Né en 1888 et mort en 1985, C.Schmitt a eu une existence très mouvementée. En 1950, il publie Le Nomos de la terre, qui est une rétrospective du jus publicum europaeum ; dont Schmitt se veut « le dernier théoricien ». Il commence par une réflexion sur le droit en tant que Nomos ; substantif du verbe grec « nemein » et qui désigne une « unité d'ordre et de localisation ». Selon Schmitt, tout ordre fondamental est un ordre spatial qui repose sur des limites. Il propose un contre-modèle au droit international contemporain en rédigeant un elogium du droit des gens classique. La réécriture du jus publicum europaeum a un intérêt pleinement politique.
[...] Carl Schmitt : Le Nomos de la Terre (1950) Introduction Né en 1888 et mort en 1985, C.Schmitt a eu une existence très mouvementée. Il a failli, à 2 reprises, payer cher son engagement: en 1936, quand les SS l'expulsent du parti nazi auquel il s'était promptement rallié en 1933, accusé d'avoir des amis juifs ; en 1946, il est acquitté de justesse par le tribunal de Nuremberg, après avoir passé un an en prison, pour ses furieux écrits antisémites. [...]
[...] Par ailleurs, en distinguant le sol européen du sol libre - c'est-à- dire, le sol ouvert à la prise territoriale européenne Schmitt s'efforce de justifier le droit de conquête et celui de civilisation européenne à imposer sa loi. Entre les lignes, on comprend bien que, si l'Angleterre, entourée de mers, n'a eu aucun problème pour se lancer dans des aventures coloniales, la Prusse, elle, ne pouvait asseoir sa puissance qu'au détriment de ses voisins immédiats (lesquels eurent donc tort de se plaindre). [...]
[...] Il repose sur une double distinction et un double équilibre : distinction entre la terre et la mer, entre l'Europe et le reste du monde ; équilibre entre la terre et la mer, entre les États du continent européen. -La distinction entre la terre et la mer garantit l'équilibre entre les deux entités Le principe fondamental et spécifique du nouveau droit des gens, c'est la séparation entre l'espace de la terre ferme et l'espace de la mer libre, qui possèdent chacun leurs propres concepts de guerre et d'ennemi, distinction qui a été le fondement universel du droit international. [...]
[...] Le problème de la guerre juste est dissocié est dissocié de celui de la justa causa, et soumis à des catégories juridiques formelles Des Etats sujet[s] de droit et personne[s] souveraine[s] - Une délimitation territoriale claire Etat = structure de pouvoir territorialement close ; délimitation territoriale claire qui garantit l'équilibre spatial. Ainsi, le jus publicum europaeum concilie les 2 fonctions de tout droit international : il garantit l'intégrité territoriale et l'indépendance politique des Etats, et il aménage les modifications territoriales et politiques rendues inévitables par l'évolution des rapports de force entre les Etats. C'est le principe fondamental de l'équilibre. - La personnification des Etats Etats = personnes ; guerres = relation entre personnes. [...]
[...] Une définition qui s'oppose au droit international contemporain 1. La guerre juste : une tentative de disculpation de l'Allemagne ? La définition que donne Schmitt de la guerre juste s'oppose au droit de la guerre contemporain, qui discrimine les belligérants selon qu'ils sont ou non capables agression En retournant aux principes fondamentaux de l'ancien droit des gens, Schmitt tente de re-substituer les concepts non discriminatoires de guerre, de neutralité et ennemi juste à la criminalisation de la belligérance ou au procès pénal. [...]
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