Fiche d'arrêt droit civil, responsabilité du fait des accidents de la circulation, loi du 5 juillet 1985, homicide involontaire, ayants droit de la victime, loi Badinter
La responsabilité du fait des accidents de circulation est concrétisée par la loi n 85-677 du 5 juillet 1985 dite Loi Badinter, qui crée un régime autonome d'indemnisation en faveur des victimes de tels accidents, dans lesquels sont impliqués au moins un véhicule terrestre à moteur. Cette loi est applicable, que la victime soit ou non transportée en vertu d'un contrat. En l'espèce, le 17 avril 2006, une petite fille s'amusait sur une petite moto appartenant au voisin de ses grands-parents.
[...] Le chauffeur du poids lourd subit de graves blessures, tandis que le conducteur de la seconde automobile s'en sort indemne. Les ayants droit du défunt assignent le chauffeur du poids lourd et le conducteur de la seconde automobile en réparation de leurs préjudices subis. Dans un jugement rendu par le tribunal de première instance compétent, le conducteur du second véhicule, sous l'emprise de stupéfiants, est déclaré coupable d'homicide involontaire ayant entraîné la mort du premier conducteur et de blessures involontaires avec incapacité supérieure à trois mois sur la personne du routier. Ce dernier est également déclaré coupable d'homicide involontaire. [...]
[...] Les ayants droit de la victime ont formé une demande en réparation du préjudice subi à l'encontre de la SNCF. Par un arrêt en date du 15 mai 2015, la Cour d'appel de Colmar a exonéré la SNCF des trois quarts du préjudice en retenant que les fautes respectives des victimes avaient largement contribué à l'accident. Les ayants droit ont alors formé un pourvoi en cassation, en soutenant que la loi du 5 juillet 1985 devait s'appliquer, car un passage à niveau est ouvert à la fois à la circulation des trains et des véhicules terrestres à moteur, surtout en l'absence de barrière. [...]
[...] Dans cette affaire, la Cour de cassation a dû s'interroger sur les caractéristiques d'un véhicule terrestre à moteur, au sens de la loi du 5 juillet 1985. La Cour de cassation a cassé et annulé l'arrêt rendu en appel, dans sa décision rendue le 22 octobre 2015. Dans cette affaire, la qualification de la minimoto en tant que véhicule terrestre à moteur ou simple jouet était déterminante pour savoir s'il y avait lieu d'appliquer la loi Badinter ou le contrat d'assurance multirisque habitation. [...]
[...] Le second conducteur a alors interjeté appel de la décision. Par un arrêt en date du 13 mars 2015, la chambre correctionnelle de la Cour d'appel de Colmar a confirmé le jugement rendu en première instance. Les juges du fond ont en effet constaté que la victime, qui avait quitté les commandes de son véhicule, dont elle n'a donc pas gardé la maîtrise, n'en était pas le conducteur lors de l'accident au sens de la loi du 5 juillet 1985. [...]
[...] Cour de cassation, chambre criminelle mai 2016, No 15- 83.625 (P.+B.) En l'espèce, dans la soirée du 21 octobre 2012, un conducteur d'une automobile détectant une panne a stationné son véhicule sur la bande d'arrêt d'urgences d'une autoroute attendant les secours. Après avoir allumé ses feux détresse, le conducteur s'est endormi sur la banquette arrière du véhicule. Un second véhicule est venu le percuter, engendrant de sévères blessures au premier conducteur, qui a assigné le second conducteur en réparation de ses préjudices. En première instance, le tribunal correctionnel compétent a prononcé l'indemnisation du conducteur sans partage. [...]
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