, elles doivent alléguer les faits fondant leurs prétentions. [...]
[...] Ceci explique le fait que les articles 6 et 9 du Nouveau Code de procédure civile parlent de chaque partie En effet, ils permettent aux deux parties de disposer de ces prérogatives afin d'assurer l'équité entre elles, en matière de respect des droits de la défense. Dès lors, comme nous avons pu le souligner, les parties disposent de plusieurs prérogatives lors de l'instance civile. Le principe du dispositif va prendre tout son sens dans le fait que les parties vont limiter les pouvoirs du juge par leurs prétentions. [...]
[...] Dès lors, la présence du juge devient indispensable dans la mesure où faisant respecter les droits de la défense, qui ont également pour objet de l'éclairer, il sera apte à prononcer une décision juste puisqu'il doit tirer son jugement du débat et que le principe du contradictoire a pour effet de mettre les parties sur un pied d'égalité. Toutefois, son rôle d'arbitre lors du procès ne dénue pas le juge de tout pouvoir. En effet, celui-ci dispose de pouvoirs effectifs lors de l'instance en matière de droit. [...]
[...] Dès lors, ils apparaissent comme les représentants des parties : c'est eux qui vont, devant le juge, remplir les conditions exigées par le principe du dispositif. Les parties définies, il faut désormais savoir qui du demandeur ou du défendeur doit alléguer les faits et les prouver . En se référant à l'article 1315 du Code civil, il est possible de déterminer que le demandeur jouira du bénéfice de délimiter le cadre du procès en alléguant les faits et en les prouvant. Selon MM. [...]
[...] En effet, on a pu souligner le fait que le juge puisse d'une manière stricte tirer toutes conséquences d'un refus de concours aux mesures d'instruction de la part d'une partie. Cela nous montre que les pouvoirs du juge deviennent plus importants que ceux des parties dans la mesure où ils ont pour conséquence de remettre en cause le principe du dispositif. Dès lors, si le principe du dispositif vient à disparaître, les justiciables risquent de se retrouver face à une justice mécanique qui violerait leurs droits substantiels en matière de défense. [...]
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