Tout a commencé en février dernier, par une campagne publicitaire reprochant au gouvernement d'empêcher la grande distribution de vendre moins cher. En effet, le 9 février 2004, Michel-Edouard Leclerc lance une campagne publicitaire dans les journaux et sur 17000 panneaux durant une semaine. Il affirme : « Les Français ont perdu 1% de pouvoir d'achat en 2003. Pourtant, la loi continue à nous interdire de vendre moins cher. Jusqu'à quand ? ». Dans le même temps, il publie une étude sur le « véritable » pouvoir d'achat des Français, réalisée par un cabinet indépendant, le BIPE, et laisse entendre que les statistiques officielles ne présentent pas une vision réaliste de la situation. Ce n'est pas la première fois que Michel-Edouard Leclerc s'attaque à la loi Galland. En 2002, l'UFC Que Choisir ? , après une enquête minutieuse, démontre que le secteur de la grande distribution à profité de l'arrivée de l'euro pour augmenter les prix en moyenne de 4 % (hors inflation) entre novembre 2000 et mars 2002. Pour s'en défendre, Monsieur E. Leclerc a accusé la loi Galland de tous les maux et la polémique s'est terminée par une promesse d'une grande table ronde, vite oubliée.
Cette fois le contexte est bien différent. La petite bombe médiatique de Leclerc explose à quelques semaines des régionales et donne tort aux statistiques officielles. En plein conflit social avec les chercheurs et les intermittents, le gouvernement ne peut se laisser accuser d'organiser la baisse du pouvoir d'achat des Français : sa réaction est à la hauteur de l'attaque. Les ministres, notamment Renaud Dutreil en charge du Commerce, montent au créneau pour dénoncer la campagne publicitaire du distributeur. Même Philippe Galland sort de sa réserve pour défendre sa loi et décrier monsieur Leclerc. Cette polémique ne s'éteindra qu'avec la déroute électorale de la droite et le changement de gouvernement.
[...] Même Philippe Galland sort de sa réserve pour défendre sa loi et décrier monsieur Leclerc. Cette polémique ne s'éteindra qu'avec la déroute électorale de la droite et le changement de gouvernement. A peine arrivé à Bercy, Nicolas Sarkozy se saisit de ce sujet très médiatique pour proposer un donnant-donnant aux distributeurs et proposer une table ronde le 3 juin 2004. Cette table ronde a abouti à la victoire de Michel-Edouard Leclerc puisque Monsieur Sarkozy, ministre de l'économie et des finances, propose de baisser les prix de d'ici à 2005. [...]
[...] Il ne serait pas surprenant que Monsieur Raffarin soit convié à s'expliquer. En tout état de cause, les choses vont se démêler à Bruxelles en cours d'année et aboutir à une condamnation de la France et une amende à la clé. BIBLIOGRAPHIE Urbanisme Commercial, George LIET-VEAUX Journal officiel de la république française Réforme de la loi Galland, Chambre du commerce et d'industrie de Paris www.Legifrance.gouv www.senat.fr Le Monde : - Hypermarchés : fin des dinosaures, 21/04/98 - Le gouvernement maintient la grande distribution sous surveillance, 15/10/96 - Nuage sur la grande distribution, 12/03/97 LSA : - Les 40 événements qui ont façonné le commerce moderne, 03/12/98 - Le hit parade des enseignes, 16/01/97 - Supermarchés : guerre des positions 04/06/98 - Hypermarchés : quels créneaux pour demain ? [...]
[...] De ce fait la loi Galland a anesthésié la concurrence : les grandes surfaces ne se battent plus sur les prix et c'est en partie pour cela qu'ils augmentent. Le magasine Capital a mené une enquête et s'est procuré les documents comptables d'un hypermarché indiquant l'évolution des prix des 300 articles de marques nationales les plus vendus aux rayons alimentaire, cosmétiques et entretien. En quatre ans, de janvier 2000 à janvier 2004, ces prix ont grimpé en moyenne de et une cinquantaine d'entre eux affichent une hausse supérieure à Ce résultat confirme ce que les consommateurs ressentent depuis quelques années. [...]
[...] , après une enquête minutieuse, démontre que le secteur de la grande distribution à profité de l'arrivée de l'euro pour augmenter les prix en moyenne de (hors inflation) entre novembre 2000 et mars 2002. Pour s'en défendre, Monsieur E. Leclerc a accusé la loi Galland de tous les maux et la polémique s'est terminée par une promesse d'une grande table ronde, vite oubliée. Cette fois le contexte est bien différent. La petite bombe médiatique de Leclerc explose à quelques semaines des régionales et donne tort aux statistiques officielles. [...]
[...] En 20 ans d'application, la loi Royer a montrée ses limites et ses défauts. Sans freiner vraiment le développement des grandes surfaces, cette loi a créée un phénomène de file d'attente des projets d'urbanisme commercial auprès des organismes chargés de délivrer les autorisations, favorisant ainsi les tentatives de contournement de la loi et le développement des finances occultes, voir de la corruption (les partis politiques étaient financés par la grande distribution, ainsi les grands groupes avaient une influence sur les partis qui eux-mêmes avaient une influence sur les commissions). [...]
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