La compréhension de l'histoire de l'Europe éclaire les enjeux contemporains de la construction de l'Union Européenne : celle d'un empire en gestation dans un monde qui porte les poussières des empires des Celtes, des Mésopotamiens, d'Alexandre et de Rome, relevées par Charlemagne et Napoléon, avec l'actualité d'un empire planétaire condamné au perpétuel déclin ...
[...] Pour terminer sur une question chaude, l'unité géographique proche orientale, à laquelle appartiennent Anatolie, Syrie, Palestine borne le Nouvel empire, même si les poussières de l'Empire romain d'Orient, celles de l'Empire byzantin et de l'Empire ottoman se sont accumulées à sa porte. C'est un autre monde géographique et culturel , avec sa propre cohérence, et sa cohésion à renforcer. Dernier empire en formation, l'Union Européenne est telle la nébuleuse du cosmos : elle ne doit pas être fermée à la Turquie (traité). [...]
[...] Le mouvement s'est renforcé au Moyen Age, mais le processus continue jusqu'à l'époque contemporaine, puisque l'unité allemande et l'unité italienne, qui ne datent que du XIXème siècle, ont été les derniers facteurs nécessaires à la construction européenne (rôle historique). Ce qui brouille les cartes, c'est l'idée ambiguë de souveraineté (peuple souverain) : si celle-ci est entendue comme un élément de cohésion nationale, c'est très bien ; si elle se définit comme le refus de toute institution supranationale, c'est une déformation, un dérapage, un grave élément délétère. Le berceau est l'Empire romain chrétien. [...]
[...] L'Europe ne se construira pas solidement si ceux qui la font, depuis les hommes politiques qui dirigent les grandes manœuvres, jusqu'aux nouveaux citoyens, n'ont pas conscience qu'il faut tenir compte de l'Histoire, la comprendre et l'aimer. L'histoire ne donne de leçons, ne dicte pas ce qu'il faut faire, mais l'Histoire permet d'entrevoir quels sont les chemins de cette nouvelle Europe, ceux dans lesquels elle s'est engagée depuis des siècles, quels sont ceux que l'on choisit de poursuivre, ceux qu'on abandonne. Sans le secours de l'Histoire, l'Europe serait fantomatique. La continuité est solide, car elle est fondée sur un socle culturel impressionnant. [...]
[...] Telle qu'elle se construit aujourd'hui, elle ne peut être qu'une Europe laïque, respectant les religions et la pratique religieuse, mais aussi valorisant son histoire. Historiquement, le christianisme a œuvré à la prise de conscience de/d'une unité européenne. La première organisation territoriale de l'Europe réside dans les archevêchés (Remi écrit Clovis ; Eglise a gardé la lettre), les évêchés, les paroisses. Ensuite, les croyances et les pratiques chrétiennes populaires ont modelé hommes et femmes de cet espace européen : c'est le lien le plus fort et indélébile. [...]
[...] Le facteur économique n'est pas une grande nouveauté, dans la longue histoire de l'Europe (société trine et les marchands). Dès le Moyen Age, l'économie a supplanté la culture, qui aurait dû gardé une place centrale dans l'unité européenne. Mais il faut reconnaître que l'Euro est sans doute la garantie de la solidité de l'Europe, l'Euro qui est sans doute une cause lointaine de l'intervention américaine en Irak (songez à des pétro euros ; avant la guerre et l'embargo en Irak, il fallait donner 4 $ pour avoir un dinar irakien Le morcellement monétaire de la civilisation médiévale a été sa grande faiblesse, retardant sans doute la formation de l'Europe. [...]
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