« L'égalité entre les hommes n'est pas seulement un postulat philosophique, c'est aussi une vérité morale et sociale qui appelle, de façon urgente, une autre politique et d'autres comportements. » C'est cette obsession de l'injustice qui anima la lutte du Marquis de Condorcet et qui l'amena à s'engager en faveur de l'égalité entre les hommes.
Au XVIIIème siècle, la France se prépare à connaître les derniers instants de l'Ancien Régime (qui surviendront à la fin du XVIIIème siècle), et les inégalités sociales sont très marquées : disparité des trois ordres, esclavagisme, surtout présent dans les colonies, infériorité de la femme. Toutefois, rares sont les hommes qui s'attachèrent à diminuer ces différences. Certains auteurs tels que Condorcet, Guyomar, Romme ou Lequinio ont oeuvré en faveur de la liberté et de l'égalité des citoyens (...)
[...] On peut donc voir que les écrivains et philosophes de l'époque des Lumières sont nombreux à s'être indignés de cette pratique, et malgré l'abondance de leurs écrits en la matière, cela n'a pas eu d'incidences directes. En effet, il a fallu attendre 1848 pour que l'abolition de l'esclavage soit prononcée en France, et ce par Schoelcher. Et malgré cela, l'impact de l'abolition sur l'économie mondiale, alors en pleine révolution industrielle, a été très limité contrairement aux prévisions des anti- abolitionnistes. [...]
[...] L'engagement Le marquis De Condorcet s'engage contre l'injustice et défend la liberté des hommes. Il s'insurge contre l'atrocité et la bêtise, le despotisme parlementaire et conçoit la Justice sous un nouvel angle. En effet, imprégné de la pensée de Beccaria, il veut supprimer les cruautés. Il s'entretient avec Turgot sur un projet de réforme de la justice criminelle et souhaite transposer le modèle britannique du procès équitable et réclame une égalité entre l'accusé et le juge, ainsi qu'un second degré de juridiction. [...]
[...] Par ailleurs, Condorcet considère que les femmes, pour la majeure partie, sont plus douces, plus sensibles et moins sujettes aux vices qui tiennent à l'égoïsme et à la dureté du coeur que les hommes (citation écrite par Condorcet tiré du Journal de la Société de 1789), mais cela n'empêche qu'elles ont tout de même le sentiment de la justice. Cette différence avec les hommes tient seulement au mode d'éducation qu'elles ont reçu. Mais Condorcet émet cependant une réserve quant à l'admission des femmes au droit de cité. Selon lui, les femmes devant cumuler l'éducation des enfants et les tâches domestiques, on pourrait ne pas les préférer dans les élections car cela leur laisserait moins de temps à consacrer à leurs enfants et à leur domicile. [...]
[...] Condorcet ajoute que la mixité est nécessaire pour à la fois faciliter l'instruction et limiter le coût. De plus, conserver l'esprit d'inégalité entre les femmes et les hommes contribuerait à les abandonner à une éducation solitaire et domestique. Et puis, cette réunion des deux sexes dans les écoles à tout niveau susciterait l'éveil à l'amour et à la sexualité faisant naître l'émulation qui inspirerait le désir de mériter l'estime de la personne aimée ou d'obtenir celle de sa famille Pour finir, l'instruction des femmes justifierait leur admission au droit de cité qui leur donnerait le statut de citoyenne et par conséquent d'appartenir à la communauté politique et de participer aux décisions qu'elle prend, notamment par le vote. [...]
[...] On peut donc voir que Condorcet va mener une double lutte quant aux droits des femmes : le droit à une instruction féminine et l'admission des femmes au droit de cité. A / L'instruction féminine vue par Condorcet : Selon le premier mémoire écrit par Condorcet relatif à l'instruction publique il énonce que Les hommes auront profité de l'instruction publique, en conserveront bien plus aisément les avantages, s'ils trouvent dans leur femme une instruction à peu près égale, s'ils peuvent faire avec elle les lectures qui doivent entretenir leurs connaissances Cela résume bien la vision que souhaite développer Condorcet ; quant au statut des femmes par rapport aux hommes face à l'instruction, c'est-à-dire un égal accès à l'instruction. [...]
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