La secte des Raëliens a annoncé à grand renfort médiatique le 26 décembre 2002 la naissance du premier bébé cloné, originalement dénommé Eve. Après ce coup médiatiquement tonitruant, cette secte s'est faite nettement plus discrète et a soigneusement évité de faire de nouveau la Une du 20h. Nonobstant ce détail intéressant, la polémique qui a entouré cet effet d'annonce démontre à quel point le débat sur la bioéthique est devenu de nos jours central dans nos sociétés, au point de faire l'objet de lois. Face aux progrès sans cesse ininterrompus de la science, nos sociétés s'efforcent de circonscrire par l'imposition de normes morales la recherche biologique et tout ce qui a trait aux manipulations techniques du vivant. La question du sens et des conséquences des progrès scientifiques nécessite que la morale soit appliquée à la science afin d'éviter toute dérive.
Parler de dérive amène à parler de répression. C'est là qu'intervient le législateur qui s'efforce au possible d'encadrer et d'accompagner les évolutions de la science en définissant le champ d'application de la loi en matière bioéthique. Par les lois bioéthiques de 1994 qui se déclinent en trois volets (loi du 1er juillet 1994 relative au traitement des données nominatives ayant pour fin la recherche dans le domaine de la santé, lois du 29 juillet 1994 relatives au respect du corps humain et au don et à l'utilisation des éléments et produits du corps humain, à l'assistance médicale à la procréation et au diagnostic prénatal) et par la loi du 6 août 2004 qui altère légèrement, réaffirme de grands principes plus que modifie réellement l'esprit des lois de 1994, le corps politique a essayé de combler le vide juridique entourant la bioéthique en s'évertuant à ne pas céder au lobby médical et de la recherche qui demandait plus d'avancées dans le domaine mais en répondant néanmoins avec la plus attentive écoute aux sirènes alarmistes et catastrophées du lobby religieux conservateur.
[...] Quelle pourrait être la culpabilité vécue par l'enfant «donneur» en cas d'échec médical ? Quel peut-être le poids de la dette morale ressentie par celui qui est «sauvé» envers le «sauveur» ? Le fait de sélectionner les embryons ne peut-il pas représenter un risque de dérive vers l'eugénisme ? Reste à méditer la pensée d'Albert Einstein selon laquelle la science sans la religion est boiteuse, la religion sans science est aveugle qui interroge le rôle social complémentaire de la religion et de la science et leurs interactions respectives. [...]
[...] Alain Touraine déclare ainsi que dans le domaine de la bioéthique, il n'y a pas de solution générale. Mais nécessité La nécessité de légiférer en la matière est cependant devenue évidente. En effet, les litiges relevant de la bioéthique engagent profondément l'existence et la dignité de personnes et par extension la société tout entière. C'est pourquoi les autorégulations professionnelles et un simple traitement au cas par cas sont insuffisants. Des codes de bonne conduite et de bonne pratique ont été rédigés par les facultés de médecine et de science, l'ordre des médecins, etc. [...]
[...] Dans le registre de l'assistance médicale à la procréation, la loi interdit explicitement aux couples homosexuels d'avoir recours à ce procédé puisque la loi dispose que le couple doit être formé par un homme et une femme. L'influence de la morale chrétienne fera certainement consensus dans cet exemple. Cette morale peut nuire à un épanouissement social _ le besoin d'enfant _ mais surtout freine le progrès scientifique en stipulant sans ombrage que le prélèvement de tissus ou de cellules ou la collecte des produits du corps humain ne peut être effectué que dans un but thérapeutique et non à des fins d'expérimentation. Le statut juridique de l'embryon est à ce titre très intéressant. [...]
[...] Les solutions étaient donc adoptées au cas par cas, compte tenu de la complexité des litiges. Que répondre au transsexuel qui a déjà changé de sexe et demande la mise en concordance de son état civil avec sa nouvelle apparence physique ? A la femme qui demande la restitution du sperme de son mari ou de son concubin défunt aux fins d'une insémination post mortem ? A qui confier l'embryon in vitro dont les parents potentiels divorcent ou dont l'un des deux décède ? [...]
[...] Le rôle du droit face à la bioéthique (2007) La secte des raëliens a annoncé à grand renfort médiatique le 26 décembre 2002 la naissance du premier bébé cloné, originalement dénommé Eve. Après ce coup médiatiquement tonitruant, cette secte s'est faite nettement plus discrète et a soigneusement évité de faire de nouveau la Une du journal de 20 heures. Nonobstant ce détail intéressant, la polémique qui a entouré cet effet d'annonce démontre à quel point le débat sur la bioéthique est devenu de nos jours central dans nos sociétés, au point de faire l'objet de lois. [...]
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