Après les récents scandales touchant aux sectes, notamment au travers des plus médiatisées comme l'Ordre du Temple Solaire, ou le mouvement Raélien, et la place croissante qu'elles tendent à prendre dans la société, il est apparu nécessaire au législateur d'encadrer juridiquement la pratique de ces mouvements, parfois obscurs.
L'étymologie du terme ‘secte' renvoie au mot Latin ‘secta' (une voie que l'on suit), terme lui-même dérivé du verbe ‘sequi' qui signifie ‘suivre'. Certains l'associent également au verbe ‘secare', signifiant ‘couper', en opposition avec le terme ‘religion', qui lui viendrait du Latin ‘religare', signifiant ‘relier'. Il est difficile de définir les sectes mais la définition française apparaît éclairer la notion : « C'est un groupement qui poursuit une activité ayant pour but de créer, maintenir, ou exploiter la sujétion psychologique ou physique des personnes par l'exercice de pressions graves ou réitérées, ou de techniques propres à altérer son jugement pour les conduire à un acte ou une abstention qui leur serait gravement préjudiciable ».
Dans cette étude des sectes et du droit les encadrant, il paraît nécessaire de restreindre le champ de l'analyse au cas de la France, ce choix étant dû au risque de rester trop superficiel dans l'approche du sujet. Cela n'empêche pas, pour l'illustration, d'évoquer rapidement les situations diverses à quelques endroits du globe.
En France, tout d'abord, le rapport parlementaire de 1995 recensait 173 sectes. Au Japon, le gourou d'une secte a été condamné à mort en 2004 après plus de 10 ans de procédure. En Belgique, on parle de modifier l'article 21 alinéa 1 de la Constitution sur l'autonomie des cultes. Au Canada, il y a une forte hésitation pour beaucoup à adopter une loi concernant les sectes, car observant la loi française de 2001, se posent bon nombre de critiques vis-à-vis des limites qu'il faudrait y apposer, et donc vis-à-vis de la réelle utilité de la loi. Au Etats-Unis, la Westboro Baptist Church, secte homophobe, a été condamnée à payer 10 millions de dollars à la famille d'un homosexuel qu'elle avait fait assassiner.
Mais ce phénomène n'est pas nouveau. En effet, certains prétendent que le Christianisme s'est développé comme une secte au sein du Judaïsme, évoluant plus tard vers une reconnaissance officielle de par son très grand nombre d'adeptes. Pline Le Jeune dans l'Antiquité qualifiait le Christianisme de religion illicite, et de « superstition déraisonnable et sans mesure ». Il leur reprochait de « miner l'ordre moral et de former un Etat dans l'Etat ». Au XIXe siècle, Max Weber et Ernst Troeltsch définissent la secte comme « un groupement religieux extrémiste, intransigeant et en rupture avec la société ». Depuis les années 1980, le terme de ‘secte' s'est forgé un sens fortement péjoratif, beaucoup ayant été mises en cause dans des affaires touchant à la société française, souvent qualifiées de groupes totalitaires, prenant le contrôle de ses adeptes, et les mettant volontairement en marge de la société.
Ces éléments de fait conduisent naturellement à se demander comment les pouvoirs publics français ont réagi face à ces entités, pour les contrôler et endiguer ce phénomène. L'étude de ce sujet « Les sectes et le droit » a deux intérêts de poids : Etudier l'environnement juridique dans lequel elles évoluent en France, et observer s'il y a nécessité d'aller plus loin, et connaître des problèmes qui se posent ou se sont posés en matière d'élaboration de cet ensemble juridique. Pour avancer dans le raisonnement, il convient de se poser les questions suivantes : De quelles façons le législateur est-il intervenu pour cadenasser les mouvements sectaires ? Quelles-ont été les difficultés dans la mise en place de cette législation ? Comment est appliquée la loi en matière de lutte antisectes ? Les pouvoirs publics ont-ils réellement les moyens de lutter contre les sectes ?
[...] Son but était d'éviter les listes de secte, au profit de l'utilisation de critères pour les définir. Il y aurait d'après lui une plus grande efficacité face à la montée croissante des sectes. Il préconisait également la création d'un recueil de données, pour la Police et la Gendarmerie. Le rapport de 2006 de l'Assemblée Nationale allait en ce sens, et ajoutait qu'il y avait une réelle nécessité de plus d'encadrement des sectes. Enfin, le rapport parlementaire de 2007 est sévère avec la loi About Picard, il montre sa quasi inutilité, et propose des choses concrètes, des changements notables. [...]
[...] De plus, les sectes ne respectant pas cette dissolution s'exposeraient à des sanctions graves. Des dispositions ont également été prises pour limiter la publicité des mouvements sectaires. Si des poursuites ont été entamées antérieurement contre la secte, il y a un risque d'amende de 7500 euros. Enfin, l'abus frauduleux de l'état d'ignorance ou de faiblesse est sévèrement réprimé : jusqu'à trois ans de prison et euros d'amende. Cette loi du 12 juin 2001 ne permet cependant pas un réel combat à armes égales contre les sectes, qui se réfugient derrière la Constitution Française et les Conventions Internationales B Le législateur muselé par des règles supralégislatives et supranationales. [...]
[...] Il est difficile de définir les sectes mais la définition française apparaît éclairer la notion : C'est un groupement qui poursuit une activité ayant pour but de créer, maintenir, ou exploiter la sujétion psychologique ou physique des personnes par l'exercice de pressions graves ou réitérées, ou de techniques propres à altérer son jugement pour les conduire à un acte ou une abstention qui leur serait gravement préjudiciable Dans cette étude des sectes et du droit les encadrant, il paraît nécessaire de restreindre le champ de l'analyse au cas de la France, ce choix étant dû au risque de rester trop superficiel dans l'approche du sujet. Cela n'empêche pas, pour l'illustration, d'évoquer rapidement les situations diverses à quelques endroits du globe. En France, tout d'abord, le rapport parlementaire de 1995 recensait 173 sectes. Au Japon, le gourou d'une secte a été condamné à mort en 2004 après plus de 10 ans de procédure. [...]
[...] Quelles ont été les difficultés dans la mise en place de cette législation ? Comment est appliquée la loi en matière de lutte antisectes ? Les pouvoirs publics ont-ils réellement les moyens de lutter contre les sectes ? Pour répondre à cette problématique, constat doit être fait qu'il est nécessaire de prendre en compte et de continuer à protéger, malgré la nécessité de répression contre les pratiques sectaires, les libertés fondamentales et les grands principes du droit. Cela passe par une répression nécessairement restreinte, cause de cet impératif d'atteinte du juste milieu entre le respect de ces grands principes et le besoin de limites de la liberté de culte concernant ces sectes Cette législation française datant de 2001 permet cependant d'assurer à la victime un minimum de justice, les tribunaux ont donc fort à faire en tant que garants de leur protection, en attendant une évolution juridique future favorable (II). [...]
[...] (TGI Dijon 9 Janvier 1987, TGI Versailles : 9 Février 1995 et Cass. Crim. 1er Octobre 2004). La décision du Tribunal correctionnel de Nantes, le 25 Novembre 2004 a soulevé la première application de la loi About-Picard. Condamnation de la secte pour avoir abusé frauduleusement de l'état d'ignorance et de faiblesse de plusieurs personnes en état de sujétion physique et psychologique C'est donc seulement après trois ans que cette loi a été utilisée. Cela amène à constater qu'il existe une carence législative concernant les sectes. [...]
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