Commentaire de l'article 16 du Code civil : « La loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l'être humain dès le commencement de sa vie. ».
[...] Le droit au respect de la dignité est un droit largement consacré et légalisé mais qui comprend des exceptions et des lacunes. Sur ce point la doctrine, précise qu'il ressort toujours à l'épreuve des faits qu'une loi est inadaptée à un certain nombre de circonstances. Le droit est bien obligé d'organiser ou tolérer, ce que François GRUA appelle, certaines soupapes sous la forme d'exceptions ou de tempéraments à la généralité de la règle. [...]
[...] Une protection néanmoins limitée Le Code civil pose deux limites temporelles, la première explicite, dès le commencement de sa vie la seconde implicite, la fin de sa vie. C'est ainsi, que sans essayer de définir la vie le droit se contente de deux extrêmes, la naissance et la mort. Est visée par cet article la personne humaine dès sa naissance donc l'acquisition de la personnalité juridique se fait par la naissance, et toutes les prérogatives qui s'y attachent. L'article précise Dès le commencement de sa vie mais se pose donc la question de quand, à partir de quel moment, on va considérer que la vie commence. [...]
[...] Cet article ouvrant le chapitre II du code civil relatif au respect du corps humain marque de façon certaine son importance. La primauté c'est l'idée de supériorité ou de prépondérance de la personne, protection qui est donc légalement assurée. Cette primauté de la personne est consacré par de nombreux textes relatifs aux droits des personnes, comme la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789, qui dispose que les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit [ ] et plus tard, avec la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1950, qui dispose que Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. [...]
[...] Pour revenir en France, la dignité au sens de l'article 16 du code civil, peut faire l'objet d'une atteinte par la publication d'une photographie représentant le corps et le visage d'une personne assassinée gisant la chaussée, selon la 1ère chambre civile de la Cour de cassation, dans un arrêt du 20 décembre 2000. Les atteintes à la dignité peuvent faire l'objet d'exceptions, notamment si l'atteinte à l'image de la personne ne présente aucune recherche du sensationnel et de l'indécence, la 1ère chambre civile de la Cour de cassation, du 20 février 2001, précise qu'il n'y a pas atteinte à la dignité. [...]
[...] L'article 16 du Code civil, pose le principe du respect de la dignité et interdit les atteintes mais il n'en précise pas lui mêmes les limites. C'est donc au droit prétorien qu'en revient la lourde charge. Ainsi, c'est la jurisprudence qui va jouer un rôle considérable en matière de respect de la dignité avec des imperfections possibles. L'être humain dispose de droits fondamentaux inhérent à sa personne mais ces droits ne seraient être absolus et donc il y a des limites afin de créer une sorte d'équilibre dans les relations entre les personnes humaines dans une société et pour protéger l'individu de lui-même (suicide, automutilations etc.) Ce principe de la dignité qui se veut universel ne fait pas l'objet du même égard sur la surface de la planète, certains pays du monde ou certaines communautés n'assurent pas la primauté de la personne, n'interdisent pas toutes atteintes à la dignité de celle-ci et ne garantissent pas le respect de l'être humain dès le commencement de sa vie, bien au contraire. [...]
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