Ces dernières années, la lutte contre la discrimination a fait de nombreuses « victimes » innocentes : certains plats traditionnels. En effet, il y a quelques années en France, les « têtes de nègre » sont devenues des « meringues au chocolat » et les « nègres en chemise » ont été renommés « noirs et blancs ».
Aujourd'hui, c'est en Autriche que le problème se pose par rapport au « negerbrot » (pain nègre) ou « mohr im hemd » (maure en chemise). Ces noms de plats sont jugés discriminatoires par certains militants. Ces derniers demandent alors de nouvelles appellations afin de faire cesser la controverse. Dans un tel cadre, chacun peut avoir un avis différent : estimer que le nom est objectivement discriminatoire et doit donc être supprimé, estimer que le nom est discriminatoire mais ne pas vouloir de changement au titre de la tradition ou enfin ne pas du tout le considérer comme discriminatoire puisqu'il renvoie seulement à une recette de cuisine et ne se veut blessant pour aucune personne.
[...] Cette proximité s'entend du fait qu'il faut que l'injure soit prononcée de façon irréfléchie. On exige que l'auteur des propos injurieux soit encore sous le coup de l'émotion (Crim janv 1966), en proie à un sentiment qui justifierait d'agir d'une façon aussi peu glorieuse en insultant à son tour la victime de l'injure. On pourrait rapprocher ça par exemple de la cause subjective d'irresponsabilité pénale qu'est l'aliénation : si l'on ne condamne pas le prévenu dans cette hypothèse c'est parce qu'il ne pouvait pas se rendre compte de la portée de ces actes. [...]
[...] A La démesure des propos : la suffisance d'une injure raciale Comme nous venons de l'expliquer, pour que la provocation puisse excuser l'injure, il faut que cette dernière soit proportionnelle. Le fait que la Cour de cassation n'ait pas retenue la proportionnalité peut nous poser quelques problèmes en l'espèce. En effet, il convient de souligner que si M. X a injurié M. Y c'est parce que ce dernier l'avait diffamé la veille. M. Sylla a déclaré que M. X avait du sang sur les mains et était responsable de la profanation du cimetière juif de Carpentras. [...]
[...] On estime alors qu'il y a peu de chances que l'auteur réédite les faits. On pourrait penser que le caractère de proximité est analysé subjectivement. Mais, il n'en est rien. En effet, on peut retenir objectivement dans certaines circonstances que la personne était à nouveau maitresse d'elle-même Par exemple en l'espèce, notre auteur a organisé une conférence de presse pour répondre à M. Y le lendemain de la provocation. Le fait d'organiser une conférence démontre déjà dans un premier temps que M. [...]
[...] Le caractère racial étant le sujet central de cet arrêt, il convient donc de se focaliser plus intensément sur chacun des éléments suscités. Avant toute chose, il paraît opportun de s'interroger sur la qualification de l'injure raciale. L'analyse subjective du critère racial de l'injure par les juges Il convient ici de rappeler les faits. M. X a nommé M. Y gros zébu fou On peut ici douter du caractère injurieux d'un tel propos. En effet, objectivement, parler de quelqu'un en faisant référence à un zébu ne semble pas raciste. Il s'agit simplement d'un animal. [...]
[...] L'injure, commentaire de la chambre criminelle de la Cour de cassation du 13 avril 1999 Ces dernières années, la lutte contre la discrimination a fait de nombreuses victimes innocentes : certains plats traditionnels. En effet, il y a quelques années en France, les têtes de nègre sont devenues des meringues au chocolat et les nègres en chemise ont été renommés noirs et blancs Aujourd'hui, c'est en Autriche que le problème se pose par rapport au negerbrot (pain nègre) ou mohr im hemd (maure en chemise). [...]
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