Principes du droit politique, contrat social, Jean-Jacques Rousseau, démocratie, volonté générale, intérêt général, pouvoir du peuple
Ce terme de volonté générale, ainsi que toutes les expressions l'entourant, ont été grandement théorisées par Jean-Jacques Rousseau, auteur du texte étudié ici et s'intitulant « Si la volonté générale peut errer ». Cet extrait se trouve à la page 27-28 du Contrat social ou Principes du droit politique, écrit en 1762 par l'écrivain et philosophe des Lumières genevois, connu pour son influence considérable lors de la période révolutionnaire, que ce soit dans le domaine politique (théorie sur la souveraineté de l'État, entre autres), philosophique (parution de nombreux ouvrages sur des questions philosophiques diverses, comme Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes) ou encore littéraire (révolution de la prose littéraire et de la poésie par rapport aux règles sévères du Grand Siècle). Avant de se concentrer sur le thème principal du texte, il serait intéressant de se pencher sur le contexte de la parution de celui-ci, afin de mieux pouvoir comprendre sa portée et son contenu. En effet, du Contrat Social est rédigé pendant le siècle des Lumières, dans lequel s'est inscrit le mouvement philosophique du même nom ayant pour but d'imposer les valeurs révolutionnaires en Europe pour lutter contre l'absolutisme et l'obscurantisme. Ainsi, le texte de Rousseau, porteur de valeurs nouvelles et défendant le pouvoir du peuple, est considéré comme révolutionnaire et est d'ailleurs l'une des grandes références de la Révolution. C'est pour cela que la portée de l'ouvrage et de son auteur est considérable : l'article 6 de la DDHC a été inspiré par la théorie rousseauiste, et, encore aujourd'hui, les notions défendues par Rousseau et ses ouvrages restent au centre du fonctionnement des démocraties.
[...] Les sociétés partielles dans l'État créent en effet de gros risques, dans le sens où la volonté générale est très peu représentée, entrainant des conflits et des erreurs entre la volonté du peuple et celle du groupe majoritaire. C'est la situation que l'on peut par exemple remarquer en Chine : le parti unique impose une volonté générale qui est en réalité particulière et qui efface tous les autres points de vue existants. En ce sens le système ne peut même plus être qualifié de démocratique tant la volonté générale est si peu exprimée. [...]
[...] Ce même texte considère que la volonté de tous n'exprime, au contraire, rien de plus que le rassemblement des points de vue communs. Si on s'intéresse aux définitions rousseauistes plus spécifiquement, on remarque que, dans le chapitre 3 du livre II du Contrat social, la volonté générale est un type de volonté réunissant toutes les volontés individuelles avec comme but celui de satisfaire le bien commun (notion qui sera développée plus tard dans le raisonnement), alors que la volonté de tous représente le consensus, obtenu par un compromis, lors duquel les individus cèdent à des exigences. [...]
[...] En guise d'ouverture, il peut être intéressant d'opposer la théorie de Rousseau sur l'importance de la représentation de la volonté générale pour la garantie du bon fonctionnement de la démocratie par rapport à celui d'un autre auteur, le philosophe et écrivain Constant. En effet, à l'inverse du philosophe des Lumières, qui défend l'intérêt général et l'importance de la volonté générale pour mener au bien commun, Constant accorde peu d'importance à ces notions et pense que le meilleur système démocratique est celui dans lequel chaque homme vote pour l'affirmation de ses intérêts personnels. [...]
[...] En outre, le thème principal traité par le texte est celui de la volonté générale, notion ambivalente qui, bien que présentant des risques, reste indispensable à nos sociétés. Ainsi, en quoi cette volonté générale est-elle une notion complexe et problématique au cœur des démocraties ? Pour commencer, la volonté générale est une notion essentielle aux limites immédiates. Par la suite, la principale difficulté entourant cette dernière, c'est-à-dire celle de l'errance de la volonté, est un phénomène qui trouve plusieurs facteurs d'explication et quelques pistes de solution. [...]
[...] Cette volonté présente néanmoins une limite qui est celle de l'errance de la volonté générale : les citoyens exprimant cette volonté sont parfois trompés, ce qui conduit à la prise de décisions contraires au bien commun. Pour expliquer ce phénomène, les causes identifiées sont les « types de vote » des individus, qui peuvent conduire à l'erreur à partir du moment où la volonté générale n'est plus représentée. Cette situation peut se présenter lorsque des groupes imposent leur volonté particulière sur les individus, et font passer cette volonté pour générale aux yeux de l'État. [...]
Bibliographie, normes APA
Citez le doc consultéLecture en ligne
et sans publicité !Contenu vérifié
par notre comité de lecture