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Des informations relatives aux crimes, nous ne pouvons donner que celles que la police a découvertes grâce aux témoignages ou à certaines preuves scientifiques. En effet, Landru n'ayant jamais avoué ses crimes et aucun témoin de l'ayant jamais pris en flagrant délit, il nous est impossible d'avoir des certitudes. Voilà cependant ce que nous pouvons dire à propos des crimes de Landru.
Landru enchainait les petits boulots. Ayant connu des revers dans sa vie professionnelle, il s'est reconverti dans l'escroquerie et a été condamné plusieurs fois pour cette raison. Avec l'arrivée de la Première Guerre Mondiale, il a vu dans les veuves de guerre d'un certain âge recherchant la stabilité d'un foyer une nouvelle manne de revenus. Il s'est donc lancé dans l'escroquerie au mariage. Pour ce faire, il faisait passer de petites annonces en se présentant comme un ingénieur ayant un minimum de biens pour assurer la subsistance d'une femme et recherchant une épouse pour filer le parfait amour. De nombreuses femmes répondaient à ses annonces. Il sélectionnait alors celles qui lui convenaient le mieux (éloignées de leur famille, possédant quelques biens dont il pourrait tirer profit, pas trop méfiantes...). Il les courtisait jusqu'à leur proposer la vie maritale avant l'officialisation de leur union qui tardait toujours à venir et les emmenait dans sa maison, à la campagne. Pour ce trajet, l'enquête a démontré que Landru prenait toujours deux billets allé et un seul billet retour. Une fois dans la maison les femmes disparaissaient subitement sans laisser de trace. Landru alla même, pour certaines de ses fiancées, jusqu'à envoyer de fausses lettres aux familles de ses victimes (censées être écrite de la main de la victime déjà décédée) ou leur rendre visite afin de leur apporter un cadeau.
Ce que Landru faisait des corps de ses fiancées, nul n'en a la certitude. Cependant, l'hypothèse la plus probable semble être celle selon laquelle il brulait les corps dans sa maison de Gambais, probablement dans la cuisinière. Bien entendu, d'autres hypothèses existent. Un témoin affirme ainsi avoir vu Landru jeter quelque chose d'encombrant dans le plan d'eau proche de sa maison. Mais le plan d'eau fut asséché sans que l'on y retrouve le moindre corps alors que des restes humains ont été retrouvés dans des cendres présentes dans la cuisinière et à la cave.
Landru a ainsi été reconnu coupable d'avoir tué 10 femmes et un jeune homme de 1915 à 1919 (...)
[...] La motivation des crimes, en revanche, est plus complexe. On pourrait parler de motivation opportuniste si Landru ne prenait pas un certain plaisir à duper ses femmes, à obtenir leur confiance et à se faire aimer d'elles avant de les détruire de la manière la plus totale qui soit. Il est intéressant de remarquer que si la motivation narcissique est toujours présente dans ses crimes (haut niveau d'organisation et manipulation de la victime), en revanche, la motivation sexuelle n'est que peu présente chez Landru au moment du passage à l'acte à proprement parler. [...]
[...] Toutes les victimes choisies par Landru ont le même profil. Elles sont déstabilisées par la guerre et cherchent désespérément un homme pour leur construire un foyer et les rassurer. Elles mettent, pour la plupart, leur petite richesse mobilière personnelle en avant en espérant que cela permettra de retenir un homme. Il s'agit de femmes isolées de leur famille et influençables. Elles ne se posent en effet que peu de question sur l'histoire toute prête que leur sert Landru. Il peut d'ailleurs être intéressant de noter que celles qui se sont montrées méfiantes et réticentes à l'égard de Landru ont été délaissées par ce dernier qui préfère ses proies dociles et manipulables à merci (Madame Falque par exemple). [...]
[...] Il ne l'a ainsi pas rencontrée grâce à une annonce matrimoniale mais par hasard, dans le tramway. De plus, les policiers découvriront chez Landru des dossiers numérotés de 1 à 7 et correspondant aux dépenses que Landru engageait pour chacun des membres de sa famille, que ce soit sa femme, ses enfants, lui- même ou Fernande Segret qui était le n°7. Cet élément tend bien, de façon flagrante, à démontrer que Landru n'a jamais eu l'intention de tuer sa dernière maitresse connue dans la mesure où il la range au même niveau que sa famille à laquelle il n'a jamais touché. [...]
[...] Une fois qu'elles avaient accepté sa proposition, il prenait deux billets de train allé et un seul retour pour la destination prévue. Une fois à la campagne, les fiancées cessaient de donner des nouvelles à leurs proches à l'exception de quelques fausses lettres que Landru envoya lui-même pour faire croire à un voyage de la jeune femme. Pour ce qui est des crimes à proprement parler, nous n'avons que peu d'informations. Nous ne savons notamment pas comment Landru tuait ses fiancées. [...]
[...] C'est ainsi que le criminel nait. Le meurtre est plus pour lui un moyen d'éviter une nouvelle condamnation qu'une fin en soi. Mais il faut bien reconnaitre que Landru prend toujours du plaisir dans la domination de l'autre et que le meurtre est l'expression de la domination par excellence. L'arrestation. Deux familles de victimes écrivent au maire de Gambais pour lui demander ce qu'il est advenu du couple qui s'est installé dans la villa de campagne de Landru sans donner de nouvelles depuis. [...]
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