La V° République est née de la déliquescence d'une IV° République incapable de trouver une solution à la crise de décolonisation en Algérie et minée par l'instabilité gouvernementale consécutive à l'échec des tentatives de rationalisation du parlementarisme, inscrites dans la Constitution de 1946.
Le passage de la IV° République à la V° République :
Les causes profondes de l'effondrement de la IV° République sont connues : le "parlementarisme à la française" (c'est-à-dire le régime d'assemblée de fait), générateur à la fois d'instabilité gouvernementale et d'immobilisme politique, était partout critiqué.
Mais toutes les tentatives de révision, toutes les mesures de rationalisation avaient échoué...
En revenant au pouvoir pour établir un nouveau régime, le général de Gaulle ne faisait que tirer la leçon des faits.
[...] Autant dire qu'à cette date, la IVème République est devenue ingouvernable et la situation en Algérie devient de plus en plus préoccupante. Cette quasi-vacance du pouvoir politique exacerbe la tension et c'est l'armée qui, à défaut d'avoir pour l'instant pris le pouvoir, entend dicter à celui- ci sa conduite . Le régime s'était peu à peu enlisé dans une guerre dont on ne pouvait prévoir l'issue, chaque parti politique ne voulant admettre que sa propre solution : les socialistes prônaient la pacification et l'organisation d'élections libres, la droite (les Indépendants) souhaitait l'assimilation complète de l'Algérie à la France ; le M.R.P. [...]
[...] Fin janvier, le Sénat est désigné. La Vème République peut donc réellement commencer. Au total, dans un laps de temps de six mois, sans révolution, sans coup d'État, par une simple révision-abrogation, la France est passée à un nouveau régime constitutionnel. Ce n'était pourtant pas seulement un changement, ce devait être un véritable bouleversement que peu de personnes ont pressenti en 1958. [...]
[...] A commencer par Michel Debré. Admirateur du régime parlementaire britannique, il entend rénover le parlementarisme en le rationalisant, pour mettre fin au régime d'assemblée que la France selon lui, beaucoup trop pratiqué. Considérant que le régime parlementaire fonctionne bien dans les monarchies constitutionnelles, et conscient qu'une restauration de la monarchie n'est ni possible, ni souhaitable, il préconise d'instituer un monarque républicain élu par un large collège électoral et qui serait l'arbitre au-dessus de toutes les contingences politiques. Ses idées sont relayées notamment, par l'un des experts, René Capitant. [...]
[...] Si le gouvernement de Guy Mollet, investi à la suite des élections législatives de janvier 1956, est une exception de longévité, son action, malgré plusieurs avancées importantes (octroi d'une troisième semaine de congés payés, vote de la loi-cadre qui prépare la décolonisation de l'Afrique équatoriale et occidentale, négociations et signature du Traité de Rome) est marquée par l'intensification de la guerre en Algérie avec l'accélération du cycle infernal : violence, répression. A sa chute en mai 1957, la majorité fragile s'est disloquée. [...]
[...] Ce que l'on peut retenir de ce vote d'investiture du général de Gaulle, c'est qu'une fois encore, dans la plus pure tradition française, le pays a fait appel à l'homme providentiel, fort et prestigieux, sauveur de la Nation, symbole d'ordre et d'efficacité, seul capable de résoudre les graves difficultés. En d'autres temps, c'est ce qu'il avait fait avec Napoléon ou encore Pétain. II - La loi du 3 juin 1958 Investi le 1er juin, de Gaulle va très vite. Il demande et obtient aussitôt les pleins pouvoirs pour une durée de 6 mois qui verront une mise en congé du Parlement. [...]
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