Avec 1 à 1,8 milliard de fidèles, dont vraisemblablement environ 5 millions en France (8%), l'Islam nous est plus ou moins familier en tant que religion fondée sur la Révélation d'Allah au prophète Mahomet. Sur une vingtaine d'années s'effectua (à partir de 610) une sorte de « dictée surnaturelle enregistrée par le Prophète inspiré, simple messager chargé de la transmission de ce dépôt » (L. Massignon), qui allait devenir la base de la religion musulmane. Cette dernière comporte deux facettes : l'àqîda, la théologie qui fixe les dogmes et les croyances; et la charia, la loi révélée par le Coran et la Sunna. Mais surtout, selon Bergsträsser : le droit musulman est « l'expression la plus décisive de la pensée islamique, le noyau essentiel de l'Islam », un Islam mélange de spirituel et de temporel par essence, religion de la Loi révélée.
[...] La Sunna, c'est en quelque sorte l'intégration de la coutume, telle que suivie par un homme du VIIe siècle, Mahomet. De plus, du fait de la langue arabe, il existe des problèmes de polysémie aboutissant à plusieurs traductions donnant lieu à des interprétations parfois contradictoires d'un même versé. Le Coran a très vite donné lieu à une exégèse, le tafsîr, commentaire simple du sens des versets. Cependant, au delà du commentaire, il a fallu se servir des textes, les interpréter. [...]
[...] Décourager la polygamie par des dommages et intérêts . Enfin, dernier point : l'intervention du prince via des mesures réglementaires, en tant que dirigeants de la politique de l'Etat (siyâsa), ou même par l'intermédiaire du kanûn. Droit émanant du prince ou du parlement issu du processus de codification entamé il y a plusieurs siècles et réactivé par les réformes ottomanes et égyptiennes du XIXe siècle. Ainsi la doctrine est-elle dans une certaine mesure le coeur du droit musulman en faisant un droit doctrinal, droit de l'interprétation de textes révélés, nécessaire à la pratique de l'Islam. [...]
[...] Pas d'école récente dans la liste Selon une théorie qui serait désormais considérée comme absurde au IVe siècle de l'Hégire, c'est à dire notre Xe siècle, le califat abbasside décida de fermer (insidab) bab-el-idjtihad c'est à dire la porte de l'effort, cristallisant la division des croyants sunnites en 4 rites, figeant le fiqh. Le fiqh n'est figé que pour les sunnites et non pour les chiites[1], pour qui les imams sont les représentants de Dieu sur Terre et peuvent donc continuer le travail de législation[2]. Qu'en est-il donc de l'unité du monde musulman dans une doctrine de l'Umma, révélant le texte sacré, si le droit est, depuis le Xe siècle, figé en 4 rites différents ? La doctrine a-t-elle formé 4 droits musulmans différents ? [...]
[...] Il y a donc une très grande diversité actuelle de l'utilisation du droit musulman. On dit souvent qu'il n'y a pas de clergé sunnite -c'est faux, il y a les mudjtahid qui font la doctrine-, mais il n'y a rien de comparable à la centralisation du droit canonique par exemple. Avec la fermeture de la porte de l'effort, le droit musulman est censé être cristallisé en 4 rites sunnites écoles interprétatives ou madhhab doctrines donc ? - Ecole hanafite, école irakienne, d'Abu Hanifa (699 - 760) ( rationalité du savant : qiyâs et ra'y. [...]
[...] A partir de là, d'autres questions sons soulevées. L'accord des mudjtahid vaut elle accord de la communauté ? Ne serait-on pas hypocrite que de souhaiter la qualification des juristes, des qualités exceptionnelles pour éviter l'écueil du ra'y, opinion personnelle, mais pourtant de regretter une sorte de représentativité au sein de la législation de l'Umma ? Malgré la fragilité de ses fondements, l'idjmâ' serait souvent considéré, sauf par les chiites, comme la plus forte des preuves légales plus contraignante que le Coran et la Sunna. [...]
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