Cour de cassation 1re chambre civile 9 octobre 2001, responsabilité du médecin, patient, risques d'une opération, jurisprudence, arrêt Teyssier, obligation d'information, décret du 14 janvier 1974
Lors de l'accouchement de Mme Y en janvier 1975, le docteur X n'a pas informé la mère de M. Franck Y du risque de relèvement des bras inhérent à une présentation par le siège lorsque l'accouchement est fait par voie basse et non par césarienne. Cette procédure a mené à une dystocie des épaules de l'enfant, Franck, entraînant ainsi une paralysie bilatérale du plexus brachial dont M. Franck Y a conservé les séquelles au niveau du membre supérieur droit. Son IPP de consolidation étant de 25%. De ce fait, à sa majorité M. Franck Y a engagé une action contre le médecin et la clinique en invoquant des fautes commises lors de sa mise au monde et d'une absence d'information de sa mère quant aux risques de l'accouchement par voie basse.
[...] Cour de cassation, 1re chambre civile octobre 2001 - Un médecin engage-t-il sa responsabilité vis-à-vis de son patient s'il ne l'avertit pas des risques, même exceptionnels, d'une opération ? L'obligation d'information du médecin est une jurisprudence d'une grande valeur dans la mesure où l'ignorance de la nature ou des conséquences d'une opération peut avoir de sévères répercussions sur la sauvegarde de la dignité humaine. L'arrêt du 7 octobre 1998 rendu par la Cour de cassation revient sur les obligations d'un professionnel de la santé, faisant ainsi un revirement de jurisprudence. [...]
[...] Cela incluant les risques même exceptionnels encourus par les patients. Sur la base de cette nouvelle obligation dégagée par la jurisprudence. L'évolution de l'arrêt rendu Par cet arrêt, on aperçoit alors qu'un débat en ressort notamment sur le caractère moral de la procédure De plus, il en ressort une nouvelle application de cette règle dans le futur Le débat encouru par cet arrêt La Cour de cassation s'est aussi aidée par un autre arrêt rendu le 7 octobre 1998 à savoir que le médecin est dans l'obligation d'expliquer tous les risques qu'un patient peut endurer en cas d'une procédure et ce même si les risques sont exceptionnels. [...]
[...] L'application de cette règle pour l'avenir La jurisprudence n'est pas immuable - elle peut changer par l'effet d'un revirement jurisprudence, ce revirement va évidemment jouer pour le litige à l'occasion duquel il a été réalisé. Cette rétroactivité va au-delà du litige, à l'occasion duquel la nouvelle règle a été formulée. Donc, cette nouvelle règle que le médecin est obligé de révéler toutes informations au patient va s'appliquer sur toutes les affaires en cours et les litiges à venir. C'est un progrès du droit. [...]
[...] En 1974, un médecin n'était pas tenu d'une obligation d'information sur des risques exceptionnels. Docteur X n'était donc pas dans l'obligation de révéler à Mme Y que l'accouchement pas voie basse comportait un risque. La remise en cause de l'obligation d'information Néanmoins, la Cour de cassation revient sur ce décret en reprenant l'arrêt de principe du 28 janvier 1942 appelé arrêt Teyssier. Cet arrêt affirme qu'il est indispensable d'obtenir le consentement du malade avant de pratiquer une opération. Le médecin doit donc lui avertir de la nature exacte de l'opération que le perturba subir ainsi que les conséquences possibles et lui dire les choix qu'il a entre 2 méthodes curatives. [...]
[...] Un médecin engage-t-il sa responsabilité vis-à-vis de son patient s'il ne l'avertit pas des risques, même exceptionnels, d'une opération ? Dans cet arrêt, la Cour de cassation met ainsi en place un véritable devoir d'information ce qui a permis de faire évoluer la responsabilité médicale d'un médecin en l'égard de son patient (II). Mise en place d'un véritable devoir d'information Bien que le médecin n'était, en droit, pas dans l'obligation de révéler une information portant sur un risque exceptionnel la Cour de cassation renvoie ce devoir dans un arrêt rendu le 9 octobre 2001 En droit, l'obligation d'information en 1974 Contexte juridique : Par le décret n°74-27 du 14 janvier 1974, un médecin-chef de service ou un médecin du service doit donner aux malades toutes les informations sur leur état. [...]
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