Dans l'histoire des démocraties occidentales, plusieurs générations de droits se sont succédées. Les premiers droits reconnus sont, pour la plupart des droits individuels, mais au cours du XIXe siècle des droits collectifs émergent tels que la liberté d'association ou le droit de grève. Une tension est manifeste entre certains droits d'inspiration individualiste et des droits plutôt collectifs et d'inspiration sociale.
L'exemple le plus évident est celui du droit de travailler et du droit de grève. Le dernier correspond à la possibilité et la capacité de mener une interruption collective concertée du travail en vue de soutenir une revendication professionnelle.
Cette action trouve toute son efficacité en mettant en échec le droit de travailler, or le respect de ce dernier principe limite le droit de grève. La contradiction intervient également entre l'impératif d'ordre public et l'étendue de cette liberté d'interruption du travail.
Entre la pureté du principe du droit de grève et sa concrétisation, les pouvoirs publics ont dû intervenir pour rendre viable ce type d'action. Dans quelle mesure le droit de grève, en tant que symbole de la liberté collective et de la force de révolte, peut-il s'accommoder d'être enserré dans un corpus réglementaire limitatif?
L'avènement de la démocratie contemporaine a enfin consacré le droit de grève désormais défendu aux plus hauts niveaux, et ce, malgré des controverses persistantes. Cependant l'exigence de conciliation entre liberté individuelle et volonté de groupement, entre intérêt général et intérêts particuliers, a conduit à un encadrement de l'exercice de ce droit.
[...] Conclusion: En définitive, le droit de grève apparaît comme un droit primordial de la République, extrêmement protégé et affectionné. Pour autant ses contradictions avec la notion d'intérêt général le prive d'un caractère absolu. C'est un débat qui devrait encore faire parler de lui aujourd'hui. Quand la majorité des Français souffrent d'un maux, le problème entre au centre de l'arène politique. Il est fort probable que les candidats aux présidentielles de 2007 intègreront cette problématique à leurs programmes. Ce sera aussi un des grands défis à relever pour l'heureux élu, le ou la préféré(e) des Français. [...]
[...] Plusieurs raisons peuvent expliquer une telle situation: L'exercice du droit de grève a souvent des répercussions sur une partie de la population étrangère au conflit justifiant l'emploi de ce mode de pression, ce qui peut émouvoir la population ou au contraire l'excéder. De plus, la grève est l'expression d'un rapport de forces difficile à canaliser. Elle vise à faire céder l'employeur- entreprise privée, État, association, etc.- en lui faisant subir un manque à gagner économique ou un préjudice en lien avec sa mission. [...]
[...] En dépit des polémiques au sujet du droit de grève, il incarne un principe sacré dans la société française. Les syndicats, des partis politiques et une large tranche de la population soutiennent avec ténacité l'exercice de cette liberté car elle a permis l'obtention de nombreux acquis sociaux. Les grèves de 1995 ont par exemple permis de préserver "un modèle social français" cher à un grand nombre de citoyens. Le droit de grève apparaît comme un pilier de base de la démocratie qu'il convient de ne pas dégrader sous peine de vindicte générale. [...]
[...] Gilles de Robien est aujourd'hui relayé au ministère par Dominique Perben. Mais la situation n'a pas changé et il se heurte régulièrement à de vives protestations ne lui laissant qu'une faible marge de manœuvre. Il privilégie la voie de la négociation collective pour mettre en place un service minimum, l'idée de loi étant mise à l'écart par le ministère. Dans un communiqué du 4 juillet 2006, Dominique Perben a présenté un plan en faveur d'un service minimum garanti. Une charte et un plan doivent être mis en place permettant des dessertes minimales et des mécanismes d'alerte et d'informations. [...]
[...] Entre la pureté du principe du droit de grève et sa concrétisation, les pouvoirs publics ont du intervenir pour rendre viable ce type d'action. Dans quelle mesure le droit de grève, en tant que symbole de la liberté collective et de la force de révolte, peut-il s'accommoder d'être enserré dans un corpus réglementaire limitatif? L'avènement de la démocratie contemporaine a enfin consacré le droit de grève désormais défendu aux plus hauts niveaux, et ce, malgré des controverses persistantes. Cependant l'exigence de conciliation entre liberté individuelle et volonté de groupement, entre intérêt général et intérêts particuliers, a conduit à un encadrement de l'exercice de ce droit. [...]
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