Voltaire a réussi à donner de lui l'image idéale du philosophe humaniste, libéral, et la postérité a généreusement accordé à François-Marie Arouet la raison, la mesure, la tempérance, la justice ; c'est-à-dire tout ce qui ne ressemble en rien à Voltaire, passionné, emporté, tempétueux, injuste, singulièrement méprisant, particulièrement envers toutes les formes de religion (catholicisme, protestantisme de Calas), toutes les formes de superstition. Il a forgé une formule cinglante qu'il utilise dans toutes ses lettres : « Ecrasez l'Infâme ». Ce signe de reconnaissance est souvent abrégé significativement en « Ecr. l'Inf. » (...)
[...] Le CHEVALIER DE LA BARRE avoue maladroitement pratiquement tout : avoir tenu des propos impies, ne pas s'être découvert au passage de la procession, mais le soir du 8 au 9 août il n'est pas sorti. Il préfère à ses livres libertins, des ouvrages plus sérieux comme le dictionnaire philosophique de VOLTAIRE. VOLTAIRE est l'ennemi absolu du clergé, des Parlements. La caractéristique de l'affaire du CHEVALIER DE LA BARRE est que la religion sert ici au Parlement pour se poser devant l'opinion en défenseur de la foi catholique et surtout en ennemi du parti philosophique dont le jeune chevalier se réclame. [...]
[...] Le bureau des cassations ordonne au Parlement de Toulouse de lui communiquer la procédure. Humilié par cette demande, le Parlement de Toulouse refuse de communiquer les minutes. Devant l'ordre royal, le Parlement demande alors des frais de copie exorbitants. Le pourvoi en cassation vient devant le Conseil Privé du Roi le 4 juin 1764. L'arrêt de cassation est prononcé. L'affaire est alors envoyée aux requêtes de l'Hôtel. On recommence pour la forme le procès, on refait l'instruction. Les avocats rédigent de nouveaux mémoires. [...]
[...] La veuve vit, depuis le drame, retirée à la campagne, dépossédée de tous ses biens. VOLTAIRE la veut absolument à Paris et la traite, dans sa correspondance, avec un certain mépris. VOLTAIRE veut agir pour l'opinion publique. Il faut l'attendrir, l'effrayer, émouvoir sa compassion, exciper son indignation, la presser contre les juges. Petit à petit, l'opinion publique commence à s'intéresser à cette pauvre malheureuse qui doit, partout dans Paris, clamer l'innocence de son mari et répéter sans cesse par le menu, les moments atroces qu'elle a endurés. [...]
[...] Dans l'édition de 1769 du Dictionnaire philosophique, l'article justice n'existe pas. En revanche, sous l'article des lois, se trouvent dénoncées toutes les fluctuations jurisprudentielles. Dans le même article, VOLTAIRE appelle à ce que la loi soit claire, uniforme et précise La justice, il n'y croit plus. Dans La méprise d'Arras, VOLTAIRE crée une formule intéressante le plus vil citoyen massacré sans raison avec le glaive de la loi est précieux à la nation et au roi qui la gouverne La loi doit remplacer la justice défaillante. [...]
[...] VOLTAIRE est né à Paris en 1694. Libertin, mondain, il écrit des pièces, des satires, des poèmes à la mode. Il est pensionné par le régent, il est pensionné par le roi. Il fréquente les grands dont RICHELIEU. VOLTAIRE est l'anagramme suppose-t-on de AROUET le jeune. En 1726, son impertinence envers le Chevalier de ROHAN CHABOT lui vaut d'être embastillé puis exilé en Angleterre où il fréquente la haute société. Il se trouve même reçu à la Cour par le Prince de Galles. [...]
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