Mon hypothèse de départ a été la suivante : le droit des enfants n'est pas respecté à Madagascar, a fortiori, si on se conforme à la Charte des droits de l'Enfant à laquelle le pays a adhéré, et suivant les critères de la Convention des Droits de l'Enfant (CDE) que le pays a ratifié en 1991. En poursuivant mon hypothèse, et en se limitant à la population des enfants en situation difficile (ESD) je suppose que le droit des enfants n'est pas suffisamment connu (...)
[...] Ce qui en fait qu'augmenter la tendance à faire travailler les enfants. De plus, le système législatif malgache comporte de nombreuses lacunes. Par ailleurs, certaines pratiques traditionnelles incitent les parents à faire participer les enfants à l'économie familiale et donc à devenir productifs ; ce qui peut amener les enfants à quitter ou à déserter momentanément l'école (il y a une relation symbiotique entre le travail des enfants et l'abandon scolaire, le redoublement et l'analphabétisme) et à effectuer des travaux rémunérateurs tels que des travaux agricoles. [...]
[...] La vie communautaire est donc le modèle de base auxquels vont se référer en priorité ses membres. Cela n'exclut pas l'hypothèse selon laquelle dans les villes, surtout la capitale, les jeunes commencent à prendre leurs responsabilités et à jouer un rôle prépondérant dans la société (maire, député, chef d'entreprise Un autre facteur culturel, propre à la culture malgache, peut entraver le respect des droits de l'enfant. En effet, le lien social qui unit tous les membres d'une communauté et qui est un facteur de développement, peut être un frein au respect du droit des enfants (ex : les membres d'une communauté ne vont pas intervenir auprès des parents qui n'envoient pas leurs enfants à l'école). [...]
[...] Ce qui se caractérise par la primauté de la communauté ou du groupe sur l'individu, ou encore, par la prééminence des aînés par rapport aux cadets ou aux moins âgés. En termes techniques, c'est une société animée par une culture à la fois post-figurative et configurative La culture post-figurative est celle dont la continuité dépend de ce que l'on attend des anciens. Elle dépend également des empreintes presque indélébiles que cette attente laisse dans l'esprit des jeunes. Ainsi, pour les prises de décision, le poids des parents, des adultes, des anciens et de la communauté est important. [...]
[...] Ce désintéressement des parents est accentué par la passivité de la communauté et de l'Etat qui sont les causes directes du non- respect du droit de l'enfant. Ce dernier ne déploie pas suffisamment les moyens nécessaires pour préserver l'intérêt supérieur de l'enfant, notamment en matière d'information, de décision de placement, pour causes d'insuffisances de budget par enfant placé, de manque de personnel formé et qualifié, du faible nombre voire de l'absence de structures d'accueil et de placement qui ne garantissent pas toujours, quand elles existent, l'intérêt de l'enfant. [...]
[...] Il sera ainsi intéressant d'étudier les recommandations et les stratégies de chaque acteur pour le respect du droit des enfants (ma troisième et dernière partie). Les manifestations du non respect de la Convention sur les Droits de l'Enfant et leurs causes La population que je vais étudier, mon univers idéal d'après le terme utilisé en statistiques, est constitué des ESD (enfants en situation difficile), et puisque ceux-ci se subdivisent en plusieurs strates, j'ai volontairement choisi la couche des enfants qui se trouvent au plus bas pallier, c'est-à-dire ceux qui pourraient être appelés enfants en situation précaire les plus prioritaires. [...]
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