L'article 16 du Code civil dispose que "la loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l'être humain dès le commencement de sa vie." La question à se poser est de définir le commencement de la vie. L'adage latin infans conceptus pro jam nato habetur quoties de commodis ejus agitur répond partiellement à cette interrogation. Cet adage est encore appliqué et détermine, dans certains cas, le commencement de la personnalité juridique. En principe, la personnalité s'acquiert à la naissance mais, en cas de nécessité majeure, celle-ci est donnée dès la conception à l'enfant.
La traduction française de la locution latine pourrait être ainsi formulée : "l'enfant conçu est tenu pour né dès lors qu'il y va de son intérêt." L'embryon obtient alors une personnalité juridique. De nombreuses questions se posent dès lors quant à l'Interruption Volontaire de Grossesse. Cette rétroactivité ne s'opère que sous certaines conditions car l'enfant doit naître viable et vivant. C'est seulement sous ses obligations que la personnalité juridique sera donnée à partir de la conception. L'adage infans conceptus pose également d'autres problèmes tels la connaissance du jour de la conception.
Il appartient à cet adage de régler par exemple des litiges en matière de droit des successions. Qui plus est, des progrès médicaux qui ont fait de la naissance une chose compliquée offrent à cet adage une seconde jeunesse en le mettant au goût du jour.
[...] Le principe général de l'infans conceptus est la rétroactivité de la personnalité juridique de l'enfant au jour de sa conception. Cette rétroactivité n'est possible que sous certaines conditions et ne sert que dans des buts très précis. Il appartient à cet adage de régler par exemple des litiges en matière de droit des successions. Qui plus est, des progrès médicaux qui ont de la naissance une chose compliquée offrent à cet adage une seconde jeunesse en le mettant au goût du jour. [...]
[...] Infans conceptus pro jam nato habetur signifie l'enfant conçu est réputé être né. La personnalité de l'enfant rétroagit à la date de sa conception. L'enfant a donc acquis des droits pendant la durée de sa gestation. Cet adage latin donne donc à l'embryon et au foetus des droits Une date de conception floue. La rétroactivité de la personnalité, quand cela est nécessaire, est légitime. Une difficulté s'ajoute cependant quand il s'agit de déterminer la date exacte de la conception. En effet, le jour de la naissance est extrêmement précis tandis que celui de la conception peut paraître plus compliqué à fixer de manière sûre. [...]
[...] L'application de cet adage latin semble être chose aisée en vue du principe assez clair et compréhensible qu'il dégage. II L'application de infans conceptus Un adage latin peut sembler désuet, mais celui-ci trouve de nombreuses applications dans la matière successorale et dans la matière médicale A Application en matière successorale Une question se pose en matière de succession, l'enfant hérite-t-il à partir de la naissance ou de sa conception ? L'intérêt à contester l'adage est flagrant, mais l'enfant conçu succède L'intérêt à contester. [...]
[...] Une partie de l'adage a été pour l'instant mise de côté. Le quoties de commodis ejus agitur a également son importance. Il signifie que la rétroactivité est effective lorsqu'il y va de l'intérêt de l'enfant. Cet adage ne peut être que positif pour l'enfant. Par exemple, son père meurt pendant la grossesse et laisse derrière lui de nombreuses dettes. L'enfant n'aura pas à les supporter. La personnalité de l'enfant conçu ne joue que sa faveur : elle ne peut être invoquée contre lui pour mettre à sa charge des obligations. [...]
[...] Néanmoins, certaines conditions sont nécessaires pour que la rétroactivité soit effective. B Les conditions de la rétroactivité L'adage latin est soumis à quelques conditions : l'enfant doit être viable et vivant à la naissance Cette rétroactivité n'est possible également que dans l'intérêt de l'enfant Vie et viabilité. L'enfant, pour avoir une personnalité juridique, doit naître vivant et viable. Pour obtenir une personnalité à sa conception conformément à l'infans conceptus, l'enfant doit naître en vie et avec la capacité de vivre, c'est-à-dire ne plus dépendre physiquement de sa mère. [...]
Bibliographie, normes APA
Citez le doc consultéLecture en ligne
et sans publicité !Contenu vérifié
par notre comité de lecture