"Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux." Cette fameuse phrase de Thomas Jefferson philosophe et président des Etats-Unis du XIX° siècle met en lumière la difficile et pourtant vitale coexistence de la liberté et de la sécurité.
La Liberté est l'absence de contrainte, d'entrave, c'est l a possibilité d'agir, de penser, de s'exprimer selon ses propres choix. Etat d'une personne qui n'est pas soumis à la servitude. Il s'agit de la faculté d'agir selon sa volonté en fonction des moyens dont on dispose sans être entravé par le pouvoir d'autrui. La philosophie des lumières par exemple pose comme contrainte fondamentale que « La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres », ou reformulé positivement, « La liberté des uns commence là où elle confirme celle des autres ». Les Libertés publiques sont quand à elles, l'ensemble des libertés reconnues aux personnes et aux groupes face à l'Etat.
La Sécurité est la situation dans laquelle quelqu'un, quelque chose n'est exposé à aucun danger, à aucun risque d'agression physique, d'accident, de vol, de détérioration. C'est également l'état d'esprit d'une personne qui se sent tranquille et confiante. C'est le sentiment, bien ou mal fondé, d'être à l'abri de tout danger et risque; il associe calme, quiétude, sérénité, assurance, sûreté. La sécurité s'envisage sur le plan individuel ou sur le plan collectif, soit en tant qu'objectif (objectif de sécurité), en tant que droit (droit à la sécurité), en tant que valeur, en tant qu'état de ce qui est sécurisé, en tant que fonction ou d'activité qui vise à sécuriser une entité (politique, juridique, physique, humaine, intellectuelle, ...) face à des risques et/ou à des menaces (ces deux notions n'étant pas réductibles l'une à l'autre).
La Sécurité civile est l'ensemble des mesures de préventions et de secours que requiert, en toutes circonstances, la sauvegarde des populations.
La relation sécurité et liberté a toujours été très ambiguë. Car pour qu'une personne puisse jouir de sa liberté il faut une relative sécurité mais cette sécurité implique un recul de la liberté. On considère ainsi que la Sécurité est la première des Libertés.
Si la conservation de ses deux valeurs est le fondement même de nos sociétés, les dérives sécuritaires dans l'histoire on immanquablement conduit à des régimes totalitaires.
Suite aux attentats du 11 septembre notre monde moderne a été pris d'une course frénétique à la sécurité au détriment des libertés même les plus fondamentales.
Comment concilier sécurité et liberté ?
En quoi la sécurité est-elle une composante essentielle de la liberté ?
Quels sont les risques des politiques sécuritaires qui grandissent de plus en plus tout au long du 21° siècle ?
[...] L'Etat est dépositaire des fonctions dites régaliennes les attributions liées au pouvoir souverain : le maintien de la sécurité intérieure, extérieure et de l'ordre public, mais aussi l'application du Droit par l'appareil de Justice. Les prérogatives de l'Etat sont limitées par la protection de droits fondamentaux de l'individu : le droit à la liberté de conscience, la liberté d'expression, de déplacement, de réunion, de presse, mais aussi le droit de légitime défense et le droit de résistance à l'oppression. Art II, IV et V de la DDHC. [...]
[...] L'effet pervers de ces politiques sécuritaires réside dans leur discrétion. En effet contrairement aux dictatures qui sont facilement identifiables, ces politiques sont dissimulées derrière une apparence parlementaire qui tente d'endormir la méfiance des citoyens. Cela est illustré par la parabole de la grenouille, qui circule actuellement sur internet où l'on voit que si on tente de plonger une grenouille dans l'eau bouillante, elle panique et s'échappe ; mais en revanche si l'on plonge une grenouille dans une eau tiède que l'on fait bouillir petit à petit, elle ne voit pas venir le danger et lorsqu'il est trop tard, que la chaleur devient insupportable, elle ne peut plus bouger et meurt. [...]
[...] Elle donne la priorité à la victime. Ce projet populiste à été légitimé par une intense propagande médiatique jouant sur le thème de l'insécurité : Les Français ont peur traduisant en réalité une politique électoraliste visant à séduire l'électorat populaire. De plus, sa constitutionnalité discutable a nécessité un aménagement du projet devant la commission des lois, véritable parodie parlementaire de ce projet urgent élaboré en catimini et sans concertation, un coup politique en quelques sortes. Cette volonté de restreindre les libertés est également ici un moyen pour criminaliser le mouvement social en portant atteinte aux droits de grève et de manifestation de façon indirecte. [...]
[...] La sécurité est donc la première des libertés. 2/Locke et la philosophie libérale (1632- 1704) S'il faut un Etat assurant la sécurité afin de pouvoir jouir de ses libertés, l'homme dispose de droits naturels inaliénables et possède un droit à la rébellion contre le pouvoir politique au cas où l'Etat trahirait sa mission et tenterait de priver l'homme de ses droits naturels. Le philosophe anglais John Locke développe dans sa Lettre sur la tolérance (1689) et ses Deux traités du gouvernement civil (1690), une critique virulente de la monarchie absolutiste. [...]
[...] Ces politiques sécuritaires populistes insidieuses sont très dangereuses pour la liberté. Elles exacerbent le sentiment de peur des citoyens. Ainsi la progression du Front National et de Jean-Marie Lepen au second tour aux élections présidentielles de 2002, est largement due au battage médiatique autour du thème de l'insécurité, comme le montre le docu-fiction Poisson d'Avril Le risque est évident : l'apologie de la répression conduit à la société répressive Or cette dérive combattue par les citoyens ; et dans le cas Peyrefitte par diverses associations syndicats et corps professionnels ; soucieuse de préserver leur liberté, cette dérive sécuritaire connut un essor vertigineux suite au choc du 11 septembre Menace terroriste globalisée et technologie. [...]
Bibliographie, normes APA
Citez le doc consultéLecture en ligne
et sans publicité !Contenu vérifié
par notre comité de lecture