Je vais définir la Justification de manière assez sommaire, à savoir comme une tentative de montrer de manière argumentée qu'une décision est préférable à une autre. En d'autres termes, on peut en parler comme l'établissement du bien-fondé de quelque chose par la persuasion ou la conviction.
Je parlerai ici d'Objectivité comme d'un terme caractérisant la connaissance ou la représentation d'un objet. C'est la consistance de la réalité de l'objet d'une part et ce qui caractérise son indépendance à l'égard d'un quelconque sujet. Elle le pousse ainsi à s'éloigner de lui-même pour se rapprocher de l'objet. Elle s'oppose à l'apparence, aux illusions, aux fictions et c'est pourquoi on l'exprime en général en termes de neutralité, d'impartialité, de désintéressement, voire d'impersonnalité. Enfin, elle représente un objet tel qu'il est en réalité, c'est-à-dire encore vierge de toute déformation spirituelle comme interprétative.
Celui qui justifie objectivement, ou du moins qui tente de le faire, abandonne tout ce qui lui est propre (les idées, les croyances, les préférences personnelles) afin de parvenir à une certaine universalité dans son argumentation et dans la légitimation de ses décisions. C'est la raison pour laquelle l'atteindre suppose une élévation de l'esprit. Justifier quelque chose objectivement, c'est le justifier du point de vue que Nagel nomme poétiquement « le point de vue de nulle part ». Dans ce cas, on fera plus appel à la conviction qu'à la persuasion.
La question à laquelle je vais tenter de répondre ici est de savoir si l'on peut parvenir à montrer qu'une décision vaut mieux qu'une autre, cela indépendamment de tout ce qui peut nous constituer comme sujets (par exemple de nos idées, de notre perception, de notre culture, de notre personnalité, notre langage, notre idiosyncrasie ) ? Autrement dit, peut-on justifier quelque chose en se mettant du point de vue de nulle part ?
Afin de répondre, je vais commencer par appréhender la possibilité de justifications totalement objectives en essayant d'agrémenter les théories d'exemples concrets dans le domaine de l'éthique biomédicale. Ensuite, je retournerai ma veste en pointant diverses objections à la possible. constitution de justifications objectives. Enfin, je tenterai de montrer la possibilité d'un compromis entre les deux.
[...] Nous pouvons alors utiliser son éthique dans une optique pacifiste, puisqu'elle doit pouvoir résoudre les conflits. En effet, si l'on admet d'une part l'autonomie des sujets et d'autre part le pluralisme des valeurs, alors l'éthique ne peut se définir que comme la recherche de négociation des conflits. Pour y parvenir, il faudra respecter deux principes : o Pour cela, il faut respecter ce qu'il nomme le Principe d'Autonomie, à savoir ne pas faire à autrui ce qu'il ne se serait pas fait à lui-même et lui faire ce que l'on s'est engagés à lui faire en accord avec lui-même. [...]
[...] Dans une telle conception, la conscience et la volonté de l'homme lui échappent totalement dans la mesure où il est déterminé par sa place dans la société. Et comme nous l'avons vu, sans un sujet fort et autonome capable de s'élever librement vers plus de rationalité, alors l'objectivité ne sera qu'une utopie et aucune justification ne pourra jamais être totalement objective. Objection épistémologique avec Kuhn et les révolutions scientifiques La structure des révolutions scientifiques Thomas Kuhn a d'abord été physicien avant d'être historien et philosophe des sciences. [...]
[...] En revanche, il était totalement libre de renoncer à sa pensée et donc à sa liberté. En ne devenant plus libre librement, la banalité du mal se situe entre les deux grands pans de la tradition du mal et de la liberté. o L'abandon libre de la pensée est directement lié à un abandon délibéré de notre matériel pour grimper la montagne de l'objectivité. De plus, dans la tradition, le mal est souvent ramené à un désir transgressif (que ce soit dans le Péché Originel, dans les Confessions d'Augustin comme de Rousseau, ou même encore dans le conte Barbe bleue). [...]
[...] Elle consiste à dire de l'homme qu'il a pour essence de ne pas être lui-même, mais un pour l'autre. Cela peut sembler troublant, mais avec Levinas, quand les choses ont pour essence d'être, l'homme a pour essence autrement qu'être. Pour le dire plus clairement, Levinas ne pense plus l'humanisme comme un en-soi mais comme un hors de soi pour l'autre Et cette éthique permet de sortir absolument de la subjectivité en prenant en compte l'impossible objectivité pour se produire une justification. [...]
[...] Prenons acte de ces problèmes et passons à notre deuxième moment et présentons les objections à l'impossibilité d'une justification totalement objective (cf. les rapports entre les médecins et les infirmiers). II) Objections à la possibilité d'une justification objective Cette partie fera une typologie des objections qui peuvent déconstruire la légitimité de justifications objectives. Dans chaque cas, on commencera par voir comment l'objectivité en générale est sérieusement mise à mal. On tentera ensuite d'expliquer comment cela peut viser la justification. On va effectuer ce travail d'un point de vue philosophique en s'intéressant aux fils prodigues de Hegel qui sont Kierkegaard et Marx. [...]
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