Au même titre que le SIDA, l'Organisation mondiale de la santé, a déclaré l'hépatite B comme, « problème majeur de la santé publique ».
D'hépatite B il est question dans cet arrêt de rejet de la 1ére chambre civile de la Haute Juridiction judiciaire, du 27 février 2007.
En l'espèce Mlle X… a, le 13 novembre 1996, été vaccinée contre l'hépatite B, grâce au Genhevac B. Suite à cet acte médical, il lui est découvert une sclérose en plaques. Son père assigne donc la société Aventis Pasteur, en réparation de son préjudice. En effet d'après lui l'apparition de la sclérose en plaques de sa fille est la conséquence du traitement occulté contre l'hépatite B.
Le juge peut-il statuer sur l'existence d'un lien de causalité entre le vaccin contre l'hépatite B, et la sclérose en plaques, en l'absence de données scientifiques entérinant ce choix ?
Les juges de cassation rejettent le pourvoi au motif que la « révélation de l'expert » estime que ce lien de causalité est « hautement improbable ».
La Cour de cassation s'abrite donc derrière l'incertitude scientifique pour rejeter le pourvoi.
Il n'existe pas d'après la 1re chambre civile de la Haute Juridiction de lien de causalité entre le vaccin contre l'hépatite B, et la sclérose en plaques ( I ), le juge s'est dans le passé montré plus clément avec les victimes dans l'hypothèse où la communauté médicale ne s'accordait pas sur une donnée scientifique ( II ).
[...] Afin de tuer dans l'œuf le conflit entre ses deux premières chambres, qui est en germe. [...]
[...] La justification principale résidait alors dans le foisonnement des discussions d'experts, et dans l'absence de réponse claire, de consensus, entre les différents médecins pour s'accorder sur l'existence d'un lien de causalité entre la vaccination contre l'hépatite et l'apparition de la sclérose en plaques. Mais comme on le verra plus tard, le juge judiciaire s'est prononcé, malgré une dissension, de façon bien plus audacieuse, dans le passé. Cependant dans ce cas la Haute Juridiction préfère s'abstenir, elle applique une sorte de politique jurisprudentielle neutre s'abritant derrière la haute improbabilité d'un lien de causalité entre la sclérose en plaques et le vaccin contre l'hépatite pour dénier aux personnes atteintes tout droit à indemnisation. [...]
[...] En effet si les situations sont toutes les deux différentes le juge doit faire face au même dilemme, que convient-il de faire dans le doute scientifique ? Faut-il protéger les victimes potentielles ? Faut-il protéger le lobby pharmaceutique ? Comme dit précédemment la position de la Cour de Cassation n'est pas explicite malgré ce que l'on pourrait croire à la lecture de notre arrêt du 27 février 2007, sa deuxième et première chambre civile ne s'accorde pas sur l'existence du lien de causalité. [...]
[...] Le principe de l'absence de lien de causalité a été sans cesse réaffirmé par le juge, comme en témoigne cet arrêt du 27 février 2007. Mais un dissentiment est né au sein même de la Haute Juridiction. En effet la deuxième chambre civile s'est prononcée en faveur d'un lien de causalité entre les deux maladies dans une jurisprudence du 14 septembre 2006. Cet arrêt est cependant taillé sur mesure pour les faits qui sont à l'origine du contentieux, tant est si bien qu'il convient de relativiser la portée de cette décision. [...]
[...] C'est pourquoi il serait préférable que la question soit réglée par le truchement d'un arrêt de l'assemblée plénière. Pour une décision de l'assemblée plénière D'abord il faut préciser que si les positions ne sont pas clarifiées, ou alignées les unes sur les autres, la France est susceptible de se faire sanctionner par les juges de la Cour Européenne des Droits de l'Homme, pour nom respect de l'article de la Convention Européenne des Droits de l'Homme. En effet les requérants ne sont pas traités de la même façon suivant qu'ils se pourvoient devant la deuxième ou la première chambre civile de la Cour de Cassation .Même si cette menace n'est en rien imminente et que l'existence d'une sanction des juges de Strasbourg, c'est-à-dire d'une amende, n'a en rien précipité l'État français à faire des réformes dans le passé, il faut savoir que cette épée de Damoclès pèse sur la tête du juge. [...]
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