C'est en Octobre 1904, après quelques mois de sondage du sous-sol alsacien qu'est découvert un gisement de potasse de 222 km carré au Nord-ouest de Mulhouse, dont l'exploitation débute quatre ans plus tard dans le cadre d'une société privée allemande, la Gewerkschaft Amélie.
L'analyse des échantillons prélevés lors des sondages révèle qu'il s'agit d'un gisement de sylvinite, un minerai contenant du chlorure de potassium. Or, la potasse est déjà connue pour ses vertus : c'est un engrais remarquable et l'industrie chimique naissante lui promet de nombreux débouchés.
Après la première guerre mondiale, la tendance est claire : il s'agit de faire de la potasse une ressource nationale contrôlée par l'Etat, favorisant le développement de l'agriculture et des exportations. La mise sous séquestre des mines à capitaux allemands, la création de la société commerciale des potasses d'Alsace (cette société de droit local a été transformée en SARL en 1925), le rachat des mines par l'Etat français et la mise en place d'un régime provisoire d'exploitation cristallisent ainsi la nouvelle forme d'exploitation.
La loi du 23 janvier 1937 fixe durablement le statut de l'industrie nationale de la potasse. Les Mines De Potasse d'Alsace (MDPA) sont constituées en un établissement public, doté de la personnalité civile et de l'autonomie financière. L'existence, le rôle et les prérogatives de la société commerciale des potasses d'Alsace, en tant que comptoir des ventes unique et obligatoire des sels de potasses sont confirmés.
La création en 1967 de l'EMC (l'Entreprise Minière et Chimique), un établissement public, marque l'ultime évolution du statut des MDPA. Cette dernière devient, avec l'ACP (Azote et Produit Chimique), une filiale de l'EMC. Ces filiales ont chacune la forme d'une société anonyme avec directoire et conseil de surveillance.
Par ces regroupements et ces fusions, l'objectif était de rivaliser au niveau mondial et de supprimer toutes concurrences entre les différents groupes nationaux. L'EMC a pour rôle de diriger, coordonner, et contrôler l'activité de l'ensemble des entreprises placées sous son giron. En tant que holding, il arrête les programmes de production, de vente, de recherche et d'investissement des filiales. Mais à partir des années 90, la tache de l'EMC est modifiée : il s'agit d'assurer la reconversion du bassin potassique et aider ses grandes filiales à prendre leur autonomie.
En effet, depuis la précédente décennie, un mouvement s'est engagé tendant à l'arrêt de la production minière en France dans les secteurs aussi diversifiés que ceux du charbon, du fer et de l'or. La potasse du bassin alsacien ne fait pas exception. En effet, c'est paradoxalement au moment où l'entreprise est la plus performante par ses capacités de production, ses techniques et le haut niveau de savoir-faire de ses hommes qu'il faut envisager de fermer. La première cause de cette cessation d'activité est d'abord l'épuisement du gisement qu'on sait devoir intervenir au début du XXIème siècle. Cette cause se double d'une autre réalité, économique celle-ci : la découverte au Canada d'un minerai plus concentré et plus facile à extraire.
A l'origine prévue pour 2004, la fermeture est anticipée de deux ans suite à l'incendie survenu le 10 septembre 2002 dans le stockage de déchets ultimes de Stocamine sur lequel nous reviendrons.
Cette fermeture annoncée et programmée sur quinze ans permet aux Mines de limiter les conséquences négatives d'une telle perte d'activité. Afin de gérer cette fin d'activité qui s'avère une lourde tâche, la direction définit cinq missions pour l'entreprise dans le « plan-cadre de reconversion et de réindustrialisation » élaboré de 1996 : optimiser l'exploitation, garantir l'avenir du personnel, transmettre le patrimoine, réhabiliter l'environnement et contribuer à la réindustrialisation du Bassin potassique.
Suite à l'arrêt de l'exploitation, il s'agit de gérer les séquelles minières qui ne manqueront pas de subsister, à savoir affaissements miniers et pollution saline de la nappe phréatique.
