La question du choix de sa propre mort est un des thèmes centraux de la littérature et de la philosophie, parce que c'est une des plus grandes interrogations humaines depuis toujours : est-ce que la vie vaut d'être vécue ? Albert Camus disait que la question du suicide est le seul « problème philosophique vraiment sérieux ». Ainsi qu'il l'expliquait dans Le mythe de Sisyphe « il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux, c'est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas d'être vécue, c'est répondre à la question fondamentale de la philosophie. Le reste, si le monde a 3 dimensions, si l'esprit a 9 ou 12 catégories, vient ensuite. Ce sont des jeux ; il faut d'abord répondre ».
Face à l'absurdité de l'existence, à l'image de l'homme repoussant sans cesse son rocher, la question du suicide se pose à chacun d'entre nous. La réponse que propose Camus est celle non pas du renoncement mais celle de la révolte et de la lutte : « La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un coeur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux ». L'homme n'a pas choisi de naitre, mais il s'approprie son existence à travers la décision qu'il prend de ne pas mourir.
C'est également l'interrogation de Shakespeare dans Hamlet : « To be or not to be? That is the question ». « Etre ou ne pas être, voilà la question : est-il plus digne pour l'esprit d'endurer les coups et les atteintes d'une infâme destinée, ou de se révolter contre le flot des malheurs et y mettre fin par un refus de vivre ? Mourir, dormir, voilà tout, et par le sommeil terminer les tourments et les milliers d'agressions qui affligent notre destinée. C'est l'aboutissement le plus souhaitable. Mourir, dormir ; dormir ! Mais alors c'est peut-être rêver, et voilà l'obstacle ».
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On observera pour commencer qu'il n'y a plus à l'heure actuelle de répression du suicide, sous quelque forme que ce soit. La répression pénale a pris fin avec la révolution (on pouvait s'acharner sur le cadavre, ou confisquer les biens de la personne, ou encore refuser les obsèques religieuses). Montesquieu dans les Lettres persanes disait que « les lois sont furieuses en Europe contre ceux qui se tuent eux-mêmes : on les fait mourir pour ainsi dire une seconde fois... » (...)
[...] Elles peuvent également être modifiées ou révoquées à tout moment. Les directives anticipées doivent être conservées dans le dossier du médecin de ville et dans le dossier médical en cas d'hospitalisation. Elles peuvent également être conservées par la personne elle-même ou remises à la personne de confiance, à un membre de la famille ou à un proche. Le dossier médical mentionne alors le détenteur. Autrement dit le principe est de s'en remettre aux souhaits du patient lorsqu'ils ont été exprimés alors qu'il était conscient. [...]
[...] Mais elle reste sur le terrain procédural, et n'impose aucune obligation substantielle à l'État. II) L'euthanasie L'euthanasie signifie la bonne mort Le mot désigne communément l'aide à la mort apportée à des personnes atteintes d'une maladie incurable, et qui compte tenu des conséquences qu'elle entraîne (souffrance, dégradation, invalidité . ) ne souhaitent plus continuer à vivre. La pratique consistant à interrompre des soins (orthotanasie) est qualifiée d'euthanasie passive, celle consistant à administrer au malade un traitement létal (qui entraine la mort) est qualifiée d'euthanasie active. [...]
[...] Lorsque la personne n'est pas en état d'exprimer sa volonté, le médecin peut prendre la décision d'interrompre les soins, dans les conditions fixées par l'article L. 1111-13 : Lorsqu'une personne, en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable, quelle qu'en soit la cause, est hors d'état de manifester sa volonté, le médecin peut décider de limiter ou d'arrêter un traitement inutile, disproportionné ou n'ayant d'autre objet que la seule prolongation artificielle de la vie de cette personne, après avoir respecté la procédure collégiale définie par le code de déontologie médicale et consulté la personne de confiance, la famille ou, à défaut, un de ses proches et, le cas échéant, les directives anticipées de la personne La personne de confiance (art. [...]
[...] Il y a lieu de distinguer selon que la personne est apte ou non à exprimer sa volonté. L'article L. 1111-10 énonce que lorsqu'une personne, en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable, quelle qu'en soit la cause, décide de limiter ou arrêter tout traitement, le médecin respecte sa volonté après l'avoir informée des conséquences de son choix La loi ne fait que consacrer un droit à l'interruption des soins qui existe en réalité déjà, dans la mesure où le principe en matière de soins est le consentement. [...]
[...] Sont également interdites la propagande ou la publicité, quel qu'en soit le mode, en faveur de produits, d'objets ou de méthodes préconisés comme moyens de se donner la mort ans et 45.000 euros). Ces dispositions ont été votées à la suite de la parution du livre Suicide mode d'emploi qui fournissait de manière technique et cynique tous les moyens de réussir son suicide (Pour une application voir Cass. crim novembre 2001, à propos d'un livre Final Exit, explicitant au nom de la reconnaissance du droit à l'assistance les méthodes pour en finir). [...]
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