Le pouvoir royal ne cesse de s'accroître durant toute la période médiévale (du Xème au XVème siècle). Le roi passe d'un statut de suzerain à un statut de souverain. Les termes « suzerain » et « souverain » sont issus du latin « superanus » qui désigne la supériorité. Le suzerain est celui qui est placé en haut de la pyramide féodale (qui de bas en haut est composée des vavasseurs, vassaux, seigneurs, suzerain et enfin roi), il est le seigneur des seigneurs. La féodalité, qui s'étend essentiellement du Xème au XIIIème siècle, est caractérisée par une hiérarchie des hommes, correspondant à une hiérarchie des terres. Au sens strict, elle désigne une organisation juridique basée sur l'engagement vassalique et l'investiture du fief. Le vassal prête serment et s'engage envers son seigneur. Il s'engage à le servir sur plusieurs domaines, et en retour, le seigneur s'engage à protéger son vassal ainsi qu'à lui confier un fief. Un fief est généralement une terre avec parfois l'exercice sur celle-ci des droits de la puissance publique, mais le fief peut également représenter des revenus fixes en argent. A cette époque, l'Etat n'existe pas. La puissance publique est partagée entre plusieurs détenteurs de l'autorité.
[...] Le pape, Boniface VIII, déclare que le roi ne peut pas lever d'impôt sur le clergé sans son accord. Guillaume de Nogaret, garde des sceaux, rédige l'acte d'accusation contre le pape. Le roi de France se rend en Italie pour dire au pape qu'il sera jugé, mais ce dernier meurt, s'étant fait insulté et maltraité. Les successeurs du pape se montrent désormais plus prudents vis-à-vis du roi français et comprennent qu'il est de leur intérêt de s'allier au roi. Ils reconnaissent la supériorité du roi de France, ainsi donc sa souveraineté. De là découlent les libertés gallicanes qui dictent que l'autorité du pape se doit d'être seulement spirituelle.
Si les notions de suzeraineté et de souveraineté ne doivent pas être confondues, elles sont tout de même proches car elles définissent toutes deux cette ambition d'affirmer le pouvoir royal, cette ambition de supériorité (...)
[...] Le roi protège donc les vassaux. Cependant, l'adage le vassal de mon vassal n'est pas mon vassal limitait le pouvoir de roi en expansion car il signifie que le roi ne peut pas avoir d'autorité sur les vavasseurs, alors le roi a tenté de supprimer le plus d'arrière-vassaux possible. La population a besoin de protection et demande l'aide du suzerain, mais ce dernier est dans une situation compliquée. Le pouvoir royal est alors contesté, et la notion même de pouvoir va devoir évoluer. [...]
[...] Au cours des siècles, le roi va agrandir son domaine royal et deviendra souverain. L'idée de souveraineté se développe dès le XIIIème siècle et caractérise le détenteur du pouvoir public. Elle exprime la volonté du roi, qui est de s'affirmer supérieur à tous les autres hommes du royaume. Le roi va alors apparaître comme l'expression d'un Etat de droit, la royauté doit devenir une fonction politique et non plus un héritage. Comment, dans la féodalité, le roi a-t-il pu affirmer son autorité et passer du statut de suzerain à celui de souverain ? [...]
[...] Le roi contrôle la violence, et à partir de Charles VII, il existe une armée royale permanente. Dire que le roi est souverain signifie que le roi n'a aucun supérieur à son autorité. Cependant, il a des rivaux. Ces rivaux sont le pape et l'empereur. Le pape est le chef du monde catholique et le clergé est riche mais ne paie pas d'impôts. A la fin du XIIIème siècle, le roi, Philippe le Bel, lève des décimes sans la permission du pape, étant donné qu'il ne lui est pas supérieur et que le clergé appartient à la communauté du royaume. [...]
[...] Ils reconnaissent la supériorité du roi de France, ainsi donc sa souveraineté. De là découlent les libertés gallicanes qui dictent que l'autorité du pape se doit d'être seulement spirituelle. Si les notions de suzeraineté et de souveraineté ne doivent pas être confondues, elles sont tout de même proches car elles définissent toutes deux cette ambition d'affirmer le pouvoir royal, cette ambition de supériorité. Il n'a pas été difficile pour le roi de passer du statut de suzerain à celui de souverain, et cette évolution témoigne de l'émergence du concept d'Etat. [...]
[...] Ils ont des compétences militaires et rendent la justice au nom du roi. En quittant la logique féodale et en passant de la suzeraineté à la souveraineté, le roi affirme son pouvoir et son autorité à l'intérieur comme à l'extérieur de son domaine. La souveraineté se définit en tant que personne morale et crée la notion d'Etat. Le pouvoir se détache de la personne en elle-même et offre le droit public ainsi que des institutions qui en découlent, obligeant le roi à agir selon l'intérêt général. [...]
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