L'obligation de remise en état des anciens sites miniers est une obligation qui incombe à tout exploitant. Dans ce contexte, la loi du 30 mars 1999 (complétant le code minier), relative à la responsabilité en cas de dommages consécutifs à l'exploitation minière et à la prévention des risques miniers, a clarifié les responsabilités respectives de l'exploitant et de l'Etat en la matière. Elle a de plus mis en place un dispositif d'indemnisation des sinistrés. Auparavant, le code minier a longtemps méconnu ces risques résiduels consécutifs à l'arrêt de l'activité minière. Nous verrons dans quelle mesure cette loi s'applique dans le bassin potassique d'Alsace.
Les Mines ont dû également gérer la transmission de leur considérable parc immobilier composé de bâtiments industriels mais aussi, selon la tradition paternaliste chère aux compagnies minières, de nombreux logements et infrastructures sociales.
Ce patrimoine minier affiche des caractéristiques particulières et confère aux communes du Bassin potassique une identité forte. C'est pourquoi la question de sa préservation doit être évoquée.
Enfin, la disparition prévue du moteur industriel qu'étaient les Mines pour le Bassin potassique a soumis aux acteurs économiques de la région le défi de la reconversion.
Après avoir analysé la gestion des dégâts miniers résultant des affaissements miniers ou de la pollution, nous nous intéresserons à la reconversion du bassin potassique d'Alsace tant au niveau de la préservation du patrimoine minier qu'au niveau de la réindustrialisation du bassin.
[...] Un exemplaire est retourné aux MDPA, signé par le propriétaire qui confirme ainsi officiellement son accord verbal. Les travaux indemnisés dégagent totalement la responsabilité des MDPA. Pour les travaux exécutés par les MDPA, celles-ci s'engagent à appliquer les méthodes de réparation décrites dans les fiches techniques. Les MDPA choisissent des entrepreneurs présentant les qualités requises pour une bonne exécution ; les travaux sont suivis par un technicien MDPA et effectués dans les règles de l'art. Les MDPA garantissent les travaux effectués contre toutes malfaçons. [...]
[...] Mais elles ne sont pas transposables dans le Bassin potassique. Les cités minières La mise en valeur des cités minières passe d'abord par leur intégration au reste de la commune, mais aussi et surtout par la préservation de leurs caractéristiques d'origine, ce qui n'est pas toujours chose aisée. La commune de Wittelsheim en compte sept sur son territoire, soit la plus forte concentration de ce genre sur le Bassin potassique. De ce fait, c'est à travers son exemple que nous avons choisi d'étudier le sort de ces cités, sort qui est comparable, dans les autres communes du bassin. [...]
[...] En effet s'il y a projet d'installation c'est que le dossier est déjà bouclé dans les ministères alors que reste-t-il aux populations. Pas grand chose . Tout se joue sur la définition de la concertation. Les populations en ont une certaine idée mais le législateur en a une autre. La concertation est un leurre car il faudra bien prendre une décision. Or il n'est pas toujours aisé de faire une moyenne entre tous les avis et surtout de savoir prendre en compte les légitimes questions des citoyens. Il faut donc, avoir aussi le courage de dire exactement les termes de l'engagement. [...]
[...] Or l'état de sinistre minier n'a pas été prononcé au sujet de la situation du bassin potassique d'Alsace. Cette situation ne répond pas en effet aux éléments de la définition de sinistre minier donné par le code minier. Elle n'a pas le caractère de gravité exceptionnelle. De plus, les conséquences liées à l'affaissement étaient prévisibles et gérées tout au long de l'exploitation (et actuellement encore pour les dernières années). Il n'y a pas ici le caractère d' affaissement minier soudain (ou d'effondrement). [...]
[...] Mais celle-ci a surtout un rôle d'archivage. Elle recueille et conserve, sous sa responsabilité, les documents mentionnés à l'article 91 du code minier. Elle les met à la disposition de toute personne ou collectivité concernée par la prévention ou la réparation des dommages liés à l'exploitation Mais, du fait de sa création récente, l'agence n'a aucun document concernant l'arrêt de l'exploitation du bassin potassique d'Alsace (seulement détenus par l'exploitant). De l'aveu même d'un représentant de la DRIRE, cette dernière n'a rien prescrit aux MDPA, faute d'un arrêté (le code minier manquant de précision du fait de l'absence d'un décret d'application sur ce point). [...]
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