La médecine joue avec la vie et la mort des êtres humains. Pour éviter les dérapages, les médecins ont dû se plier à des règles déontologiques, comme celles prévues dans le fameux serment d'Hippocrate. Ce serment, traduit en arabe par Hunayn Ibn-Ishaq (décédé en 911), avec de légères modifications visant à écarter ses aspects païens, est toujours suivi par les médecins arabes et musulmans.
Le clonage est une activité médicale qui préoccupe les États et les organisations nationales et internationales tant politiques, médicales que religieuses. Bien que les pays arabes comptent différentes communautés religieuses (juive, chrétienne, musulmane, druze, etc.), nous nous limiterons dans cet article à la position de la communauté musulmane largement majoritaire dans ces pays. Après une définition sommaire du clonage, nous verrons qui a selon le droit musulman le droit de décider des limites de cette activité et quelles en sont les conséquences ?
Le terme « clonage » vient du grec et signifie une petite branche ou une jeune pousse. Il désigne la reproduction identique d'une cellule ou d'un être vivant complet et peut porter sur des plantes, des animaux et des humains.
En arabe, on utilise le terme istinsakh, nom dérivé du verbe nasakha, copier, qui figure dans le Coran, mais sans lien avec le sujet que nous abordons :
Voilà notre livre. Il parle de vous en vérité. Nous copions ce que vous avez fait (45:29).
On distingue entre deux genres de clonages:
- Le clonage cellulaire: il s'agit de simples cultures de cellules (comme les médecins le pratiquent pour régénérer la peau des grands brûlés). Ce genre de clonage pose le problème du donneur de cellules (comme l'utilisation du prépuce d'un enfant coupé sans raison médicale), et celui de leur origine (cellule provenant de porc pour la cultiver et l'utiliser sur un humain). Cette forme de clonage ne concerne pas notre étude.
- Le clonage embryonnaire humain : il consiste à prélever l'ADN d'une cellule somatique au lieu d'une cellule germinale (celle du sperme ou de l'ovule) et de la transférer à un ovule non fertilisé privé de son noyau (ADN). Une charge électrique est alors appliquée à l'ovule pour simuler une fertilisation et, en conséquence, l'inciter à se diviser. L'ovule ainsi fertilisé sera ensuite implanté dans l'utérus d'une mère porteuse. Cet être sera génétiquement identique à la cellule somatique originale du donneur. C'est ce procédé qui fera l'objet de notre étude.
[...] Un tel test est considéré par Abou Al-Serour comme conforme au droit musulman. Il cite à cet égard des récits de Mahomet conseillant de veiller sur la progéniture en bien choisissant la femme et de ne pas se marier entre proches pour ne pas avoir des enfants faibles[33]. Ces questions ne se posent pas lorsque des organes séparés sont clonés: une main, un rein ou un cœur. Mais peut-on faire repousser la main qui a été coupée à la suite d'un vol? [...]
[...] Concernant ces fondements, voir Aldeeb Abu-Sahlieh, Sami A.: Introduction à la société musulmane: fondements, sources et principes, Eyrolles, Paris On mentionnera notamment: L'Académie islamique du fiqh (Majma' al- fiqh al-islami) qui dépend de la Ligue islamique mondiale (Rabitat al- 'alam al-islami), dont le siège est à La Mecque (Voir ses décisions en langue arabe in: http://www.muslimworldleague.org/); L'Académie islamique du fiqh (Majma' al-fiqh al-islami) qui dépend de l'Organisation de la conférence islamique (Munadhdhamat al-mu'tamar al- islami), dont le siège est à Jeddah (voir son site http://www.fiqhacademy.org.sa/); Le Conseil européen des fatwas et de la recherche (Al-markaz al-'uropi lil-ifta' wal-buhuth), créé à Londres en 1997 (voir son site http://www.ecfr.org/); Assembly of Muslim Jurists in America (Majma' fuqaha' al-shari'ah bi-Amrika) (voir son site http://amjaonline.org/arabic/index.asp). On trouve sur internet un grand nombre de fatwas sur le clonage. [...]
[...] 23-25. Mahran, Mahmud 'Abd-al-Rahim: Al-ahkam al-shar'iyyah wal-qanuniyyah lil-tadakhkhul fi 'awamil al-wirathah wat-takathur, s.l., s.ed p. 331-333. Mahran, op. cit., p Ibid., p. 376-382. Voir aussi l'interview de Muhammad Ra'fat 'Uthman: Al-Qabas juillet 2005: http://www.alqabas.com.kw/Final/NewspaperWebsite/NewspaperPublic/Article Page.aspx?ArticleID=143620. Voir Jaridat al-watan avril 2005: http://www.mafhoum.com/press8/234C34.htm. Voir aussi 16:4; 18:37; 22:5; 23:13-14; 35:11; 36:77; 39:6; 40:67; 53:45-46; 75:37-38; 80:19 Al-Sa'di: Al-istinsakh, op. cit., p Ibid., p. [...]
[...] Il acquiert ainsi une âme, un esprit, mais sans donner d'indication précise sur la date de l'insufflation de l'âme. Le passage 23:14 semble indiquer que l'âme serait insufflée vers la fin, après la formation de la chair: Ensuite, nous l'avons généré en une autre création (khalqan akharan) (23:114). Mais le passage 32:6-9 dit que l'esprit est insufflé avant la création de l'ouïe, de la vue et des viscères. Quant aux récits de Mahomet, ils indiquent que l'âme est insufflée après 120 jours jours ou 45 nuits nuits et quelques nuits, voire 40 jours et quarante nuits[25]. [...]
[...] Cette forme de clonage ne concerne pas notre étude. Le clonage embryonnaire humain : il consiste à prélever l'ADN d'une cellule somatique au lieu d'une cellule germinale (celle du sperme ou de l'ovule) et de la transférer à un ovule non fertilisé privé de son noyau (ADN). Une charge électrique est alors appliquée à l'ovule pour simuler une fertilisation et, en conséquence, l'inciter à se diviser. L'ovule ainsi fertilisé sera ensuite implanté dans l'utérus d'une mère porteuse. Cet être sera génétiquement identique à la cellule somatique originale du donneur. [...]
Bibliographie, normes APA
Citez le doc consultéLecture en ligne
et sans publicité !Contenu vérifié
par notre comité de lecture