Alors que la loi désigne la règle générale, est de droit ce qui est permis, le droit sous entend la notion d'autorisation. Il se rattache, dans sa forme primitive et profane au concept de liberté comme spontanéité. Par exemple, j'ai le droit d'aller au cinéma, d'aller à une fête, etc. En ce sens, on est seul juge de sa conduite. Qui dit droit, dit pouvoir de matérialisation de ses désirs, en même temps que la vertu de reconnaissance à autrui dans les mêmes conditions, de les matérialiser.
Si est de droit ce qui est permis par la règle, la question est de savoir : de quelle règle s'agit-il ? Sous quelle forme l'entend-on ? Ces questions sont loin d'être anodine, car selon la forme, on distingue le droit naturel et le droit positif.
Le droit naturel se rapporte à la moralité. C'est ce qui est légitimement autorisé. Il relève de l'autorité de la conscience. Tout être humain répond de ses actes devant ce juge intérieur. Ce droit est encré dans les coutumes, dans les mœurs et s'impose à la conscience. Le droit positif, dans sa forme, est différent de la règle de la conscience. C'est un droit codifié. C'est ce qui est permis par la règle écrite. C'est ce qui est légal. Ici, on ne répond plus uniquement devant sa conscience, mais devant une autorité supérieure, c'est-à-dire la justice.
[...] Ici aussi la règle est la distribution. On ne peut que proportionner les sanctions à la gravité de l'infraction. La justice réprime et répare les dommages selon le droit non pas comme aux temps anciens, mais en tenant compte de la nature de l'infraction, du degré de responsabilité et d'implication, de la volonté de ou des auteurs en qualité d'agents libres ou non. On n'oublie pas ceux qui ont fait faire ou ceux qui ont laissé faire. Il est essentiel que le juge ne s'exprime pas comme une personne privée, mais comme une personne publique. [...]
[...] Ce n'est pas une simple contrainte privée. Cette contrainte est publique parce qu'elle est instituée. C'est l'instrument ou le moyen terme à la réalisation du bien public, ce qui ne serait pas le cas de la loi morale. Elle n'est qu'un conseil. Et, de ce fait, sa détermination échappe à la notion de nécessité. Elle n'a pas un réel pouvoir ou un organe externe de contrainte. Le droit positif transcende le droit naturel pour d'autres raisons : - C'est un droit institué - Il gère les relations entre les personnes et entre les personnes et l'Etat ou la société. [...]
[...] Au pire des cas, elle sert à mettre définitivement hors d'état de nuire. Platon : l'anneau de Gygès (République III : 359b6 360b2) Platon est le philosophe du Beau, du Juste et du Bien. Son idéalisme a pensé, dans la République, qu'une bonne éducation suffit pour le gouvernement des hommes. Mais l'observation dans la réalité des hommes, l'expérience des guerres et des désastres causés aux cités grecques l'ont vite conduit à abandonner ses fantasmes. La justice est un projet et la paix n'est pas donnée ou ne va pas de soi. [...]
[...] Les conseils de la raison ne sont que des règles de bon sens sans pouvoir de coercition. La loi civile est assortie de sanctions pénales exercées par un puissant répressif : la loi du Léviathan contient les hommes comme on contient un cheval à l'aide d'un frein. Par ailleurs, il est même absurde de penser à la sédition. Rousseau et plus tard J. Locke vont lui apporter la contradiction, car pour lui la suggestion politique est un moindre mal. Bibliographie . Théorie de la justice par John Rawls. Éditions du Seuil (Paris, 1987) . [...]
[...] L'idée est noble. Mais encore faut-il franchir 2 obstacles : l'impartialité du distributeur qui doit avoir un sens élevé de son rôle pour ne léser aucune des parties, mais aussi l'identification des besoins et des critères selon lesquels la distribution doit être faite. C'est un problème récurrent. Chez les Anciens, on pensait que cette distribution devait être proportionnelle aux différentes dispositions naturelles. Puisque nous ne naissons pas égaux, il est plus juste que ceux que la nature a fait plus fort aient plus que les faibles, qui ne pouvant par nature assouvir leurs besoins et leurs désirs, crient à l'injustice quand le plus fort peut jouir sans tempérance. [...]
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