En guise de remarque liminaire, nous indiquerons combien les femmes tueuses sont rares. Elles sont les auteurs de seulement 10 à 13% des homicides et disposent de particularités bien spécifiques par rapport à leurs homologues masculins. Kelleher MD et Kelleher CL (Murder Most Rare, 1998) estiment que : « Parce qu'elle prend délibérément pour cible ceux qui ont confiance en elle, les crimes de ce genre de tueuses violent nos conceptions fondamentales sur l'amour, la loyauté, la maternité et l'amitié ».
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Le fait de donner la mort est toujours, pour les crimes sans mobile apparent, un acte extrêmement narcissique de par le sentiment de toute-puissance qu'il confère à l'auteur du crime. En l'espèce, le crane des deux enfants a été défoncé à coups de pierre ce qui est un acte d'une extrême violence qui augmente d'autant plus le sentiment de toute-puissance de l'auteur lors du passage à l'acte. Or, les criminels de sexe féminin recherchent également la toute-puissance liée à la mise à mort. C'est l'une des rares choses qu'ont en commun les tueurs en série et les tueuses en série.
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Les homicides de ces deux petits garçons ont une faible connotation sexuelle. En effet, le seul indicateur d'une connotation sexuelle dans ces crimes est le fait que le pantalon d'Alexandre ait été baissé. Or, la motivation sexuelle est relativement peu présente dans les crimes féminins. Ainsi, selon Stéphane Bourgoin dans son livre Serial killers - Enquête mondiale sur les tueurs en série (édition de 2011, p.87), seul 2% des meurtrières sont motivées uniquement par le sexe et 7% en partie par le sexe. En l'espèce, comme nous l'avons vu précédemment, il existe clairement dans ce double homicide une motivation narcissique. La motivation de la criminelle n'était donc pas uniquement sexuelle. De plus, la faible connotation sexuelle du crime rend plus probable la possibilité que l'auteur des homicides soit une femme. Il existe également une petite possibilité pour que cette connotation sexuelle légère relève d'un maquillage de la scène de crime perpétré post mortem afin de faire croire à un homicide narcisso-sexuel perpétré par un homme (dans ce cas, il s'agit d'un élément d'organisation du profil criminel) (...)
[...] En revanche, un couple criminel reste envisageable. Enfin, aux vues de la scène de crime et de la violence de la mise à mort, il nous est possible de penser que les deux enfants ont subi une attaque éclair. Ce type d'attaque correspond tout à fait à une criminelle inorganisée qui domine mal ses fantasmes sexuels et de toute puissance une fois qu'elle se trouve dans une situation déclenchant ses pulsions. Il est en revanche possible que la criminelle ait passé du temps avec les cadavres une fois la mise à mort effectuée. [...]
[...] A. Au quotidien. De manière générale, les jeunes enfants sont des victimes à haut risque. Il s'agit d'ailleurs, avec les personnes âgées, des victimes privilégiées des femmes criminelles qui opèrent sans mobile (Adler Jeffrey S. The journal of criminal Law and criminology, 2003). Cependant, ces jeunes garçons étaient assez hardis et audacieux. De plus, il s'agissait d'enfants équilibrés et bénéficiant d'une vie de famille calme, ce qui atténue légèrement leur degré de victime à risque. B. Au moment des faits. [...]
[...] Peut-être passait-elle là par hasard, parce que ce lieu avait une signification particulière pour elle. Peut-être voulait elle voir les enfants mais sans avoir l'intention de les approcher. VII. L'homicide narcisso-sexuel organisé, inorganisé ou mixte. Le tueur principal est de type inorganisé dominant, au moins avant et pendant le crime. A. Avant le crime. La criminelle a agi en fin d'après-midi, dans un endroit qu'elle connait apparemment au moins de vue. En effet, il semble peu probable qu'elle soit tombée sur cet endroit par hasard, le lieu étant trop isolé et sans grand intérêt. [...]
[...] Le fait de donner la mort est toujours, pour les crimes sans mobile apparent, un acte extrêmement narcissique de par le sentiment de toute- puissance qu'il confère à l'auteur du crime. En l'espèce, le crane des deux enfants a été défoncé à coups de pierre ce qui est un acte d'une extrême violence qui augmente d'autant plus le sentiment de toute-puissance de l'auteur lors du passage à l'acte. Or, les criminels de sexe féminin recherchent également la toute-puissance liée à la mise à mort. C'est l'une des rares choses qu'ont en commun les tueurs en série et les tueuses en série. B. [...]
[...] Cependant, comme nous l'avons déjà souligné, il est possible que le fait de baisser le pantalon d'Alexandre soit une mise en scène afin de faire penser à un tueur masculin. Dans ce cas, il s'agirait clairement d'un élément d'organisation. De plus, malgré l'absence de nettoyage apparent de la scène de crime, aucun indice relatif à l'auteur n'a été trouvé sur les lieux, ce qui renvoie également à un élément d'organisation. VIII. La signature psychologique et le positionnement du corps. A. [...]
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