Archaïsme, modernité, droit commun des biens, propriété, livre II du Code civil, article 424 du Code civil, usufruit, bien immatériel, droits d'auteur, personne morale, summa divisio, loi du 10 juillet 1965, article 520 du Code civil
Charles Baudelaire écrivit : "La modernité, c'est la moitié de l'art, l'autre moitié est l'éternel, l'immuable". Ici, Baudelaire, bien que parlant d'art pose qu'une oeuvre aboutie est constituée à moitié de modernité et à moitié d'archaïsme. Or, le livre II du Code civil, souvent décrié, contient bien la part d'archaïsme et de tradition, mais exclut toute trace de modernité causant un déséquilibre pour en faire une oeuvre à part entière. Cela revient à nous poser la question de l'archaïsme et de la modernité du droit commun des biens.
[...] De plus, la modernité permise par l'archaïsme est visible par la permanence de la summa divisio. En effet, comme nous l'avons dit, la distinction meuble-immeuble posée à l'article 516 est toujours d'actualité. Comme l'écrit JB Seube en 2005 dans Le droit des biens hors le Code civil , la permanence de la distinction fut permise par un éclatement des catégories. Par exemple, la catégorie des immeubles fut subdivisée en fonds de terre (art 518), elle-même subdivisée hors Code civil en espace boisé, montagne, littoral . [...]
[...] Un autre exemple est le droit de la propriété intellectuelle. En effet, Christophe Caron dans Le droit des biens, droit commun de la propriété intellectuelle ? dit que le droit de la propriété intellectuelle regroupe des situations juridiques assez différentes (droit sur les créations (droit d'auteur, des dessins et modèles, droit des brevets et des obtentions végétales), les droits d'occupation (droit des marques et des appellations d'origine contrôlées), et le droit sur les investissements (droit des producteurs culturels et des producteurs des bases de données)) donnant l'exemple d'une somma divisio établie en dehors du Code civil. [...]
[...] Ces derniers portent en premier lieu sur une simplification théorique du droit commun des biens. Encore une fois dans Le droit des biens hors le Code civil , JB Seube propose le remplacement de la summa divisio de meuble/immeuble à corporel/incorporel. L'article 520 du projet de l'association Capitant, rédigé par Hugues Périnet Marquet dispose également : Sont des biens, les choses corporelles ou incorporelles faisant l'objet d'une appropriation, ainsi que les droits réels et personnels. . Il est ici intéressant de citer le préambule de l'association Capitant qui dispose : la volonté de simplification s'est manifestée dans le choix qui a été fait de s'interroger systématiquement sur la pertinence d'un certain nombre de distinctions pour se demander si celles-ci présentaient encore une utilité suffisante pour devoir être maintenue. [...]
[...] Dans un premier temps, il est essentiel de rappeler que lors de la rédaction du livre II, deux conceptions s'opposaient. Celle du droit romain, donnant un lien exclusif entre un propriétaire et une chose et celle du droit médiéval, prônant une coexistence de plusieurs droits sur une même chose. Le choix des rédacteurs fut celui du droit romain avec l'exclusivisme du droit de propriété comme on le voit avec la division entre l'article 518 avec choses qui servent à l'usage de l'Homme (immeubles par nature) et les droits portants sur les choses (Art 526 : usufruit). [...]
[...] Cela revient à nous poser la question de l'archaïsme et de la modernité du droit commun des biens. Par archaïsme, il faut comprendre ce qui a un caractère d'ancienneté. La définition de modernité est plus complexe. En effet, comme l'écrit l'encyclopédie universelle, la modernité est un mode de civilisation [HYPERLINK: https://www.universalis.fr/encyclopedie/civilisation/]caractéristique, qui s'oppose au mode de la tradition [HYPERLINK: https://www.universalis.fr/encyclopedie/tradition/], c'est-à-dire à toutes les autres cultures antérieures ou traditionnelles . Enfin, il convient de définir le droit des biens comme étant l'ensemble des règles juridiques qui organisent les relations entre personnes et biens. [...]
Bibliographie, normes APA
Citez le doc consultéLecture en ligne
et sans publicité !Contenu vérifié
par notre comité de lecture