« L'homo oeconomicus ne possède ni les moyens intellectuels ni les moyens matériels de connaitre tous les tenants et aboutissants de sa décision finale, donc il agit en ne sachant pas les couts et avantages de son action » Keynes. Les économistes définissent le consommateur comme une personne qui choisit, utilise et consomme un bien ou un service. Les juristes ont une conception à peu près similaire à cette notion et définissent ce dernier comme la personne physique qui se voit proposer et accepte un contrat portant sur un bien à des fins non professionnelles. Ces deux définitions cohabitent dans le sens où elles définissent toutes les deux une personne qui se situe à l'extrémité de la chaine économique. D'après Keynes ce consommateur est instrumentalisé par les entreprises qui composent un marché, et ne dispose pas d'une information nécessaire lui permettant de choisir de façon éclairée entre les différents produits qui lui sont proposés.
[...] D'après Keynes ce consommateur est instrumentalisé par les entreprises qui composent un marché, et ne dispose pas d'une information nécessaire lui permettant de choisir de façon éclairée entre les différents produits qui lui sont proposés. Le droit de la concurrence s'applique à toutes les entreprises en situation de compétition économique et poursuit un objectif d'efficacité économique en favorisant l'entrée sur le marché de concurrent, l'innovation et la production. À l'origine du droit communautaire, il n'était pas question de protéger en particulier le consommateur. [...]
[...] Il est donc justifié de prendre en compte la vision du consommateur dans l'établissement des règles du droit communautaire de la concurrence, car il est aussi la victime des pratiques anticoncurrentielles qui peuvent apparaitre. II. Le consommateur comme victime des pratiques anticoncurrentielles Il convient d'apprécier les préjudices subits par les consommateurs en présence d'une entente puis lors d'un abus de position dominante A. L'impact des ententes sur le consommateur C'est le paragraphe 1 de l'article 101 du TFUE qui proscrit les ententes entres entreprises par la formule suivante sont incompatibles avec le marché et interdisent tous accords ou décisions d'entreprises qui ont pour objet ou effet de fausser la concurrence À la lecture de cet article, il n'est fait aucune mention à la place du consommateur. [...]
[...] Le consommateur dans l'analyse de du marché en cause La définition de l'entreprise au sens du droit communautaire de la concurrence est tirée de l'arrêt Höffner c/Helser rendu par la CJCE le 23 avril 1993. Elle comprend toute entité exerçant une activité économique sur un marché donné Le marché en question a été défini à l'annexe II du règlement CE de la commission du 7 avril 2004 comme tous les produits et/ou service que le consommateur considère comme interchangeables ou substituables en raison de leurs caractéristiques, prix et de l'usage auxquels ils sont destinés. [...]
[...] Dans l'arrêt rendu par la CJCE le 14 février 1978 United Brands Company il était question de savoir si la banane disposait d'un marché propre ou devait être considérée comme étant en concurrence avec tous les autres fruits frais. La réponse à cette question était déterminante pour savoir si l'entreprise en cause était en position dominante ou non. Pour observer s'il y a interchangeabilité entre les bananes et les autres fruits frais, la Cour se livre à une analyse extrêmement poussée sur les caractéristiques physiques et apports nutritionnels du fruit en cause. Elle se substitue au consommateur et cherche à savoir si à ses yeux la banane est concurrencée par les autres fruits. [...]
[...] Ce sont donc les entreprises qui sont les premières victimes de l'abus de position dominante. Cependant, en approfondissant l'étude, il apparait que les consommateurs ne sont pas épargnés par les conséquences de l'abus de position dominante. Alors que dans l'entente il est question de deux entreprises qui s'accordent pour fausser la compétition économique, dans l'abus de position dominante, il s'agit d'une entreprise qui en raison de son pouvoir sur le marché peut agir en toute indépendance sans être affecté par le comportement des autres entreprises. [...]
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