L'affirmation de la laïcité par la République française s'est faite à la fin de la Seconde Guerre mondiale (Constitution de 1946) ; l'article premier de notre Constitution actuelle affirme que : "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances".
L'application du principe de laïcité fait cependant aujourd'hui l'objet d'interrogations. La notion de laïcité est au coeur des grands débats actuels, dans le monde du travail, dans les services publics et surtout à l'école, où elle se heurte à des difficultés nouvelles, tiraillée entre l'exigence de neutralité du service public d'une part, et le respect de la liberté religieuse et de la liberté d'expression d'autre part, dans la mesure où le cantonnement du religieux à la stricte sphère privée est de plus en plus critiqué (...)
[...] Il doit être compris comme une neutralité bienveillante. La loi de 1905 a alors effectuée un certain nombre de modifications : la disparition du Ministère des cultes par la suppression de service public des cultes, la cessation de l'intervention de l'Etat dans la nomination des dignitaires ecclésiastiques , le transfert aux mairies des actes d'état civil où il est désormais interdit de mentionner la religion dans ces actes, le mariage devient une institution civile indépendante du fait religieux etc . [...]
[...] Il existe des dérives notamment dans les prisons, lieu de perdition par excellence, où certains détenus intégristes influent certains de leurs codétenus. En second lieu, on pourrait également signaler une autre violation légale de la laïcité à travers le financement d'écoles privées catholiques par le public, en vertu de la loi Debré de 1959. Enfin, que penser enfin d'une République dite laïque dont la plupart des jours fériés sont calqués sur le calendrier de célébrations du culte catholique ? Le débat qui se pose alors est de savoir si l'on doit réviser ou non la loi de 1905 ? [...]
[...] La République française s'est construite autour de la laïcité et a choisi ce principe comme une solution pour garantir la liberté et l'égalité de tous. Si le principe de la laïcité en France semble aujourd'hui naturel il n'en était pas ainsi il y a encore un peu plus d'un siècle, la France étant alors divisée en deux entre les partisans de la laïcité et ses opposants. Mais avant d'entrer dans les détails de l'évolution historique, demandons-nous d'abord ce qu'est la laïcité. [...]
[...] A') La laïcité, un principe parfois difficilement conciliable avec la liberté de religion. Plusieurs domaines peuvent illustrer le doute quand au respect de la liberté religieuse, parfois dérisoire face au principe de la laïcité. Tout d'abord, le débat sur la liberté religieuse s'est renouvelé, ces dernières années, à propos du port de signes distinctifs religieux, notamment à l'école publique (évoqué précédemment). Dans un avis du 27 novembre 1989 le Conseil d'Etat avait estimé que le port par les élèves de signes par lesquels ils entendaient manifester leur appartenance à une religion n'était pas, par lui-même, incompatible avec le principe de laïcité, mais pouvait faire l'objet d'une réglementation pour éviter de perturber les activités d'enseignement. [...]
[...] Il s'agit aussi d'une neutralité relative dans le sens que l'Etat s'engage à ce que chacun puisse exercer librement sa religion. Cela implique de mettre à disposition des citoyens les moyens qui leurs permettront de pratiquer leur culte. Pour éviter la domination d'une religion sur l'Etat on a banni la religion de la sphère publique. La liberté de conscience peut s'étendre à la liberté de culte (étudié précédemment), toujours dans les limites de la loi la République garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées [ ] dans l'intérêt de l'ordre public C'est le premier article de la loi de 1905, qui rappelle aussi que la République assure la liberté de conscience. [...]
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